Les chroniques d'Oakwood, dans l'ombre de la demoi

Editeur : Éditions du chat noir
Date de parution : mercredi 2 janvier 2013
Public : Adultes
Genre : Fantastique
Note de la rédaction :

4° de couverture

Oakwood, son église, sa grange abandonnée, ses tavernes, son cimetière. Et ses sorcières, au grand dam des prêtres qui se succèdent sans parvenir à éradiquer les diableries.

Lorsque la nuit tombe, les ombres s'étirent et drapent le hameau d'un manteau de noirceur, laissant à la lune le soin d'épier les plus sombres desseins. Cruelles malédictions et engeances démoniaques arpentent alors librement les rues aux faveurs de l'obscurité ; mieux vaut ne pas s'attarder en-dehors des logis, au risque de rencontrer la Mort au détour d'une bâtisse.

Pourtant, le vieux cimetière attire bien des convoitises... Certains affirmeront avoir aperçu la lueur chétive d'une lanterne au detour d'une tombe, d'autres diront avoir entendu des hurlements déchirants briser la torpeur nocturne. Les plus folles rumeurs circulent au village, mais ses habitants s'accordent à dire qu'il ne se trame rien d'anormal.

Entre spectres, pentacles, corbeaux et cadavres, quelques téméraires se risquent toutefois à des errances en solitaire. L'un en quête de l'être aimé, l'autre animé par une vengeance inassouvie, ou tout simplement, à la recherche du repos éternel. Or tous ignorent que dans l'ombre, la demoiselle d'Oakwood veille...

Notre avis

 L'avis de Siana : 5/5

Avec ce roman, Marianne Stern nous entraîne à Oakwood, petit village du début du XVIIe siècle, probablement anglais, recelant de nombreux et très sombres secrets. Qui sont donc ces prêtres fanatiques, ces sorcières, ou prétendues telles, ces puritains à la mentalité étriquée, sans parler des âmes damnées errant dans le cimetière ?

Pour le découvrir, nous suivons tout d’abord les pas de Lynn, petite fille muette, maltraitée par son père, jusqu’à ce que, peu à peu, son histoire se mêle aux autres. Et il s’en passe des choses à Oakwood où la plus grande noirceur empèse les âmes de gens en apparence bien sous tous rapports.

Ces chroniques portent bien leur nom. C’est un ouvrage entre le roman et le recueil, composé de plusieurs nouvelles (et une chanson), toutes reliées entre elles par divers éléments et personnages récurrents. Le dédale chronologique que forment les textes ajoute à l’intérêt de la lecture. On ne sait jamais si l’on va se diriger plus avant dans l’histoire ou faire un bond dans le passé et apprendre ainsi de nouvelles choses qui éclaireront sous un autre angle les événements que l’on connaît déjà. J’ai trouvé le procédé vraiment plaisant. Il faut dire que l’ouvrage est très bien construit, de manière à ce que ces cassures de la continuité apportent toujours quelque chose de particulier au lecteur quand il remet en place les morceaux manquants du puzzle.

Je me suis attachée à certains personnages et ai été frustrée de ne plus les voir au chapitre suivant, mais c’est aussi ce qui fait le charme de ce puzzle chronologique, on ne sait jamais sur qui ou quoi on va tomber en tournant la page et, malgré tout, ceux que l’on espère reviennent toujours.

Les histoires et les personnages donnent l’impression de valser et c’est d’autant plus frappant que l’écriture de Marianne Stern est très musicale, tout en étant également pointue dans les descriptions. J’ai eu l’impression de parcourir Oakwood tant ses mots sont évocateurs.

Cette histoire de sorcière, sombre et très réaliste, sur fond d’un fantastique maîtrisé, est vraiment agréable à lire et magnifiquement écrite. On est loin de la magie tapageuse et des clichés qui nourrissent actuellement les récits de sorcellerie. Dans ces chroniques, rien n’est évident ou facile, les ténèbres sont partout et certains chapitres sont assez glauques, néanmoins ce n’est jamais pesant. Si vous voulez une histoire de sorcière à l’ancienne, c’est le livre qu’il vous faut absolument et puis, pour ne rien gâcher, la couverture est juste sublime.


