Un auteur, des lecteurs : Fabrice Colin

le : mardi 18 septembre 2012

Pour le sixième numéro de Un Auteur, Des Lecteurs, nous avons eu l’honneur de recevoir Fabrice Colin dont le nouveau roman jeunesse, Personne ne te sauveras, vient de paraitre chez Flammarion.

A la fin de la session, Fabrice nous a fait un beau petit cadeau en nous offrant les premières lignes de 49 Jours, son prochain roman jeunesse qui paraitra début novembre chez Michel Lafon Jeunesse.

 

"Dans les moments qui précèdent les grandes catastrophes, certains détails ne vous paraissent essentiels qu’après coup. Ce ciel trop bleu, contemplé depuis la fenêtre de votre bureau new-yorkais du quatre-vingt-seizième étage, un certain 11 septembre 2001. Ce silence trop parfait sur la plage de Phuket tandis que vos traces dans le sable s’effacent, ce matin du 26 décembre 2004. Ces chiens d’habitude si calmes qui, soudain, aboient sans raison en descendant les ruelles de Port-au-Prince, à l’aube du 12 janvier 2010.

Des avertissements. Des signes.

Peut-être y a-t-il eu un tel présage, ce mardi-là, dans cette rame de métro de la ligne 6 traversant la Seine à la hauteur de la tour Eiffel. Mais si c’est le cas, il faut croire que je n’ai pas été assez attentif."

Note de la rédaction :
Note des internautes :

Compte rendu de l'interview

Fabrice Colin : Bonsoir à tous ! Il est 21h, il fait 18°C à Paris, humidité 68%, vous pouvez envoyer vos questions...

 

Zaza : Bonsoir. Tout d'abord, un grand, grand merci pour avoir accepté d'être parmi nous ce soir !!! Ensuite, je me demandais quel est le livre dont vous êtes le plus fier? Et celui qui a été le plus difficile à écrire?

Fabrice Colin : le livre dont je suis le plus fier, c'est toujours le dernier, ou celui que je suis en train d'écrire (réponse d'écrivain standard). J'ai peut-être un faible pour La Malédiction d'Old Haven qui est aussi, en jeunesse, celui qui m'a donné le plus de fil à retordre.

 

Exécutrice : Bonsoir Fabrice, merci d'être avec nous ce soir ! Votre dernier livre « Personne ne te sauveras » est une histoire de vampire. Pourquoi le vampire revient-il dans beaucoup de vos romans jeunesse ?

Fabrice Colin : Personne ne te sauvera est une commande, en fait. C'est un livre destiné au collège, et censé être lu en parallèle avec Dracula...

 

Loki : Heureux de te lire, moi je suis à Nice, il fait plus chaud lol. Comment c’était avec Moorcock ? Et le rassembleur de rêve tu en pense quoi? Et si tu avais un bouquin ultime à lire se serais lequel ? 

Fabrice Colin : Moorcock ? Un des types les plus adorables que je connaisse. Il vit à Paris six mois par an. La collaboration s'est passée très simplement...

Et, non, pas de suite à 9e Cercle et aux Cantiques. En revanche, réédition d'Arcadia en vue, réécrit, chez Bragelonne... Tu veux dire l'assembleur de rêves ? Une merveille.

 

Nairo : Bonsoir Fabrice ! Merci d'être parmi nous ce soir :) Honte à moi, je n'ai pas lu beaucoup de vos ouvrages. Par contre, j'aimerais savoir ce qui vous a poussé à écrire dans tant de genres différents ?  

Fabrice Colin : Ce qui me pousse à écrire dans plein de genres différents, c'est la curiosité, le goût du risque, l'envie d'expérimenter. Si je reste trop longtemps dans le même genre, je finis par m'ennuyer...

 

Nairo : Pourquoi La Malédiction d'Old Haven vous a donné du fil à retordre ? 

Fabrice Colin : Parce que l'éditrice a changé en cours de route, que la responsable jeunesse de chez Albin est tombée gravement malade, que je traversais une phase difficile à l'époque et que c'était un gros bouquin, censé être écrit par une jeune femme...

 

Chani : Bonsoir Fabrice :) 

Fabrice Colin : Hello Chani !

