Nitescence
4° de couverture
Une mère dont la vie n’a de sens que l’existence de son fils voit son monde basculer dans les méandres incertains d’une autre réalité. Là, règle une guerre, cachée aux yeux des mortels, entre des créatures mythiques dont seuls ses rêves pouvaient lui souffler l’existence.
Que faire quand on est partagé entre une passion interdite et un amour protecteur plus puissant que sa propre raison ? Que faire quand notre vie est menacée à chaque instant et que l’on entraîne avec nous, amis et famille ?
La mort n’est pas une réponse acceptable lorsque la vie d’un enfant est en jeu…
Notre avis
Avis de Zaza: 3,5/5
Tara est une héroïne atypique : trentenaire au grand coeur, dotée d’un bon 42, divorcée et mère d’un petit garçon dont elle partage la garde avec son ex. Mais cette jeune femme ordinaire connaît des nuits très agitées. En effet, elle fait régulièrement des cauchemars dont la terreur qu’ils recèlent semble bien réelle. Difficile alors de faire la part entre le rêve et la réalité, entre l’imaginaire et l’atteinte psychiatrique. Son quotidien va basculer le jour où elle rencontre Deagan, un soi-disant auteur venu faire des recherches dans les archives de la bibliothèque où elle travaille. À ses côtés, elle va découvrir un univers secret, peuplé de créatures mystérieuses que nous pouvons comparer à des anges et des démons. Elle-même, n’est peut-être pas si ordinaire qu’il n’y paraît…
L’intérêt de cette histoire réside dans la mythologie créée par l’auteur. Bien que la littérature regorge d’histoires d’anges et de démons, Maria J. Romaley apporte ici sa propre contribution au genre en détachant complètement ses créatures de l’aspect religieux. Il n’est pas question de Paradis ou d’Enfer dans le roman, mais simplement de créatures cherchant à protéger les humains ou à les dévorer. Les légendes autour de ces êtres fantastiques sont très intéressantes et font partie de ce qui m’a beaucoup plu dans le roman.
En revanche, il s’agit d’une romance paranormale, l’intrigue est donc tissée à travers l’histoire d’amour qui elle, est on ne peut plus classique. J’ai été moins séduite par cet aspect que par le contexte de l’histoire. Il faut dire que je n’ai pas réussi à accrocher à l’héroïne. Deagan, lui, m’a beaucoup plus intriguée. J’ai trouvé son personnage beaucoup plus touchant, plus torturé et ses émotions m’ont davantage atteinte que celles de Tara.
La narration, quant à elle, est alternée entre Tara, Deagan et parfois d’autres personnages. C’est une solution assez facile pour nous donner les éléments nécessaires à la compréhension de l’histoire et cela permet de rythmer le récit. J’ai d’ailleurs beaucoup apprécié les passages narrés par le chat, Patte-blanche. Un peu d’humour, ça ne fait jamais de mal.
L’écriture est fluide, agréable mais assez oppressante, parfois même, alors qu’il n’y a pas lieu de dramatiser. Par ailleurs, chaque début de chapitre est précédé d’une définition, au sens général et au sens psychiatrique. Cette touche d’originalité est très appréciable.
Le gros bémol que j’apporterais à ce roman est son manque d’action. Il s’agit, certes, d’un tome introductif, mais finalement hormis la présentation des personnages et du contexte, on a peu de choses à se mettre sous la dent.
En conclusion, malgré quelques petites fausses notes à mon goût, l’ensemble de la lecture fut agréable. C’est un roman à la frontière entre la romance paranormale et la fantaisie urbaine. Cette dualité offre au lecteur un panel d’éléments assez large qu’il pourrait apprécier. En résumé, chacun peut y trouver son compte.
L'avis de Siana :
1/5
Prenez des anges et des démons. Donnez-leur un autre nom pioché dans une autre mythologie, parce que ça fait à la fois plus cool et plus ancien, mais n’exploitez absolument pas cette mythologie (sinon ça pourrait devenir trop original), deux ou trois mots en sanskrit sont amplement suffisants. Surtout n’oubliez pas de rendre vos anges et démons extrêmement manichéens : les gentils sont très gentils et lumineux, ils se nourrissent des bons sentiments des humains, les méchants sont très méchants et ont donc de grandes ailes sombres, évidemment ils bouffent des âmes humaines dès le petit-déjeuner (les céréales ne sont pas bonnes pour la ligne et les mauvais sentiments trop légers). Utilisez tout cela pour mettre en valeur des amours interdites et vous obtiendrez ce roman.
Et moi j’ai passé l’âge. Si j’avais encore 12 ans et un bagage littéraire des plus succincts, sans doute aurais-je apprécié, mais là non, c’est trop immature. L’intrigue de fond, qui en fait ne sert que de prétexte, est délayée, c’est la romance qui importe et elle ne m’a pas emballée. Nous avons un héros froid et blessé par la vie (très original…) et une héroïne bien gentille qui semble être la réincarnation d’un bisounours, mais qui se trouve tellement banale qu’elle se sent obligée de le répéter une fois par page. Néanmoins, elle est exceptionnelle, ce qui la met en danger, alors il doit la protéger, trouvant enfin le nouveau but qui lui manquait pour supporter sa longue existence. Et ils s’aiment au premier regard, bien sûr, mais ne se comprennent pas… On enchaîne donc les quiproquos aussi bien que les platitudes et lieux communs. Je n’ai jamais vu autant de points d’interrogation à la page tant le tout semble être une suite ininterrompue de questionnements des personnages l’un à propos de l’autre… Pourquoi a-t-il fait-ci ? Pourquoi a-t-elle dit ça ? Pourquoi ai-je ouvert ce livre ? (Ah non, la dernière est de moi…) C’est usant à force. Ce n’est pas parce qu’il s’agit de romance paranormale que tout doit être cousu de fil blanc, d’autant qu’il y a de trop nombreuses incohérences dans ce récit, ce qui n’en améliore pas la vraisemblance.
En bref, je me suis terriblement ennuyée et j’aurais mieux fait de passer mon chemin.