Un auteur, des lecteurs : Mathieu Guibé

le : dimanche 23 février 2014

Le 21 février 2014, nous avons reçu Mathieu Guibé, fraichement récompensé par nos V&S Awards dans catégorie Meilleur recueil de nouvelles pour À un sanglot de moi, tu reposes. 

J'ai vu Mathieu lors d'une dédicace à la librairie Dreamcatchers à Bordeaux et je lui y ai appris qu'il avait gagné cette catégorie et lui ai proposé de participer au tchat, ce qu'il a accepté avec plaisir.

Compte rendu de l'interview

Mathieu Guibé (à tous) : Bonsoir aux premiers arrivants ^^

 

JaneS : Bonsoir tout le monde :)

Mathieu Guibé : Bonsoir JaneS

 

Mathieu Guibé (à tous) : Bon, je ne voulais pas être en retard, encore une dizaine de minutes avant de commencer. J'en profite pour remercier Vampires et Sorcières pour avoir organisé cette rencontre. :)


Daisyka : Bonsoir, merci d'être parmi nous ce soir !

Mathieu Guibé : Avec plaisir, Daisyka ^^

 

Mathieu Guibé (à tous) : Je vais tâcher de répondre aux questions de manière la plus complète possible, désolé par avance si ça prend un peu de temps de mettre mes idées au clair :)


Chani : Bonsoir Mathieu, merci d'être là ce soir :)

Mathieu Guibé : Bonsoir Chani, merci à toi d'être là :)

 

Mathieu Guibé (à tous) : Il est 21h de mon côté, alors je pense qu'on peut commencer les questions. Si retardataires il y a, ils prendront en cours de route ^^


Exécutrice : Bonsoir Mathieu et merci d'être parmi nous !

Mathieu Guibé : Bonsoir Exé ^^

 

Volawai : Bonsoir ! (:

Mathieu Guibé : Bonsoir Volawai :)

 

Exécutrice : Aller j'attaque ! Il n’est pas très sympa ton vampire dans la nouvelle "L'Ennemi dans la glace" ! Je ne m’attendais pas du tout à la chute !

Mathieu Guibé : Merci, à l'époque de germinessence (la première version du recueil), j'avais cette notion de recherche de soi/de quête de l'identité qui revenait dans mes nouvelles (pas forcément volontairement d'ailleurs). Cette nouvelle en particulier avait été pensée pour un concours sur le thème du "miroir" auquel je n'ai jamais participé au final, mais l'idée est restée. J'ai imaginé ce vampire qui s'était oublié à force de ne plus voir son reflet et de l'opposer à cette actrice qui se voit tout le temps sans se voir réellement. Ils s'aident l’un l’autre, mais pas forcément de manière convenue. ^^

 

Mathieu Guibé (à tous) : N'hésitez pas à poser des questions, la première est passée, vous n'avez plus à avoir l'appréhension de la fatale "première question" :)


Even Deadt things feel your loveDaisyka : J'ai adoré Even dead things feel your love, vous avez réussi à me faire pleurer et crier à la fin du livre, car je ne m’attendais absolument pas à cette fin. Comment vous est venue l'idée d'un couple aussi étrange (fantôme et vampire) ?

Mathieu Guibé : Opposer ces deux figures était une idée qui me trottait dans la tête depuis longtemps, je voulais opposer la figure du vampire pour son côté charnel (pas forcément au sens érotique) à l'immatérialité du fantôme pour traduire la distance qui peut séparer deux personnes qui se connaissent. Je pense que c'est une conséquence d'internet qui a ouvert le monde, mais sans réduire les distances. À force d'avoir des amis à l'étranger, mais de ne jamais pouvoir les rencontrer, il y avait ce sentiment de frustration que connaît ce couple, dans un contexte beaucoup plus romantique pour le livre. Le temps que l'idée se concrétise, le livre n'était plus uniquement une allégorie de la distance géographique, mais également de la distance qui sépare deux personnes lors d'un décès.