 

Marika : Bonsoir ! 

Fabrice Colin : Bonsoir !

 

Chani : À chaque fois que j'ouvre un de vos livres je me retrouve dans la peau de Forrest Gump face à sa boite de chocolat, je ne sais pas ce qui m'attend, ce qui est aussi agréable que déroutant parfois. Si en littérature jeunesse/YA j'arrive à suivre, parfois en littérature adulte je suis complètement larguée (je pense par exemple à "la mémoire du faucon" ou "atomic bomb"). Pourquoi cette différence ? 

Fabrice Colin : Parce qu'en jeunesse je prends moins de risque, j'expérimente moins. Les livres sont censés ouvrir les jeunes à la lecture... Ceci étant je vais cesser d'expérimenter en adulte. Mon prochain thriller chez Sonatine sera - j'espère - parfaitement limpide.

 

Loki : merci!!! Dans les cantiques de mercure ça ma scier 

Fabrice Colin : ;-)

 

Anastasia33 : Bonsoir Fabrice ! Je n'ai malheureusement pas le temps de rester ce soir, mais je lirai le tout à la fin... Je n'ai lu que Bal de givre à New York, et je dois dire Bravo !! Je ne m'attendais pas du tout à une telle fin !! 

Fabrice Colin : Ah merci c'est gentil Anastasia...

 

Daisyka : Bonsoir, pouvez-vous nous parler de vos futurs projets en écriture ou en évènements?

Fabrice Colin : Je suis en train de terminer un thriller pour adultes : Ta mort sera la mienne. Sortie au printemps chez Sonatine. Avant ça : 49 jours, un roman jeunesse chez Michel Lafon.

 

Loki : dans neuvième cercle tu es allé au-delà de beaucoup d'écrivain. Même King ne t'arrive pas à la cheville. Je t'avais fait un mail et tu m’avais dit que ce n’était plus ton truc. Pour moi c’est dommage, tu as une façon de décrire les choses, on la vit en direct. 

Fabrice Colin : Ah ah. Non, tu as bu. Stephen King est un génie, dont l'influence sur la littérature américaine, et pas seulement fantastique, est immense.

 

Chani : Merci ;) J'attends avec impatience la suite de "La fin du monde" (qui m'a beaucoup remuée), vous pouvez nous dire si elle est écrite, et si une date de sortie est prévue ? 

Fabrice Colin : J'en ai écrite une, qui ne m'a pas plu. Le problème maintenant c'est que l'éditeur (Mango) arrête le grand format. Donc où publier cette suite ? Je ne sais pas encore, c'est en négociation.

 

Nairo : Désolée, j'ai dû m'absenter 5 mn. Effet, ça a dû être rude pour écrire ce livre. Et ça fait quoi de se mettre dans la peau d'une femme (dans le sens, écrire à la place de) ? 

Fabrice Colin : Eh bien, on marche sur des œufs. On a peur d'être à côté de la plaque... Mais c'est aussi un grand plaisir d'écrivain. Changer de peau.

 

Anastasia33 : De rien, je ressens comme Chani, l'image de Forrest Gump est bien trouvé...^^ Je sens que vos œuvres vont aller dans ma wishlist... Navrée de ce passage éclair. Bonne soirée à tous ! 

Fabrice Colin : Merci d'être passée.

 

Loki : Quelle livre vous a stimulé? 

Fabrice Colin : En tant que lecteur ? En jeunesse, j'aime beaucoup Timothée de Fombelle, et Harry Potter m'a vraiment plu - plus que Twillight, sans conteste.

 

Nairo : Merci. J'imagine ^^. Ça doit être un exercice de style intéressant. J'ai une question bateau, mais d'où sortez-vous toutes vos idées ? J'avoue que ça m'interpelle :D 

Fabrice Colin : La question, c'est : que faire de toutes ses idées ? J'en ai trop. J'écris trop lentement. L'imagination est un muscle, une idée en entraîne d'autres, j'ai des cahiers remplis de trucs dont je ne me servirai jamais... La Vie Extraordinaire des gens ordinaires était une façon d'évacuer ou de recycler certaines de ces idées.

