Rencontre avec Stéphane Soutoul

le : dimanche 18 décembre 2011

Chani a pu rencontrer Stéphane Soutoul lors de sa séance de dédicace à la librairie L'Antre Monde à Paris le 10 décembre 2011 et a pu lui poser quelques questions pour Vampires &;amp Sorcières !

Attention, une révélation de premier ordre se trouve à la fin de l'interview ! ;)

Compte rendu de l'interview

Chani : Comment as-tu appréhendé ta séance de dédicaces puisque c'est ta première "vraie" séance (Par là, je veux dire qu’Octogone était un salon plutôt typé jeux, là les gens ne viennent que pour toi) ?

Stéphane : Cette séance de dédicaces a fait également office de première réelle opportunité de retrouver mes lecteurs. Je l'ai appréhendée dans un état d'esprit partagé entre enthousiasme et trac, il faut bien l'avouer. L'écriture a été longtemps pour moi une activité à laquelle je me suis adonné en solitaire. Pouvoir discuter de mon travail avec des personnes qui s'y intéressent s'augurait donc comme une expérience inédite.

C : Et maintenant : satisfait, soulagé, prêt à recommencer ?

S : Cette première rencontre s'est révélée satisfaisante, riche en émotions. La plupart des auteurs écrivent pour partager avec d'autres leurs réflexions et leur conception de l'imaginaire. Côtoyer des personnes réceptives à mes histoires et aux thèmes qu'elles mettent en avant m'a touché. D'une certaine façon, j'ai puisé un regain de détermination dans la gentillesse qui m'a été offerte ce jour-là. Je renouvellerai bien sûr ce genre d'échange à l'avenir. Je reste toujours ouvert aux avis des lecteurs ainsi qu'à leurs suggestions. Cette écoute permet de mieux cerner les attentes pour mes futurs projets.

C : Quelle est la plus belle démonstration d'admiration qu'un fan ait pu te faire, ou la pire, la plus gênante...?

S : Une lectrice ayant lu Le Mal en la demeure et quelques-unes de mes nouvelles m'a un jour envoyé un mail pour me dire que découvrir mes histoires lui avait donné envie de reprendre ses projets d'écriture laissés en suspens. J'ai trouvé ce témoignage touchant. Sinon, je n'ai jamais eu à subir de démonstrations gênantes de la part de mes lecteurs.

C : Es-tu touché par les commentaires sur internet, ou, à l'inverse, préfères-tu éviter de lire ce qui s'écrit sur lui?

S : Il est important pour moi de savoir ce que pensent mes lecteurs. Lorsqu'il m'arrive de trouver un commentaire sur le net qui parle de mes livres, j'en prends connaissance. Qu'il soit positif ou négatif, un avis est toujours bon à prendre. Le plus important est qu'il soit sincère et constructif.

C : Quels sont les premiers retours sur ce second tome ?

S : Les premiers retours concernant Le Sacrifice des damnés semblent se placer sous de bons augures. Le Cycle des âmes déchues propose à chaque tome un lot de nouveaux protagonistes, de nouveaux sujets et enjeux. Selon les personnes qui découvrent l'histoire de ce second épisode, les avis sur certains détails divergent. Par exemple, certains apprécient que j'aborde le thème de la maternité, alors que d'autres moins. Mais le style et l'atmosphère propre à la série ont reçu jusque-là un accueil bienveillant chez les lecteurs à la recherche d'un récit gothique et empreint de romantisme.

C : Sur la couverture du tome 2, on voit bien que Leonore est enceinte. Dans la nouvelle parue dans Le Lamento des ombres, l’héroïne est elle aussi enceinte. Est-ce que la grossesse a une signification particulière ?

S : Un être humain a beaucoup d'occasions de prouver sa valeur. Mais s'il est bien une période entre toutes qui demande responsabilité et courage, ce sont les mois qui précèdent une naissance. Une mère qui lutte non seulement pour sa vie, mais aussi pour celle de son enfant représente l'un des actes de bravoure les plus purs qui existent. Il s'établit un lien fusionnel entre une femme et le petit être qu'elle porte. Avec Le Sacrifice des damnés et Maudite Sonate, j'ai essayé de raconter des histoires où des héroïnes doivent tenter l'impossible pour protéger cette vie qui croît en elle. Je perçois la grossesse comme un moment de grande volonté, mais aussi de vulnérabilité. Il est impossible pour un homme de comprendre pleinement la psychologie d'une femme enceinte, il ne peut que l'observer. Cet état véhicule de nombreux symboles : l'avènement de l'innocence, le renouveau et l'avenir, souvent le fruit d'un amour… un sujet vaste qui se fait porteur d'inspiration.