 

Ninipink : Bonsoir Mathieu :) dis-moi d'où t'est venue l'inspiration pour l'arc-en-ciel en braille ? (la nouvelle qui m’a le plus touchée)

Mathieu Guibé : Bonsoir Ninipink :) L'arc-en-ciel en braille m'est venu de mon quotidien. J'ai eu cette vision d'un chien d'aveugle magnifique dans la rue, si beau que je me suis dit que j'allais en discuter avec son maitre. Et j'ai anticipé le dialogue dans ma tête et quand j'en suis venu à la couleur de son chien, je me suis senti tout con. C'est à ce moment qu'on réalise l'ampleur d'un handicap, même si on en a entendu parler maintes et maintes fois. Je suis reparti sur le chemin de mon domicile, et je me suis dit, comment peuvent-ils apprendre les couleurs ? Je me suis répondu à moi-même avec cette nouvelle.

 

Exécutrice : Est-ce que tu peux nous dire comment tu travailles ? Est-ce que tu as une routine à laquelle tu ne déroges jamais ou pas du tout ?

Mathieu Guibé : Alors j'ai commencé par écrire quand j'avais l'inspiration, dans ces périodes je peux être assez prolifique sans pour autant réaliser des pavés. Je ne fais jamais de très longue session d'écriture. Maintenant que j'ai des deadlines avec des maisons d'édition, j'essaie d'avoir un peu plus de rigueur et de me forcer même quand l'inspiration n'est pas là. Parfois elle vient en écrivant, parfois non, et c'est la cata. Mais maintenant, il y a aussi le poste d'éditeur au chat noir, alors l'emploi du temps est simple, la journée c'est pour la maison d'édition, le soir et les week-ends, c'est pour les écrits perso (sauf urgence). Mais depuis, il y a ma fille... et la dernière évolution c'est : écris quand tu as le temps et estime-toi heureux si ça dure plus de vingt minutes :)

 

Volawai : Je me lance. (: Qu'est-ce qui vous a donné envie d'écrire des romans fantastiques ?

Mathieu Guibé : D'une part, sans doute que j'ai toujours bercé dans l'imaginaire, depuis les contes racontés par ma mère jusqu'à mes lectures et visionnages perso. Je pense que ma timidité, mon envie de ne pas dire les choses directement, mais de préférer les dissimuler dans des métaphores fantastiques, a aussi pesé dans la balance.

 

Siana : Bonsoir Mathieu, et merci d'être avec nous ce soir. J'ai beaucoup aimé Even dead things feel your love. C'est agréable de pouvoir lire des histoires de vampires "à l'ancienne", elles se font rares. D'autres projets de romans en cours, vampiriques ou non ?

Mathieu Guibé : Merci Siana. Alors pour le coup, je travaille actuellement sur le feuilleton numérique Elvira Time qui est une saga beaucoup plus moderne narrant les aventures délurées d'une chasseuse de vampires, ado et marginale. C'était l'occasion pour moi de m'attaquer à un style plus moderne, plus drôle et divertissant et de souffler un peu après EDFYL. La version papier sort en mai et j'achève ces jours-ci les derniers chapitres de la première saison/tome. Je projette à plus long terme de revenir dans l'univers de EDFYL pour écrire un spin-off sur le personne de Burrough, le chasseur de vampires. Sa vie avant sa rencontre avec Josiah et après.

 

Exécutrice : C'est sûr que les bébés rendent ce genre de choses plus compliquées ^^ Tu écris des choses assez sombres tout de même. N'es-tu pas tenté par des histoires plus enjouées ?

Mathieu Guibé : C'était le pari que je prenais avec Elvira. M'attaquer à l'humour, c'est un sacré morceau. C'est quelque chose avec lequel je ne suis pas à l'aise sur le long terme, je m'essouffle vite parce que ce n'est pas mon inspiration première. Je m'aperçois que les idées qui me viennent pour le futur d'Elvira tireront la saga vers quelque chose de plus sombre que ce à quoi on aurait pu penser à la lecture des premiers chapitres.

 

Daisyka : C'est vrai qu'on ressent très fort ce sentiment d'aimer et ne pas savoir toucher, qui est dur à vivre. Quand tu écris, est-ce que tu fais beaucoup de recherches ou tu as l'idée complète déjà toute faite dans la tête ?