 

Chani : Arrffff je prends mon mal en patience pour "La fin du monde" alors. Vous écrivez lentement ? J'allais justement dire que le rythme des parutions était impressionnant !

C'est un plaisir différent d'écrire pour les adultes et un public plus jeune ? Qu'est ce qui vous a motivé justement à expérimenter la littérature jeunesse ? 

Fabrice Colin : J'écris juste lentement par rapport au rythme où arrivent mes idées. Mais sinon, non, je n'écris pas lentement par rapport à la moyenne nationale, je pense.

 

Loki : Pourtant je ne suis pas le meilleur fan je reste bloqué sur tes deux premier livres qui mon marqués. Mais je te suis et j'ai un profond respect.

 Fabrice Colin : Y'a pas de bon ou de mauvais fan à mon avis. Chaque lecteur est une bénédiction pour moi.

 

Nairo : Merci ! En voilà un qu'il faut que j'ajoute à ma liste d'achat. J'adore ce genre de courts récits relié dans un roman.

En fait, vous écrivez trop lentement par rapport à toutes les idées que vous avez ^^ C'est plutôt positif pour nous, ça veut dire que vous allez continuer :D 

Fabrice Colin : Ah ? Eh bien j'espère que ça te plaira. C'est l'un de mes bouquins les plus personnels je pense - bien que l'expression ne me plaise pas beaucoup.

 

Exécutrice : Et dans tous ces genres qui composent votre bibliographie, qu'est ce que vous aimez le plus écrire ? 

Fabrice Colin : En ce moment je suis très content d'écrire des thrillers pour adultes. Mais je suis très satisfait aussi, en jeunesse, de ne pas avoir à me soucier des genres, justement. Mon dernier roman, 49 jours, est un mélange de fantasy, de SF, de fantastique, de romance - je serais bien en peine de dire à quel genre il appartient !

 

Loki : j'ai une idée de livre pour toi quelle est là meilleur façon d'écrire ? 

Fabrice Colin : Il existe plein de livres sur le sujet - celui de Stephen King notamment. C'est en écrivant qu'on devient écrivain - navré, ça fait un peu débile dit comme ça, mais c'est vrai. Il faut pratiquer. Longuement.

 

Nairo : Oh je pense que oui, mais je vous dirais quoi quand je l'aurais lu. 

Fabrice Colin : J'y compte bien. Tu as un blog ou quelque chose ?

 

Daisyka : Pour tous et toutes vos fans ici présent, avez-vous un évènement de prévus dans les mois qui arrivent ou l'on pourra vous rencontrez? 

Fabrice Colin : Je suis sur plusieurs salons, dont Montreuil. Tout dépend du lieu où tu habites...

 

Nairo : C'est en cours :$ Bientôt j'espère, mais j'ai besoin de l'aide de mon compagnon pour le rendre "joli" ^^ 

Fabrice Colin : Ah oui. L'un s'occupe du fond, l'autre de la forme, c'est ça ?

 

Nairo : En fait, il s'occupe de la programmation et moi du graphisme ^^ J'ai donc besoin de lui pour la css, car je suis sur sa propre plateforme de blog. 

Fabrice Colin : C'est toujours bon d'avoir un geek à la maison. Je dis ça avec tout le respect que je porte aux geeks.

 

Chani : Quels sont vos ouvrages pour lesquels vous avez le plus d'affection ?

Fabrice Colin : La Vie Extraordinaire des gens ordinaires, La Malédiction d'Old Haven, Bal de givre à New York, Or not to be et Blue Jay Way.

 

Chani : Bal de givre est juste magnifique, j'ai été transportée durant toute ma lecture... 

Fabrice Colin : C'est un roman qui divise beaucoup et j'en suis ravi.

 

Nairo : Oui, c'est pratique, d'autant qu'on se complète assez bien :D Merci d'avoir répondu à mes interrogations. Je vais devoir te laisser, mais je te tiens au courant pour le blog et les lectures ^^ Bonne soirée 

Fabrice Colin : Super, merci beaucoup d'être passé et n'hésite pas à me faire signe - on me trouve facilement via facebook ou mon blog.