L'avis de Chani : 4/5

Oakwood, petit village de l’Angleterre (enfin je suppose) puritaine du début du XVIIIè siècle. La chasse aux sorcières bat son plein, mieux vaut ne pas avoir un comportement suspect aux yeux du tout-puissant prêtre ou le bûcher vous tendra les bras, et le cimetière regorge d’âmes tourmentées cherchant le repos qui leur a été refusé en étant condamnées à tort.

Dans ce contexte très sombre, Marianne Stern nous conte plusieurs histoires mettant en scène de soi-disant sorcières et des âmes réellement corrompues. Bien que toutes différentes, elles sont toutes reliées par des éléments ou personnages communs permettant ainsi au lecteur d’avoir une suite à quelques textes, ou du moins davantage d’éléments sur certains faits. Cela dit toutes les explications ne seront pas données, nombre de mystères continueront à planer sur Oakwood… Seul petit bémol : l’absence de chronologie entre les nouvelles m’a un peu perturbée au départ : je pensais que ces chroniques avaient une certaine unité temporelle, or il n’en est rien. Passée la surprise du départ, on s’y accommode cependant bien vite.

Le style d’écriture de Marianne Stern quant à lui est très visuel et donc immersif : Oakwood a pris vie au fil des pages, et la simple évocation du cimetière me faisait frissonner. Mais il est aussi très poétique et j’ai pris un réel plaisir à tourner les pages et à me laisser entraîner par les mots de l’auteur.

Les chroniques d’Oakwood une très jolie découverte comme j’aimerais en faire plus souvent, n’hésitez pas à succomber à l’appel de la Demoiselle.

 

L'avis de Nairo : 5/5

C'est l'histoire d'un village que j'ai imaginé dans la vieille Angleterre puritaine à l'époque de la chasse aux sorcières. Il s'agit d'Oakwood. Tout au long du recueil, nous allons suivre différents protagonistes qui ont en commun d'être les habitants de ce village.

Marianne Stern donne littéralement vie à ses histoires, à l'instar d'un film défilant devant mes yeux. Que ce soit pour les scènes touchantes avec les enfants à la boucherie perpétrée par les adultes, tout me semblait réel, j'avais l'impression d'être un spectateur de passage au village. Ce fut un véritable coup de cœur, ce recueil est un vrai bijou.

Le prêtre du village occupe une position assez importante dans ce recueil, et moi qui n'affectionne pas tellement la religion dans les livres, ça ne m'a pas trop dérangée. Il faut dire qu'ils ne sont pas tellement sympathiques. Ils poussent les gens à la chasse aux sorcières en pensant éradiquer le mal autour d'eux, quitte à pendre quelques innocents au passage.

Leurs ouailles ne sont guère mieux : elles se réfugient à l'église dès les premiers signes de mauvaises récoltes en espérant endiguer le mauvais sort.

Les lieux ont une importance particulière dans ce livre, puisque tout tourne autour d'Oakwood, en particulier autour de la grange maudite, du cimetière et de l'église. Les descriptions faites par l'auteur sont réalistes et précises, elle a tissé toute une ambiance un peu sombre et accablante, qui amène le suspense à son paroxysme.

J'ai vraiment aimé ce livre et j'aurais aimé en savoir plus sur les personnages entre deux histoires !

  • Qui est l'homme qui vient chercher Lynn ?
  • Où va-t-elle et comment est-elle formée ?
  • Que devient Sir Grey ?
  • Etc.

C'est mon côté "j'en veux toujours plus", surtout que l'écriture est magnifique.

Le seul point qui m'a un peu déstabilisée, c'est l'impression que les récits n'étaient pas tous dans l'ordre chronologique et mon cerveau a une fâcheuse tendance à chercher un lien entre les différents protagonistes. Ceci dit, c'est sûrement volontaire et n'est pas trop gênant à la lecture.

 

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