Mathieu Guibé : Hmm, ça dépend, en général j'en fais très peu, je visualise les scènes dans ma tête comme un mini film, tant et si bien que je fais les choses à ma sauce sans appuyer par des recherches. Pour EDFYL, étant donné le contexte historique, j'ai fait des recherches sur l'architecture, certains lieux de Londres, la géographie anglaise, mais j'avais aussi beaucoup de références cinématographiques qui ne sont pas forcément très véridiques, mais qui mélangées à mes recherches ont donné cet univers victorien plus fantasmé qu’historique. Pour Elvira, ce sont des recherches scientifiques que je fais pour vérifier certains points de détail que j'intègre à l'intrigue. Donc en fait, tout dépend du contexte de l'histoire, certaines ne nécessitent aucune recherche d'autres oui.

 

JaneS : Bonsoir Mathieu, ravie de pouvoir te parler ;) Je n'ai encore jamais eu l'occasion de te rencontrer et ce chat est une très bonne opportunité.
Atalan m'intéresse beaucoup, pourrais-tu en parler ? Comment t'est venue l'idée de ce personnage, tes inspirations...
Ah voilà une nouvelle qui me fait plaisir ! As-tu déjà quelques idées pour le spin-off sur Burrough ?

Mathieu Guibé : Alors pour Atalan, c'est un peu mon personnage "fétiche", j'ai commencé à écrire avec lui. Il représente le pire alter ego que l'on puisse devenir après un drame. Pour cela, j'ai voulu salir la figure si pure de l'ange et le pervertir. Mais même dans le désespoir le plus total, je voulais y inclure cette lumière, cette force généreuse qui est propre à ce personnage. Par bien des aspects, je trouve qu'il ressemble à Josiah, alors que si on regarde en détail, il en est l'exact opposé. Pour le spin-off de EDFYL, j'ai pas mal d'idées sur sa vie avant sa rencontre avec Josiah, elle se passera sans doute en Afrique où il fera sa connaissance avec le monde de l'occulte ce qui le poussera à devenir chasseur de vampires. Pour son autre vie, je vais encore réfléchir.

 

Elvira Time épisode 1Siana : J'ai lu le premier épisode d'Elvira et j'ai trouvé ça vraiment plaisant, très "buffyesque" dans le bon sens du terme, c'est amusant, sans manquer de profondeur. Ça me rappelle aussi beaucoup Veronica Mars.

Mathieu Guibé : Merci :) La référence à Buffy est assumée. Je regardais la série (au moins le début, j'ai un peu décroché à partir du militaire tout moche). Je voulais me faire ce petit plaisir geek comme Joss Whedon. Et je voulais approcher ce côté série américaine, c'est d'ailleurs pour ça que l'action se passe là-bas, j'avais trop de références et d'hommages à faire à cette culture pour pouvoir délocaliser l'action. C'est aussi pour ça que j'ai choisi le format du feuilleton.

 

Exécutrice : Travailler sur un feuilleton, ça change quoi dans ton écriture par rapport à un roman ou des nouvelles ?

Mathieu Guibé : Je pensais que ça serait plus confortable, que j'aurais un peu plus le temps entre chaque épisode, mais surtout que ça serait un peu interactif avec les lecteurs, que certains retours influenceraient certaines avancées de l'histoire, l'importance de certains personnages, la vie ou la mort d'autres... Mais les lecteurs ont été très sages et n'ont pas osé entrer dans le processus créatif, et je crois que beaucoup de personnes préfèrent attendre la version papier en plus. Au final, j'ai été happé par le calendrier, 4 épisodes, c'est 4 deadlines au lieu d'une :) Et quand on n’est pas forcément à l'aise avec l'humour, ça peut devenir compliquer d'avancer un épisode :) Du coup, en termes de travail, c'était un très bon exercice.

 

Sameal : Bonsoir Mathieu! Comment fais-tu pour concilier toutes tes obligations, avancer tes propres projets, mais aussi t'occuper des éditions du Chat Noir, le tout en étant papa. Est-ce que comme une certaine Hermione, tu aurais hérité d'un objet te permettant d'optimiser les heures d'une journée ?