 

Chani : Vous avez co-écrits plusieurs livres (avec David Calvo ou Moorcock), qu'est-ce qui selon vous fait une bonne collaboration, avez-vous des projets de ce type dans les tuyaux ? 

Fabrice Colin : Ce qui fait une bonne collaboration, c'est déjà le fait d'aimer la personne. Pour de vrai, veux-je dire. J'ai travaillé avec trois personnes (sans compter la BD) et ce sont tous trois des amis. C'est important, parce qu'il s'agit toujours, à un moment, de mettre son ego en berne, de laisser place à l'imagination, aux idées de l'Autre.

 

Daisyka : J'irais voir sur votre page Facebook pour les évènements après le tchat, car il y a plusieurs évènement que je vais aller mais je ne sais pas aller à tous vue que j'habite en Belgique. Merci en tout cas d'avoir partagé votre lien avec nous! 

Fabrice Colin : je vais dans une librairie à Liège, au cas où.

 

Chani : Moorcock a été une révélation quand je l'ai découvert il y a... hum... un certain nombre d'années et je me suis régalée de retrouver Elric dans les Buveurs d'âme. Elric est votre incarnation préférée du champion éternel ou le choix s'est porté sur lui car il est le plus emblématique ? 

Fabrice Colin : Le choix était celui de Moorcock. J'ai pas mal d'affection pour Hawkmoon, mais c'est peut-être juste de la nostalgie.

 

Chani : Pour ma part c'est Corum. Si vous aviez l'occasion, avec qui aimeriez vous travailler ? 

Fabrice Colin : Comme auteur ? Français ? Étranger ? Dans quel domaine ?

 

Chani : Oui comme auteur, une collaboration rêvée en somme. 

Fabrice Colin : Il y a des auteurs que j'admire presque trop pour travailler avec eux. Je me sens très proche de la sensibilité de David Mitchell, avec qui j'ai eu la chance de déjeuner deux fois.

 

Loki : Tu as bosser avec Moorcock, c’est ultime pour un rôliste ! 

Fabrice Colin : Exact, ça m'a fait tout bizarre car quand j'avais 15 ans je ne jurais que par lui. Et je jouais naturellement au jeu de rôle Stormbringer.

 

Chani : Vous êtes un touche à tout, aimeriez-vous aller du côté du cinéma, mettre vos histoire en images via le petit ou grand écran ? 

Fabrice Colin : J'ai eu des contacts en ce sens. J'en ai encore. Oui, ça m'intéresserait mais ce n'est pas une fin en soi. En termes de plaisir, rien ne vaut je crois l'écriture romanesque. Le scénario est plus technique. Ceci étant, voir l'un de ses romans adapté à l'écran est un rêve que bien peu d'écrivains peuvent écarter d'un revers de main.

 

Zaza : J'ai beaucoup aimé La saga Mendelson et surtout la façon dont vous avez rendu ce sujet, si dure, accessible aux jeunes. Qu'est-ce qui vous a motivé à écrire ce livre pour un jeune public ? 

Fabrice Colin : La volonté de présenter une "autre" histoire du 20e siècle : c'était ça, le point de départ. Si j'étais parti sur un roman pour adultes, ça aurait été beaucoup plus dense, et compliqué.

 

Loki : David lynch ça te parle ? 

Fabrice Colin : David Lynch est sans doute le cinéaste qui m'a le plus influencé. Pourquoi ?

 

Exécutrice : Beaucoup d'auteurs ont un peu peur de l'adaptation de leur roman car ils n'ont plus la main dessus. Quel est votre sentiment sur ce point précis d'une adaptation ? 

Fabrice Colin : Eh bien, c'est un danger, certes, tempéré généralement par une compensation financière substantielle. Mais il est évident que le contrôle exercé est généralement minime et que cela peut conduire à des résultats assez traumatisants.

 

Zaza : Et vous, est-ce que vous lisez beaucoup? Quels sont les ouvrages et les auteurs qui vous attirent ? 

Fabrice Colin : Je lis beaucoup, pour mon boulot notamment. J'ai des fonctions d'éditeur, et j'interviewe parfois des auteurs anglo-saxons - comme cela va être le cas au festival America de Vincennes, où j'anime deux tables rondes. Mon dernier coup de cœur ? Swamplandia, de Karen Russel, que je vais interviewer pour Chronicart.

