Omnia

Auteur : Denis Labbé
Editeur : Éditions du chat noir
Date de parution : samedi 1 avril 2017
Public : 15 ans et plus
Note de la rédaction :

4° de couverture

Loudun, 1632

De jour en jour, la peste noire se raréfie, c’est la fin du calvaire pour les habitants, dont le chanoine Urbain Grandier, qui ne rêve que de retrouver ses ouailles, leur admiration et leurs faveurs. Parmi elles, Soléna, une jeune femme aussi belle que mystérieuse, semble prête à tout pour le séduire, mais dans quel but ?

Lille, 2021

Rentrée universitaire pour Révena et sa meilleure amie Kiara, après des mois d’épidémie grippale qui a décimé une partie de la population. Pourtant l’étudiante ne retrouve pas le sourire, ses nuits sont hantées par de macabres visions qui la vident de son énergie. Sa rencontre avec un nouvel élève, Louis, pourrait bien soigner son esprit. Dès les premiers instants, une connexion indéfectible lie ces deux jeunes gens dont le destin semble réveiller les maux du passé. À moins que la trame du temps soit plus complexe que cela. En tout cas, c’est bien ce qu’a décidé de découvrir une organisation secrète qui espionne ce trio qui, lui-même, semble ignorer que sa seule existence pourrait détruire notre monde…

Notre avis

L'avis d'Exécutrice : 3/5

Quand on me parle d’histoires de sorcellerie dans un cadre historique comme c’est le cas pour ce roman de Denis Labbé, je suis forcément attirée. Je me suis un peu intéressée à l’affaire de Loudun pendant mes études et le cas d’Urbain Grandier ne m’était donc pas inconnu. J’étais donc particulièrement intriguée par cette histoire qui était présentée comme un parallèle entre deux époques : 1632 et les événements connus comme étant ceux des possédées de Loudun, et 2021 où trois jeunes gens vont se rencontrer et découvrir qu’ils sont liés et faire face à des phénomènes étranges et dangereux. Intriguée, certes, mais également méfiante car lorsqu’on prend un cadre historique pour background à son roman, il faut savoir le manier pour ne pas trahir l’Histoire. Alexandre Dumas répondait quand on l’attaquait d’avoir violé l’histoire, que certes, mais il lui avait fait de beaux enfants. C’est ce qu’a essayé de faire Denis Labbé avec Omnia, et il a plutôt réussi son pari.

Omnia se lit plutôt bien, la langue est agréable et les pages se tournent assez facilement. L’histoire, sur fond de conspiration religieuse et de pouvoirs occultes traite surtout de la relation entre les trois jeunes gens qui sont les héros de 2021. La découverte, l’apprivoisement puis l’acceptation de leurs pouvoirs me semble être un peu une métaphore de l’adolescence et de l’entrée dans l’âge adulte. Ici, ils doivent gérer des pouvoirs et des situations surnaturelles mais le passage de l’enfance à la vie d’adulte peut être tout aussi effrayant. Les passages du livre qui se déroulent en 1632 sont assez efficaces et j’ai beaucoup aimé le personnage de Soléna. Là où j’attendais Denis Labbé au tournant, il s’en est assez bien sorti. Il a su distiller quelques éléments historiques vérifiables pour assoir l’authenticité de son récit tout en restant assez loin des véritables personnages historiques, ce qui lui permets de broder son histoire autour de l’Histoire sans prendre trop de risques. C’est là que le personnage de Soléna est particulièrement intéressant puisqu’elle va interagir avec plusieurs personnages historiques, faisant le lien entre la véritable intrigue et son intrigue fictionnelle.

Je ne rentrerai pas plus dans les détails du déroulement du récit afin de ne pas gâcher la lecture aux futurs lecteurs. Omnia est une histoire intéressante et assez plaisante à lire et même si c’est un one-shot, il y aurait probablement matière à écrire une suite à cette histoire. Le dernier tiers du roman se lit à toute vitesse une fois que tous les éléments nécessaires à la résolution sont en place, la hâte de connaître le dénouement augmentant. Et la cerise sur le gâteau, c’est que la couverture est signée Miesis et qu’elle est très jolie, ce qui ne gâche rien pour nous autres bibliophiles. 

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