Mathieu Guibé : Bonsoir Sameal, concilier tous les aspects de ma vie et y survivre est un mystère que je suis bien loin de pouvoir expliquer moi-même. Il va falloir que je refasse une thèse pour en développer une théorie :)

 

Daisyka : avez-vous encore le temps de lire pour le plaisir, si oui quels sont les derniers livres que vous avez lus ?

Mathieu Guibé : Alors j'essaie, mais c'est vrai que je lis beaucoup pour le Chat Noir (soumissions + livres à éditer). Là je bloque un peu par manque de temps sur le tome 4 du protectorat de l'ombrelle, j'ai récemment lu la trilogie de la lune de Johan Héliot, le déchronologue, la dernière lame, douze minutes avant minuit et le mystère des dieux.

 

JaneS : "Lis-moi" est à la fois belle et cruelle. Qu'est-ce qui t'a inspiré pour cette nouvelle ?

Mathieu Guibé : Un thème lancé pour un concours de nouvelle "Cicatrices" et une amie qui avait l'habitude de s'automutiler (raisonnablement toutefois). J'ai cherché une forme de compréhension dans cette nouvelle, et je l'ai trouvée en mettant en parallèle les cicatrices visibles et invisibles. D'où la lecture particulière que fait Evangéline à la fin.

 

Ninipink : Et du coup, ce manque d'heures dans une journée ne pourrait-il pas t'inspirer pour tes futurs écrits ? As-tu d'ailleurs, hormis le spin off, des idées pour tes prochains écrits ?

Mathieu Guibé : Écrire sur le manque de temps serait d'une ironie sadique :) J'ai beaucoup de projets, ça s'accumule plus vite qu'une PAL :D Le problème est de les réaliser et de les réaliser bien. Il y a des vieux manuscrits que je voudrais voir concrétisés, des en cours, et des encore dans ma tête. Ça va de la SF, en passant par le steampunk, le fantastique, le manga, les livres illustrés...

 

Exécutrice : Tu as fait des études plutôt scientifiques. Comment passe-t-on de la recherche à l'écriture ?

Mathieu Guibé : En faisait un choix de vie risqué :D Plus sérieusement, l'écriture était un passe-temps, les sciences un cursus professionnel, les deux se sont inversés quand j'ai découvert le monde de la science, un milieu dans lequel je n'arrivais pas à m'épanouir contrairement à l'imaginaire. Je ne rejette pas mon parcours, il a été passionnant et me passionne toujours, c'est juste que je ne me voyais pas passer ma vie dans ce milieu.

 

Mathieu Guibé (à tous) : ouf, j'ai eu quelques minutes de répit :) je suis prêt à reprendre les questions ^^


JaneS : De ce que j'ai lu, je trouve que tu as une écriture assez poétique. As-tu déjà essayé d'en écrire ?

Mathieu Guibé : Je crois avoir quelques textes que je destinais à des "chansons" qui traînent sur mon pc. Ce n'est pas très musical en réalité et ça tire un peu vers la poésie. Mais c'est un art très différent de l'écriture auquel je ne veux pas me frotter parce que je n'en ai pas le talent. Rendre son écriture poétique et écrire de la poésie ce n'est pas pareil à mes yeux. C'est une ambiance qui se prête bien à certaines de mes histoires, mais je ne crois pas me tromper quand je dis qu'Elvira n'est pas du tout poétique... ou alors à sa manière :-D

 

Exécutrice : Alors, tu as été récompensé par les V&S Awards, même si c'est un prix tout à fait modeste, qu'est-ce que ça fait ?

Mathieu Guibé : Alors ça n'a pour moi rien de modeste comme prix et je suis incroyablement flatté et surpris. Les prix remis suite au vote du public ont ce quelque chose de particulier qui reflète trois catégories de votants : ceux qui ont lu l’œuvre sélectionnée et veulent la défendre, ceux qui ont lu d'autres de mes œuvres et veulent me soutenir en tant qu'auteur, et certains qui connaissent mon parcours, ne m'ont pas forcément lu, et veulent également me soutenir dans mon choix d'être écrivain. Ça fait entrer différents enjeux bien plus larges que le recueil de nouvelles qui a été récompensé et ça devient plutôt un symbole d'encouragement. Me dire que quelque part, ce que je fais plaît suffisamment pour que les gens prennent quelques minutes pour voter et soutenir ma production. Alors je ne peux que leur sourire et dire "merci, je vais continuer".

