La clé de l'eau
4° de couverture
Une longue caravane de voyageurs traverse le désert brûlant sous un soleil de plomb : hommes et bêtes unis dans la quête du prochain point d'eau, l'étrange procession bigarrée poursuit son chemin, coûte que coûte. Parmi la foule, des marchands, des paysans, des magiciens, une princesse mystérieuse et une petite fille hantée par d'étranges aptitudes. Quelles sont ces voix qu'elle entend appeler au loin ? Sont-ce ces Esprits dont les légendes ont bercé son enfance, ou une simple hallucination causée par la chaleur du désert ? C'est peut-être bien plus que cela.
La Clé de l'eau est un texte court (environ 40 pages) dans la collection MICRO des éditions Walrus.
Notre avis
L'avis de Siana :
La clé de l’eau est un très beau texte qui a la saveur des contes et légendes, bribes tronquées de mythes plus anciens, et l’atmosphère éthérée des songes. Cette impression est renforcée par la nature des personnages que l’auteur a voulus archétypaux. Intelligemment mis en scène, ils apportent à l’histoire une dimension supplémentaire, expression sans paroles d’impressions, de souvenirs, qui parlent à l’inconscient de chaque lecteur et l’aident à fondre sa conscience dans le récit.
En nous glissant entre les pages, aussi virtuelles soient-elles, nous suivons, narrée par une fillette qui peut entendre les esprits, l’expédition d’une caravane à travers le désert. Composée de gens de tous horizons, cette micro-société mouvante ne manque pas d’intérêt. Si certains voyagent pour affaires ou en tant que pèlerins, la plupart des membres de la caravane sont à la recherche d’un avenir meilleur dans ce pays mourant que l’eau fuit.
En même temps que la narratrice, nous apprenons ce qui a engendré une telle situation. Le temps semble s’engluer dans un instant fluctuant entre deux réalités et c’est ainsi que sera décidé si ces hommes et ces femmes vont ou non pouvoir se libérer de leur propre malédiction.
Ce récit, vraiment très agréable à lire, m’a beaucoup plu. Il est aussi pourvoyeur d’inspiration qu’il est inspiré. Le style est délicat, poétique, et je n’ai à déplorer que quelques coquilles, trop nombreuses pour passer inaperçues. C’est d’autant plus dommage que ce sont des défauts vraiment mineurs qu’une bonne relecture aurait pu éradiquer vite fait bien fait.
La clé de l’eau fut une excellente découverte et j’espère vous avoir incité à vous pencher sur cette belle nouvelle.