C : Le 3ème est-il achevé et quand sera-t-il publié ?

S : Le 3ème et dernier tome du Cycle des âmes déchues est terminé, oui. Il aura pour titre La cabale des Ténèbres. Le manuscrit se trouve d'ores et déjà entre les mains de l'éditeur. Sa publication devrait se situer courant 2013.

C : Est-ce qu’il y a une évolution dans cette trilogie, dans le style d’écriture, qui t’a amené vers l’Urban Fantasy ?

S : Je pense qu'il y a effectivement une évolution relative au style d'écriture dans cette trilogie. Si la prose et les atmosphères restent les mêmes d'un segment à l'autre, j'ai cherché lors de chaque nouveau tome à gagner en fluidité narrative, de sorte que les romans soient les plus immersifs possibles. Cependant, les progrès de mon travail n'ont pas influencé mon passage à l'univers de l'Urban Fantasy. Ce dernier est un genre littéraire bien spécifique qui répond à des codes et critères différents du fantastique gothique. Le Cycle des âmes déchues est une œuvre sombre, qui insinue une vision oppressante de l'amour, le tout dans un style qui se veut soutenu. Ma prochaine série, qui sera donc ancrée dans la bit-lit, se réclamera de plus de légèreté, de dynamisme. C'est ce désir de changement qui m'a amené d'un genre à l'autre.

C : Est-ce que tu pourrais nous présenter ton premier livre d'Urban Fantasy : Anges d'apocalypse 1 : Le tourment des aurores ?

S : Anges d'apocalypse est une série bit-lit qui marque une étape dans mon parcours de jeune auteur. Après avoir terminé le Cycle des âmes déchues, j'ai eu envie d'explorer un style différent en prenant pour toile de fond un décor contemporain et pétri de pop culture. En matière de littérature, il n'est jamais bon de s'enfermer dans le carcan d'un genre unique, car il peut en résulter un certain ennui. Le Tourment des aurores, prévu pour début janvier 2013 aux éditions du Chat Noir, sera le point de départ de cette nouvelle aventure. L'histoire mettra en scène Syldia, l'un des 4 cavaliers de l'apocalypse qui incarne la Famine. Garde du corps la nuit, lycéenne le jour suite à une malédiction, elle va être amenée à côtoyer l'intrigante cour des sorciers de Toronto. Ce 1er tome permettra de faire connaissance avec ses 3 autres sœurs. La lumière sera faite sur les difficultés qui se posent à une puissante immortelle lorsqu'elle se retrouve coincée dans une enveloppe humaine, avec les indissociables contraintes sociales et sentimentales qui en découlent. 

C : Est-ce que ça te semble différent à écrire comparé à ce que tu fais d'habitude ?

S : Indéniablement oui, la façon d'écrire et d'envisager le développement du récit diverge comparé à l'élaboration de mes précédentes œuvres. La bit-lit est régie par des règles précises, bien que chaque auteur se doive d'apporter une pierre d'originalité à son édifice. Mon roman cherchera son équilibre dans les dialogues et une action omniprésente, sans pour autant renier un certain aspect émotionnel que j'affectionne. La fantaisie urbaine et son côté accessible au plus grand nombre ouvrent de nombreuses perspectives pour les intrigues, les mises en situation, les personnages et les relations qui se nouent entre eux… Je prends un plaisir réel à m'investir dans cette culture que j'affectionne.

C : Alors que tu n’en es qu’au début, sais-tu déjà plus ou moins où cette saga va t’emmener, ou laisses-tu le personnage et l’histoire prendre corps au fur et à mesure ?

S : Je sais déjà quelles seront les grandes lignes des 3 prochains tomes. Si le premier rencontre son public, j'aimerais envisager Anges d'apocalypse sur le long terme. Mais une série revendique une vie propre. Au fur et à mesure des chapitres, se greffent de nouveaux personnages et des idées que j'ai envie de développer. Syldia sera accompagnée par un entourage dense, de personnes aux psychologies complexes… En tout cas, c'est ce sur quoi je travaille. Mais j'aime tenir le cap des synopsis que je me fixe pour un roman.

C : Pour finir, une question en forme de clin d’œil : en tant que grand fan d’Anita Blake : Team Richard ou Team Jean-Claude ?

S : Sans réfléchir, Team Jean-Claude. Le monde manque cruellement de séducteur fantasque dans son genre. Mais si la Team Asher ouvre un jour ses portes, je veux bien une carte de membre !


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