 

Loki : Ok, de Lost Away, Twin Peaks, Mulholand Drive ou Dune a la rigueur, qu’est ce qui te touche ou qui te fais réfléchir ? 

Fabrice Colin : Dune est à part. Ce n'est pas un film personnel pour Lynch. J'adore à peu près tout le reste, avec une petite réserve concernant Sailor et Lula.

 

Exécutrice : Un peu comme pour Hank Moody dans la série "Californication" ... 

Fabrice Colin : Ah oui, exactement ! C'est une série qui me parle beaucoup...

 

Zaza : Si je puis me permettre, quel a été votre parcours? Qu'est-ce qui vous a amené à l'écriture ? 

Fabrice Colin : Une rencontre : avec Stéphane Marsan, qui dirige Bragelonne aujourd'hui. C'est lui qui m'a mis le pied à l'étrier. J'étais dans le jeu de rôle, à l'époque (en 1997). Stéphane m'a conseillé de me mettre au roman.

 

Loki : Oui, les autres tu connais? C’est juste une question. 

Fabrice Colin : Oui je connais tout. Lost Highway est certainement mon préféré.

 

Loki : oui Lost Highway ultime ! Mais Mulholland Drive, un conseil, regarde le seul. 

Fabrice Colin : Ah ah ! J'ai vu Lost Highway seul et effectivement, c'était mieux comme ça. Une vraie expérience - un peu comme The Kingdom de Lars von Trier.

 

Zaza : Est-ce que vous participez au choix des couvertures pour vos livres ? 

Fabrice Colin : Cela dépend vraiment de l'éditeur. En général le rôle de l'auteur est consultatif : il a le droit de râler. Mais contractuellement, et en dernier ressort, l'éditeur est seul juge.

 

Daisyka : Combien de temps passez-vous par jour ou par semaine sur l'un de vos romans ? 

Fabrice Colin : J'écris tous les jours, du moins j'essaie. Je pense que j'écris de façon effective trois ou quatre heures dans les bons jours. Le reste du temps : corrections, relecture, lecture, blog, synopsis, articles, mails, facebook, rendez-vous, rêverie...

 

Chani : L'activité d'éditeur est complémentaire à celle d'auteur ? Quel est votre objectif dans ce rôle là ? 

Fabrice Colin : D'abord, c'est une maison qui n'a pas encore sorti de livres. Je travaille avec deux autres personnes et notre critère, c'est : est-ce qu'on lit d'une traite ? Si tout le monde est d'accord, on achète. C'est très intuitif. Je veux publier des romans solides, des choses auxquelles je crois en tant que lecteur.

 

Zaza : N'est-ce pas frustrant? Personnellement, je pense que l'auteur est un meilleur juge pour savoir si la couverture traduit l'esprit de son ouvrage ou pas. Et malheureusement, parfois, la couv est à mille lieues du livre. Vous est-il arrivé d'en refuser une ou d'être déçu du résultat ? 

Fabrice Colin : Deux fois, et j'ai obtenu gain de cause. Mais je ne suis que partiellement d'accord : parfois, ce que j'aime et ce que le public va aimer sont deux choses différentes, et il faut être capable de faire confiance à l'éditeur : c'est censé être son taf, de vendre un livre. Moi, je râle quand, justement, la couverture est un contre-sens. Sur le côté purement artistique, je suis plus circonspect.

 

Exécutrice : Est-ce que les salons, festivals etc. sont des passages obligés ou est-ce que c'est un vrai moment de plaisir de rencontrer ses lecteurs ? 

Fabrice Colin : Je suis toujours très content et très reconnaissant quand je rencontre un lecteur. J'essaie de le montrer. Parfois, on est loin de chez soi, on est fatigué, on voudrait être avec femme et enfants. Dans ces cas-là, s'il n'y a personne, on regrette un peu. Mais c'est le jeu, hein. Et ça arrive rarement - j'ai des attachées de presse de très bon conseil.

 

Zaza : Vous rencontrez souvent votre jeune public (et les moins jeunes aussi d'ailleurs), et notamment dans les écoles. Quelle est la plus belle phrase qu'un enfant vous ait dite ou la plus belle rencontre ? 

