Wren
4° de couverture
Elle avait pour nom Arylwren, Wren, pour ses amis. Fille de Myrddin Emrys, le Merlin, et de Deirdre, la Morrigan, grande prêtresse des druides, elle était l'enfant qui n'aurait jamais dû naître : ses parents avaient été consacrés aux dieux, et Myrddin voué à un célibat éternel en échange de son don de prophétie. Pourtant, en cette époque où les adeptes des anciennes divinités étaient de plus en plus rares, Myrddin avait un destin à accomplir avec sa fille. Ce sont donc les anciennes divinités elles-mêmes qui lui firent violer son serment. Le Merlin, dont la qualité de barde et de propagateur de nouvelles ouvrait toutes les portes, courait les chemins en compagnie de sa fille. Il pouvait ainsi veiller secrètement sur ses autres responsabilités. Il apprit à Wren les anciennes coutumes, la magie mineure et l'art des bardes, craignant cependant de ne jamais pouvoir lui en enseigner assez pour assurer sa sécurité dans un monde chaque année plus dangereux. Mais, peut-être aveuglé par l'amour paternel et ses préoccupations, même lui n'aurait pu augurer du pouvoir de Wren. Et sa fille ne lui confia pas les visions qu'elle avait eues : des images de guerres à venir, de la concrétisation d'une passion interdite, et de la menace que faisaient peser les forces des ténèbres sur ses proches. Elle savait seulement qu'elle devait apprendre à maîtriser ses talents innés, car viendrait le temps où il lui faudrait devenir à la fois glaive et bouclier pour le Merlin, pour Arthur, et pour les gens qui lui seraient confiés. Mariée à un seigneur qu'elle ne pourrait jamais aimer, obligée de partager sa demeure avec une sorcière décidée à tout lui voler, la fille du Merlin dut se frayer un chemin dans le labyrinthe sinueux de la magie, afin de bâtir un refuge pour les défenseurs de l'héritage du Merlin et d'Arthur...
La légende d'Arthur est une source inépuisable pour la fantasy, et les récits portant sur Arthur, Guenièvre, Lancelot ou leurs alliés et adversaires exercent une fascination toujours croissante. Avec Wren, premier volet d'une trilogie, Irene Radford tisse une vision personnelle de cette ère et rejoint les plus grands romanciers du genre.
Notre avis
L'avis de Nairo 5/5
Il s'agit bien sûr de l'épopée de la table ronde vue par Irène Radford. La narratrice principale est Arrylwren, généralement appelée Wren, la fille du Merlin. Le Merlin est un titre qui se transmet après l'apprentissage de la magie avec son prédécesseur. Il faut toutefois avoir des prédispositions. Le Merlin actuel diffère un peu car son don est apparu dans l'enfance alors qu'il survient généralement à la puberté. Il est en rapport étroit avec les dieux, et plus particulièrement Lleu, mais la Déesse le force à rompre son voeu de célibat car elle a besoin de Wren pour son dessein. En effet, les dieux païens sont menacés en Grande-Bretagne entre la guerre contre les Saxons et le Christianisme croissant.
En introduction, l'auteur nous informe que de nombreuses histoires existent sur ce sujet et qu'elle a fait des choix pour les faits qui composent sa fiction. Ses travaux de recherches et son voyage en Grande-Bretagne sont visibles tout au long du récit et j'ai vraiment beaucoup apprécié ce point. Il s'agit d'un vrai roman documenté. Son écriture est fluide, construite et composée de tous les ingrédients qui font un bonne histoire : action, romance, amours impossibles, haine, politique, etc. Les personnages ne sont pas manichéens, ils sont humains : ils doutent et font des choix parfois peu judicieux. Les individus sont attachants, avec leurs qualités et leurs défauts, leur foi et leurs choix.
La quête du Graal n'est pas au centre de ce récit et Guenièvre m'a surprise. L'auteur avance d'ailleurs une raison intéressante pour la cause de son infertilité.
Plus jeune, j'étais passionnée par les récits de la table ronde et j'en ai lu un certain nombre. Ce livre explore encore d'autres aspects et Irène Radford a une vision très intéressante de cette épopée. Elle a collé au maximum aux faits réels et donne ainsi une dimension impressionnante à son récit. Cela m'a d'ailleurs permis de visualiser l'histoire dans son ensemble. Le fond historique est très présent, mais l'auteur a choisi d'axer son roman sur les "personnages" : la nature humaine, la bonté, les perversions, l'amour, la camaraderie, l'éducation, l'inceste...
On retrouve également les rites sacrés des druides et des chrétiens mais l'aspect religieux ne m'a pas semblé désagréable (et pourtant, c'est un sujet qui a tendance à m'énerver rapidement dans les récits). Mais c'est peut-être parce qu'il est plus centré sur la femme et sur les cérémonies païennes. En effet, Wren préfère la Déesse et les Dieux païens au Dieu unique. De même, l'auteur adopte un style différent en fonction du narrateur et réussit très bien l'exercice. J'ai un petit faible pour ce genre d'écrits.
Il s'agit du premier tome mais il m'a mis en haleine et j'ai bien l'intention de continuer la série.
Avis rédigé dans le cadre du défi lecture 2012 - Auteur nord amércain vivant