Kaamelott - Livre III - première partie
4° de couverture
La décision de Lancelot de se retirer de la Table ronde pour reprendre sa carrière de chevalier errant ne semble pas troubler outre mesure la cour de Kaamelott. Pas plus, en tout cas, que le désintérêt de Léodagan pour les exécutions sanglantes, les aspirations théâtrales de Guenièvre ou les conséquences aléatoires de la proverbiale incompétence de Merlin. Imperturbable, Arthur arpente le chemin de l'amour, mais celui-ci pourrait se révéler en définitive bien glissant... Retrouvez, épisode par épisode, les textes intégraux de la série télévisée.
Notre avis
L'avis de Nairo : 4/5
Ce livre relate la première partie de la saison III de la série télévisée Kaamelott d'Alexandre Astier. Il s'agit du script original.
Ce qui est intéressant dans ce tome, c'est l'avant-propos d'Alexandre Astier. Il met en garde les "professeurs" sur le fait de faire jouer des scènes de Kaamelott à des enfants, quel que soit leur âge. Il explique dans un premier temps qu'une grande partie des scènes sont faites pour être jouées en mangeant, la nourriture constituant un rempart entre l'acteur et les spectateur. Dans un monde où l'on met en garde contre l'obésité et le surpoids, ce n'est effectivement peut-être pas l'idéal.
Ensuite, il met en avant le fait que, dans Kaamelott comme dans le monde actuel, on parle beaucoup pour ne rien dire (a contrario de, je cite, "Victor Hugo n'employait pas le moindre article sans qu'il fût indispensable à l'expression de sa magnifique pensée [...]") au point de se noyer dans ce qui est dit et de ne plus se souvenir du sujet de départ.
Alexandre Astier fait remarquer qu'au niveau de l'apprentissage, ce n'est pas forcément ce qu'il y a de mieux, notamment pour des jeunes qui ont déjà du mal à trouver les mots justes.
Enfin, il pense que la jeunesse a besoin de héros "solides" or, dans Kaamelott, c'est principalement l'inverse : les "héros" sont fainéants, égoïstes, niais... Bref, les défauts humains y sont grossis à loisir et ne représentent pas forcément un bel exemple pour les enfants.
Il termine en expliquant que la littérature française est assez riche pour trouver des choses plus intéressantes à travailler que (je cite) "toutes les imbécilités que vous tenez entre les mains".
J'avoue que je suis globalement d'accord avec lui. Si les situations, quand on regarde la série, prêtent à sourire, le fait de les jouer en classe (ou ailleurs) leur donne un poids supplémentaire : si on l'apprend à l'école, c'est que c'est bien, non ? Bref, au niveau de l'exemple, j'avoue que montrer à des enfants, jeunes ou moins jeunes, ce qu'il y a de moins reluisant dans l'être humain n'est pas ce qu'il y a de plus intelligent. Effectivement, un adulte est capable de prendre le recul nécessaire devant ces situations burlesques, un enfant y arriverait-il ?
Pour le reste du livre, on a la liste des personnages joués ? (qui nous permet de nous repérer) puis les scènes telles que dans la série. Ces scènes ne tiennent pas compte des aléas de l'improvisation, mais je ne suis pas suffisamment fan pour être capable de discerner les différences entre les épisodes et le script. Les dialogues sont présentés avec les indications de jeu (où se situe la scène, comment les acteurs réagissent), comme dans toute pièce de théâtre qui se respecte.
Je conseillerai toutefois la lecture aux personnes qui ont vu et aimé la série, car ce qui est drôle, c'est de visualiser dans sa tête le jeu des acteurs et leurs intonations. J'ai effectivement rigolé (souvent, d'ailleurs) parce que je me refaisais la scène in petto ! Je pense que, sinon, ça ne serait pas aussi drôle. La qualité de jeu des acteurs joue pour beaucoup dans la réussite de cette série.
Pour l'histoire, pour résumer, Arthur a fort à faire entre ses recherches du Graal, ses chevaliers pas très futés, ses maîtresses, sa femme, les autres souverains de l'alliance et Lancelot. Ce dernier est blasé par la bêtise des recrues de la Table ronde et décide de repartir en chevalier errant. On assiste, entre autres, au secret de Karadoc que Perceval n'a jamais révélé... jusqu'à aujourd'hui, à la taverne ! Les surnoms et la revanche d'Arthur sur Merlin, le cercle de culture, quand Perceval remplace le Maître d'Armes pendant la classe, etc. : les situations cocasses s'enchaînent, le vocabulaire est fleuri, mais plutôt familier que réellement vulgaire.
Ce livre est idéal quand on a envie de se détendre et de rire un peu, mais je persiste à penser qu'il n'est vraiment drôle que lorsqu'on a vu (et apprécié la série)