 V&S Awards du Meilleur recueil de nouvelles de 2013

Daisyka : J'aime beaucoup les couvertures de vos livres, comment faites-vous pour choisir qui fera la couverture et est-ce que vous avez votre mot à dire sur le rendu ?

Mathieu Guibé : En ce qui concerne les couvertures de mes livres, elles ont chacune une histoire différente, Quintessence hiémale existait avant les contes et les a inspirés. Le concept de EDFYL et A un sanglot de moi existait dans ma tête, je l'ai transmis à Alexandra et elle les a sublimés avec sa patte artistique (ce pour quoi je l'avais choisie). D'un éditeur à un autre, ce n'est pas forcément la même liberté de choix, mais jusqu'à présent, j'ai plutôt eu de la chance et mon mot à dire.

 

Sameal : Le travail en maison d'édition, avoir à faire à des jeunes auteurs, recevoir des manuscrits. Tu as appris des choses en passant du côté obscur de l'écriture ?

Mathieu Guibé : En lisant les manuscrits que l'on reçoit, j'y retrouve des erreurs de jeunesse (et pourtant je n'ai pas encore une grande expérience d'auteur, je dis ça modestement), je retrouve aussi la passion débordante d'avoir envie de partager son histoire, je découvre des pépites extraordinaires et je me demande comme d'autres éditeurs peuvent fermer leurs portes à ces manuscrits. C'est aussi passionnant que chronophage. J'essaie d'apprendre et de transmettre quand je le peux.

 

Ninipink : Pourquoi avoir souhaité "réécrire" Atalan ?

Mathieu Guibé : L'attachement de certains lecteurs pour le personnage d'Atalan (et j'en fus le premier surpris) était si fort que je n'ai pas pu me résoudre à le laisser sombrer dans l'oubli. J'ai commencé avec lui, parmi tous mes personnages, il est celui qui a une consistance la plus réelle possible, c'est comme s'il existait dans ma tête. Le laisser dans un tiroir, ce n'était pas lui rendre honneur et le ressortir sans retravail, avec les progrès que j'avais faits depuis, ce n'était pas respectueux, ni pour les lecteurs ni pour ce pauvre ange déchu (faudrait pas qu'il soit déçu en plus :) ). Alors la réécriture s'est imposée d'elle-même, et ça fait du bien de proposer une version 2.0 dont je suis plus fier que la première.

 

Daisyka : J'apprécie beaucoup nos rencontres, avez-vous déjà des dates de salon ou de dédicace ?

Mathieu Guibé : Le plus simple est de suivre ma page Facebook ou celle du chat noir. Pour faire court 8 mars : cultura d'Angoulême, we du 22 mars SdL de Paris, we du 29 mars Chimères et Dragons Belgique, we du 4 avril Zone Franche Bagneux, we du 3 mai JapanSun Montpellier, 17 mai salon du livre de Valenton, Les imaginales, 7 juin librairie l'antremonde :) d'autres dates vont s'ajouter a priori.

 

JaneS : Quels sont les écrivains qui influencent ton écriture ?

Mathieu Guibé : Au commencement, il y avait Mathieu Gaborit pour sa poésie et son imaginaire débordant, Bernard Werber pour sa façon incomparable de mixer science et fantastique et Robin Hobb pour avoir montré que la fantasy pouvait être dotée de sensibilité féminine. Ensuite j'ai essayé de développer mon propre style (qui doit beaucoup à ma vision cinématographique de mes histoires, je crois), mais parfois certains auteurs que je côtoie sur les salons m'influencent. Céline Guillaume, Marianne Stern par exemple.