Fabrice Colin : J'ai une eu une très belle rencontre il y a des années dans une banlieue TRES difficile et un gamin qui n'avait pas dit un mot de toute la session s'est inscrit pour finir en médiathèque. C'est ça, le but : être passeur. J'ai de nombreux souvenirs avec des lectrices et des lecteurs passionnés et très gentils - trop pour me souvenir de tout avec précision.

 

Loki : tu aime quoi comme musique ?

Fabrice Colin : Musique ? Mon Dieu. Dans quelques semaines, je vais à mon 8e concert de Radiohead, voilà.

 

Daisyka : Avez-vous un coin à vous pour écrire ou vous aimez écrire peu importe ou vous-êtes ? 

Fabrice Colin : Je suis connu comme le type capable d'écrire : dans un avion, dans une voiture, dans une salle de bains, sur un salon. Mais j'aime bien chez moi.

 

Zaza : Vos romans font preuve de beaucoup d'humour. On y sent un pointe d'humour anglais (ou peut-être que je me trompe complètement...). Etes-vous attiré par la culture anglaise ou sa littérature ? 

Fabrice Colin : Énormément. Je suis plus John Cleese qu’Anne Roumanov, en gros. Et écrire des bouquins marrants me manque. Je vais m'y remettre.

 

Chani : Vos histoires se situent souvent aux Etats Unis, c'est un pays qui vous attire, vous inspire ? 

Fabrice Colin : Oui, j'y vais aussi souvent que possible. Je trouve ça terriblement inspirant.

 

Loki : mon dieu je te parle (désolé, je te tutoie)

Fabrice Colin : "[Loki] mettait constamment les dieux dans les plus grandes difficultés, mais il les tirait souvent d'affaire à l'aide de subterfuges." Gylfaginning, chapitre 33.

 

Zaza : Vous voyagez beaucoup. En France, les auteurs de SFFF ne sont pas toujours considérés comme de "vrais auteurs". Pensez-vous que c'est quelque chose de typiquement français? Et vous, est-ce que vous faites une différence entre les auteurs et leur style de littérature? (je crois les doigts pour que vous disiez non... Lol...) 

Fabrice Colin : Je ne crois pas que ce soit typiquement français, non. Évidemment qu'il n'y pas de différence. Des gens comme Catherine Dufour ou Jérôme Noirez, par exemple, écrivent aussi bien, voire mieux, que nombre d'auteurs censément plus respectables. Les clichés ont la vie dure. Mais on s'en fout, non ?

 

Exécutrice : En effet, ce n'est pas toujours facile d'être loin de sa famille. Vous préférez des petites séances de dédicace, des salons comme le SDL ou plutôt des festivals comme Epinal ? 

Fabrice Colin : J'aime beaucoup Epinal. Le SDL, c'est crevant, c'est l'usine, en plus c'est payant - l'intérêt est très limité. L'intérêt, c'est de pouvoir avoir une discussion d'égal à égal avec la lectrice ou le lecteur, je dirais même que c'est la moindre des choses.

 

Loki : Dis-moi juste que c’est plus ton truc, c’est tout. Même si moi je suis le seul à le dire, King, comparé au Neuvième Cercle, c’est de la merde même si j'estime King, tu as touché un point ultime ou peut être tu t'en veux ? 

Fabrice Colin : Loki, tu dis n'importe quoi, si je puis me permettre. De mon point de vue, la moindre ligne de King vaut dix fois 9e Cercle, qui est un roman naïf et mal écrit. Peut-être que tu as y trouvé des choses géniales mais ces choses, c'est toi qui les as apportées.

 

Exécutrice : Je confirme, j'ai fait Epinal cette année pour la 1ere fois et j'ai préféré ça 1000 fois au SDL. Au SDL on ne peut pas parler avec les auteurs... Mais ici on peut ^^ 

Fabrice Colin : Voilà ! Et les auteurs ont le temps de discuter entre eux, le soir, la fête continue dans la ville, bref, c'est nickel. Je serai là l'année prochaine.

 

Zaza : Oui totalement!!! Je passe du coq à l'âne, mais que pensez-vous des livres numériques ? 