 

Mathieu Guibé (à tous) : J'en profite pour remercier Vampires et Sorcières pour toutes les petites attentions que vous nous faites sur les salons, c'est adorable, et les chaussettes ont beaucoup plu à Sélène (les semer un peu partout en fait)

 

Exécutrice : Tu disais tout à l'heure que pour Elvira tu avais voulu t'inspirer du format série TV. Est-ce que tu regardes beaucoup de films et de séries ?

Mathieu Guibé : Je suis très cinéphile (merci la carte UGC, enfin ça c'était avant T_T). Je visionne beaucoup de films, beaucoup de séries et... beaucoup moins depuis mon nouvel emploi du temps (le leitmotiv de la soirée :) ), mais du coup, quand on a des périodes de travail un peu plus calmes, j'essaie de me rattraper en mode un peu boulimique. Mais les films que je rate au cinéma sont de plus en plus nombreux à mon grand regret.

 

Daisyka : Mais de rien, nous le faisons avec plaisir, on adore faire des petits cadeaux, hih, et très contente que les chaussettes lui plaisent et j'imagine bien les parents qui doivent les ramasser et lui remettre ^^

Mathieu Guibé : ^^

 

Sameal : Tu aurais des séries à nous conseiller ? Une qui sortirait du lot selon toi ?

Mathieu Guibé : Séries TV ? À force de voir des séries tourner en rond parce qu'on rajoute des saisons à tout va, je commence à préférer les séries plus restreintes avec des scénarios bien établis sur un nombre fixé de saisons ou, quand la série s'arrête, qui ont la décence d'apporter une vraie fin. Donc dans les séries terminées qui ne m'ont pas déçu (cache toi Dexter, tu ne seras pas cité), il y a Chuck, Fringe, les american horror story et c'est déjà pas mal.

 

JaneS : J'ai lu que la musique est très importante lors de tes sessions d'écriture. Comment cela se passe exactement ? Une chanson t'inspire une scène ? Une scène te fait penser à une chanson et tu l’écoutes pour t'aider à écrire ? Est-ce la musique, les paroles ?

Mathieu Guibé : Alors 90% du temps j'écris en chanson. Les 10% restants, c'est quand je ne maîtrise pas bien la scène au préalable dans ma tête et que je vais avoir besoin de concentration. Si j'ai associé une scène à une chanson particulière, je peux écouter en boucle la chanson pendant tout le temps où je rédige le chapitre. Sinon, je peux faire une playlist dont l'ambiance va me rapprocher du cachet que je veux donner à la scène (épique pour une bataille, triste pour un drame, pop electro pour de l'action moderne). Le plus souvent je suis sensible à la musicalité plus qu'aux paroles, mais il existe des exceptions, comme 'l'écho' de Kells qui a accompagné le chapitre de l'enterrement dans EDFYL.

 

Exécutrice : M'en parle pas, je connais trop bien ! En tout cas je te remercie de la gentillesse que tu as à notre égard à chaque fois qu'on se voit et d'avoir accepté d'être avec nous ce soir ^^ Je dois quitter le navire, mais fais comme chez toi, reste autant que tu veux et pars quand tu veux ;) Bonne nuit !

Mathieu Guibé : Bonne nuit Exé, je reste jusqu'à ce que mort s'ensuive ou que vous épuisiez les questions, mais je vois que vous avez déjà ralenti le rythme :p

 

Mathieu Guibé (à tous) : Reste-t-il quelques questions en suspens ?


JaneS : Je reviens sur Atalan. As-tu d'autres projets pour lui ?

Mathieu Guibé : Donc à la base, Atalan était un one-shot. Les premiers lecteurs ne voulaient pas que l'histoire s'arrête comme elle le fait. En même temps, pour moi, c'était la meilleure des fins pour l'histoire de ce roman. Je n'étais pas fermé à l'idée d'une suite, mais je n'en avais pas eu le projet ou l'idée, et je ne voulais pas en écrire une pour répondre simplement aux attentes des gens. L'idée d'une suite m'est venue un jour, la vision d'une scène d'où découlait une intrigue. Elle se découpait en deux tomes ce qui complète la trilogie maintenant annoncée. Le deuxième tome a déjà une version écrite, encore très brute. Le troisième tome n'est pas commencé. Je crois que cette suite m'est venue parce que j'étais frustré d'avoir joué avec les références bibliques ou mythologiques pour faire une vision paradis/enfer à ma sauce qui n'était qu'effleurée dans le premier tome. J'avais envie de creuser un peu les possibilités offertes par cet univers et approfondir les décors de l'histoire originelle.