Fabrice Colin : Le numérique... Moi, je trouve ça utile pour lire des manuscrits, ou accéder à de la doc anglo-saxonne très rapidement. Pour le reste, je ne suis pas fanatique de la chose, j'aime trop ma bibliothèque qui dégueule de partout - je fais partie de ces amoureux du papier...

 

Zaza : Moi aussi :) Merci beaucoup de nous avoir accordé de votre temps. Merci aussi pour toutes vos réponses qui vont nous permettre de mieux comprendre votre univers. Et merci de votre gentillesse et de votre patience ! 

Fabrice Colin : Oh, de rien, Zaza, c'est toujours un exercice très agréable pour moi, surtout en temps réel. Au plaisir de vous croiser en vrai un de ces quatre ?!

 

Daisyka : C'est nous qui vous remercions d'avoir été avec nous et d'avoir été si patient, et nous serons toutes très heureuse de vous rencontrez une fois en vrai ! 

Fabrice Colin : C'est très gentil Daisyka, j'espère que ce jour arrivera bientôt !

 

Chers tous,

C'est pas pour dire, mais ça va plus de 100 mn qu'on est là. J'en suis très heureux (et flatté) mais je vais devoir aller lire un livre bientôt - si je ne fais pas ça, le monde tel que nous le connaissons va cesser d'exister. Donc on arrête dans 5/10 mn, ok ?

Sachez que je suis toujours disponible pour discuter via mon blog, facebook, ou par mail (les plus rusé(e)s trouveront mon adresse sans peine).

 

Exécutrice : Je m'en voudrais de causer la fin du monde en vous retenant ^^ Merci beaucoup pour ces +100 minutes et votre immense patience ! 

Fabrice Colin : Tout le plaisir était pour moi - merci de m'avoir convié à cet exercice, et longue vie à votre site.

 

Zaza : Je l'espère très sincèrement! A bientôt et bonne fin de soirée. 

Fabrice Colin : Idem. N'oubliez pas de me rappeler / signaler qu'on s'est causé ici quand ce jour arrivera...

 

Chani : Merci beaucoup ! 

Fabrice Colin : De rien, Chani, à très bientôt !

 

Chani : J'espère qu'on pourra se croiser à Montreuil... 

Fabrice Colin : J'y serai. Lundi, à la nocturne, samedi ou dimanche - stay tuned.

 

"Dans les moments qui précèdent les grandes catastrophes, certains détails ne vous paraissent essentiels qu’après coup. Ce ciel trop bleu, contemplé depuis la fenêtre de votre bureau new-yorkais du quatre-vingt-seizième étage, un certain 11 septembre 2001. Ce silence trop parfait sur la plage de Phuket tandis que vos traces dans le sable s’effacent, ce matin du 26 décembre 2004. Ces chiens d’habitude si calmes qui, soudain, aboient sans raison en descendant les ruelles de Port-au-Prince, à l’aube du 12 janvier 2010.

Des avertissements. Des signes.

Peut-être y a-t-il eu un tel présage, ce mardi-là, dans cette rame de métro de la ligne 6 traversant la Seine à la hauteur de la tour Eiffel. Mais si c’est le cas, il faut croire que je n’ai pas été assez attentif."

Voici en exclusivité les premières lignes de 49 jours, qui paraît début novembre.

 

Zaza : Wouaw, Merci, on est gâté !!! :D

 

Merci à toutes et tous pour vos questions et votre fidélité. RV sur le net ou IRL, à Montreuil ou ailleurs.

4PSCG Le mardi 25 mars 2014 à 7:29
Bonjour, Fabrice, je voudrais savoir que signifie les initiales P.N. dans le carnet de l'étrange sur les vampires? Si vous pouviez me répondre par l’intermédiaire de mon adresse mail, je vous en serais reconnaissante: clarasln2604@gmail.com. Je vous remercie d'ors et déjà!

Zaza Le samedi 22 septembre 2012 à 7:29
On a vraiment passé une excellent moment avec Fabrice Colin !!! Et en plus, on a eu droit à une petite exclusivité. Que demander de plus... ^^

Ajouter un commentaire