 

Siana : Moi aussi je vais devoir m'en aller. Merci pour cette soirée passée avec nous, c'était très intéressant.

Mathieu Guibé : Bonne soirée Siana. Merci à toi.

 

Daisyka : Pour moi, je crois avoir beaucoup de réponses grâce aux questions des autres et si j'en ai encore plus tard, je me ferai une joie de les poser la prochaine fois que l'on se verra sur un salon. En tout cas, c'est un plaisir de t'avoir avec nous ce soir et j'ai hâte de me replonger dans ton univers. Mais il se fait tard et je vais aussi vous laisser pour aujourd'hui. Merci encore pour le tchat et tout le temps que tu as passé avec nous.

Mathieu Guibé : Bonne soirée Daisyka, au plaisir de te recroiser sur un salon. À bientôt.

 

Ninipink : Merci pour toutes ces réponses si développées :) Bonne soirée !

Mathieu Guibé : Bonne soirée Nini, merci pour tes questions.

 

Mathieu Guibé (à tous) : Pour les derniers survivants, s’il y a encore des questions, je suis à votre disposition, sinon je clos la session dans les prochaines minutes.

Et tiens, soyons fou (et puis comme ça on verra qui est encore vivant), je vais poser une question : si vous deviez écrire un livre, de quoi parlerait-il ?


JaneS : de vampires

Mathieu Guibé : c'est un sujet qui peut donner naissance à un livre, c'est vrai :-)

 

Volawai : Si je devais écrire, un livre, peut être que ça serait sur les pirates (:

Mathieu Guibé : les récits de piraterie sont passionnants ^^

 

Mathieu Guibé (à tous) : Vu qu'on est en petit comité, n'hésitez pas à dégainer vos questions les plus tordues pour la fin ^^


Sameal : Je préfère les démons et les divinités en tout genre, me limiter à un genre de créature me rendrait fou

Mathieu Guibé : la diversité a du bon, mais pas que, il faut savoir la maîtriser ^^

 

JaneS : ah oui tiens, les scènes gores de EDFYL. Te sont-elles venues facilement ou y as-tu réfléchi longtemps ?

Mathieu Guibé : non elles me sont venues plutôt rapidement ce qui m'a beaucoup inquiété pour ma santé mentale. Mais je pense qu'elles s'accordaient toujours au moment, que ça n'a jamais été dans la surenchère et toujours justifié par l'attitude du personnage. Donc ça m'a rassuré, j'avais pas mis du gore pour faire du gore.

 

Sameal : piraterie, john long silver, cela réveille des souvenirs ^^oui la profusion d'idées peut être aussi gênante que le manque d'inspiration

Mathieu Guibé : ^^

 

Volawai : J'ai une petite question : d'où est venue cette idée de créer les éditions du Chat Noir ?

Mathieu Guibé : Les éditions ont été créées par ma compagne Cécile Guillot (avant notre rencontre) qui voulait soutenir la littérature fantastique francophone, publier des thématiques peut représentées et chercher l'originalité là où l'école anglo-saxonne recherche "la recette qui marche". Je me suis greffé à l'aventure en tant qu'auteur pour EDFYL, puis quelques mois après en tant que directeur de collection lorsque la maison d'édition est passée du statut d'association à celui de société.

 

Sameal : j'ai beaucoup aimé dans Atalan ce côté cinématographique que tu développes en décrivant tes scènes. Tu penses que c'est une évolution, une sorte de pas à franchir pour les nouveaux écrivains ? (Une sorte d’adaptation à la domination des médias audiovisuels)

Mathieu Guibé : Non pas forcément. Je crois que la littérature doit représenter une diversité de styles, ce sont autant de manières de s'exprimer et de communiquer au lecteur. Ce côté cinématographique fonctionne bien pour moi, parce que c'est ainsi que je visualise mes histoires, ça m'impose sans doute d'autres barrières par ailleurs. Mais c'est vrai que mon imaginaire a été façonné par les médias audiovisuels et que ça a impacté sur mon style ce qui à notre époque pourrait devenir de plus en plus fréquent chez les jeunes auteurs.

 

JaneS : Si tu t'es inquiété pour ta santé mentale en tant qu'auteur, de quoi devrions-nous nous inquiéter en tant que lecteurs ! lol

Mathieu Guibé : Au moins, nous serons tous enfermés au même endroit ^^

 

Sameal : cela ferait une nouvelle dans un asile psychiatrique, Lovecraft aurait adoré !

Mathieu Guibé : ^^ j'ai un projet qui fera intervenir un hôpital psychiatrique :)

 

JaneS : J'ai une autre petite question : Comment écris-tu un livre ? De manière chronologique ou alors de façon décousue ?

Mathieu Guibé : la plupart du temps de manière chronologique (même si j'ai souvent la fin en premier, ce qui devient très frustrant si je mets du temps à y parvenir). Mais pour EDFYL, j'ai fait l'expérience de l'écrire de manière décousue. D'une part, parce que j'avais déjà des scènes très fortes en tête et que je les ai rédigées en premier pour convaincre le comité de lecteurs (puisque c'était une soumission sur projet) et puis parce que les parties du roman étaient différentes dans les enjeux et les ambiances et que j'écrivais en fonction de mon état d'esprit.

 

Sameal : miam miam

Mathieu Guibé : ^^

 

JaneS : Ton projet est inspiré de American Horror Story ?

Mathieu Guibé : non pas du tout, c'est un projet à quatre mains avec Cécile Guillot, qui sera un autre voyage dans un univers victorien et steampunk, traitant en partie de la folie, mais pas que. Les éléments de l'histoire sont déjà assez emboîtés, reste à trouver le temps de l'écrire. Ça me donnera l'occasion de revenir à un projet beaucoup plus proche de EDFYL dans l'ambiance, après Elvira qui était un virage à 180° :)

 

Mathieu Guibé (à tous) : vous déposez les armes ? ^^


JaneS : ça a l'air très intéressant ! En fait, tu touches à différents thèmes du fantastique, mais y en a-t-il un que tu affectionnes plus particulièrement ?

Mathieu Guibé : je sais pas si on peut parler de thème mais plutôt d'ambiance. Les personnages torturés, les tragédies, ça vient plus facilement.

 

Volawai : Je dépose les armes. Merci beaucoup pour ce soir et pour les réponses. Bonne soirée ! (:

Mathieu Guibé : Bonne soirée Volawai ^^

 

Mathieu Guibé (à tous) : Jane, je pense que vous êtes la dernière survivante ^^


Sameal : je suis toujours vivant, mais en panne de munitions !

Mathieu Guibé : ^^ il ne faut pas se forcer ;)

 

JaneS : J'ai encore une tonne de questions, mais il est tard et je ne veux pas te retenir. Merci beaucoup Mathieu pour ce très sympathique moment :) J'espère pouvoir te rencontrer un jour si tu as l'occasion de passer sur Nantes.

Mathieu Guibé : on a une chance de venir sur Angers mi-juin peut-être, on attend la réponse. Ce n'est pas très loin de Nantes !

 

Sameal : En parlant de chats noirs, j'en ai 5 à la maison. Tu en veux un comme mascotte ?
bonne nuit JaneS

Mathieu Guibé : Lol, ce sont des bébés ?

 

JaneS : Ce sera avec plaisir ^^
Merci encore Mathieu et bonne soirée :)

Mathieu Guibé : Bonne nuit :) et garde tes tonnes de question au chaud ;)

 

Sameal : 1 de 9 mois, les autres sont adultes, un est un ancêtre, genre le doyen du village, il ressemble un peu au logo du chat noir quand il s’énerve ^^

Mathieu Guibé : ^^ Je crois qu'on va clore la session sur cette image de vieux chat noir bougon ^^

 

Mathieu Guibé (à tous) : Bonne nuit à tous, merci pour vos questions, merci V&S

 

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