Entretien avec Beth Fantaskey

le : mercredi 14 décembre 2011
Lors du Salon du livre et de la presse jeunesse, j'ai enfin pu rencontrer Beth Fantaskey en chair et en os !

Compte rendu de l'interview

Executrice : Nous avons déjà fait deux interviews par email et je vous ai déjà posé beaucoup de questions sur vos livres. J'ai pensé que nous pourrions commencer par quelques questions sur Comment sauver un vampire amoureux puis faire un petit portrait chinois.

E : Comment sauver un vampire amoureux est plus sombre que le premier livre. J'avais eu ce sentiment aussi avec Alchimie. Pensez-vous écrire un jour quelque chose d'encore plus sombre ?  Pour les adultes peut-être ?

Beth Fantaskey : A vrai dire, le livre sur lequel je suis en train de travailler retrouve ce ton léger que l'on avait dans Comment se débarrasser d'un vampire amoureux. Le héros et l'héroïne ont le même type de relation, ils se cherchent, ils rient ensemble. Ça deviendra plus sombre vers la fin, tout comme ça avait été le cas avec Comment se débarrasser... En tout cas, ce que j'écris en ce moment est  un peu plus léger. J'aime l'humour.

E : La fin du livre est très ouverte et je me demandais si vous prévoyiez une suite pour Jessica et Lucius ?

B: J'ai des idées pour une autre suite mais j'ai laissé la fin volontairement ouverte car, comme je l'ai fait avec le premier livre et le chapitre gratuit du mariage qui était une forme de remerciement à mes lecteurs ( http://www.bethfantaskey.com/wedding/wedding-chapt1.html), je voulais laisser une opportunité pour un potentiel couronnement et offrir à nouveau un remerciement gratuit à mes lecteurs.  Peut-être aussi les laisser m'aider à planifier le couronnement de Jess et Lucius ou même de décider si c'est ce que l'avenir leur réserve, s'ils vont effectivement devenir roi et reine. L'une des raisons à cette fin ouverte, c'est ça : avoir une chance d'offrir une histoire gratuite pour dire merci.

E : Peut-être donc...

B : Peut-être.

E : Mais ça n'est pas sûr ?

B : Non. Ça va vraiment dépendre de l'accueil que le second tome va recevoir mais il n'est pas encore sorti aux USA.

E : C'est génial, on l'a eu en France avant les USA !

B : Oui, il est sorti en France et en Italie.

E : Le premier livre a eu beaucoup de succès en France, c'est peut-être pour ça que c'est sorti plus tôt...

B : Oh, je ne saurais dire pourquoi l'éditeur a décidé de retarder la sortie jusqu'à la période comprise entre Noël et la Saint-Valentin (la date de sortie aux USA est le 10 janvier 2012) et d'en faire la promotion pour la Saint-Valentin mais du coup c'est sorti ici avant, ce qui est sympa. Tous mes lecteurs Américains demandent : « Pourquoi est-ce qu'ils l'ont eu en premier ?! ».

E : C'est arrivé en Septembre dernier avec le livre de Cate Tiernan (Eternel 2). Il est sorti en France avant les USA parce que là-bas, ils ont décidé de changer la couverture au dernier moment.

B : En tout cas, le premier tome avait vraiment séduit ici, je suis heureuse qu'il soit sorti ici en premier.

E : La dernière fois, vous m'avez dit que vous n'étiez pas revenue en France depuis 10 ans...

B : Je crois que ça ne doit pas faire loin de 12 maintenant.

E : … et que vous espériez pouvoir revenir bientôt. Aujourd'hui vous êtes là. Qu'est-ce qui a changé depuis votre dernière visite ?

B : Pour moi, Paris est toujours la même ville immuable et magnifique qu'elle était il y a 12 ans. J'aime marcher la nuit et voir les gens dans les cafés, c'est si animé et tout le monde est tellement chic. C'est vraiment un lieu magnifique. Pour moi, ça n'a pas changé. C'est plein de vie et c'est amusant de revenir.

E : Vous travaillez actuellement sur votre prochain livre. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

B : Je viens tout juste de commencer à l'écrire donc je ne peux pas encore vous en dire beaucoup mais je peux vous confier que je vais reprendre une vieille légende et la mettre au goût du jour pour un public adolescent...

E : Des loups-garous ?

B : Non, pas des loups-garous. Je n'ai encore vu personne s'intéresser à ce sujet donc j'espère que ça sera nouveau et différent et amusant comme ça l'avait été avec les vampires et Alchimie. Je me base sur une vieille histoire et j'espère la moderniser et y rajouter quelques petits trucs. Et bien sûr il y aura une grande histoire d'amour parce que j'aime les histoires d'amour.

E : Comment va votre main ? Vous l'avez cassée en 2009.

B : J'ai encore une petite bosse ici comme vous pouvez voir et par un jour comme celui-ci, elle devient vraiment raide et j'ai un doigt qui a tendance à passer par dessus les autres. Je suis presque revenue à la normale. Merci d'avoir pris des nouvelles.

E : Je me souviens que vous aviez des difficultés à écrire les emails et le reste parce que votre main était cassée et que vous n'en aviez plus qu'une.

B : Et c'est arrivé juste quand j'écrivais les chapitres du mariage.

E : Ça a donc été écrit avec un doigt. Ça a dû être difficile. Passons maintenant au portrait chinois. Si vous deviez être une créature fantastique, que seriez-vous ?

B : Une créature fantastique... Ma première réponse serait d'être un vampire parce que je pense qu'ils sont cool. Qu'est-ce que je pourrais vouloir être d'autre... ? Peut-être une déesse avec des pouvoirs (Rires).

E : Une déesse peut faire ce qu'elle veut ! Si vous étiez l'un des 5 éléments ?

B : Je serais l'air car il peut aller partout.

E : Celle-ci est difficile. Si vous étiez une chanson ?

B : C'est en effet difficile. (Silence). Pourquoi est-ce si difficile ?

E : On peut revenir dessus plus tard.

B : Oui, ça serait mieux.

E : Si vous étiez un roman ?

B : Est-ce que je peux être une trilogie ?

E : Bien sûr.

B : Je voudrais être la trilogie du Seigneur des Anneaux car je pense qu'elle possède tout ce qu'une grande histoire doit avoir comme des liens d'amitiés extraordinaires, des épreuves de loyauté, de grands enjeux, de l'avarice, une histoire d'amour...

E : C'est un très bon choix ! Si vous étiez un héros de la littérature ?

B : Je serais le personnage qui épouse le Comte de Monte Cristo car il est mon héros absolu. Je ne voudrais pas être lui car je ne pourrais pas l'apprécier. Il est fabuleux !

E : Si vous étiez un personnage de Disney ?

B : Je serais Mulan, une princesse guerrière.

E : Bon choix. Ça n'est pas une princesse qui reste chez elle.

B : Elle se jette dans l'action.

E : Si vous étiez un mot ?

B : Ça aussi c'est très difficile. Je serais la « joie ». Un bonheur profond.

E : Si vous étiez un son ?

B : Je pense que je serais le son universel, apaisant et pourtant excitant d'une vague s'écrasant sur la côte.

E : Je serais la mer aussi. C'est apaisant, ça calme. Ça donne une sensation de liberté.

B : C'est le premier son qui m'est venu à l'esprit, qui m'évoque quelque chose.

E : Une autre question difficile. Si vous étiez une peinture ?

B : Je serais... (silence) Le Café de nuit de Van Gogh. Elle a des couleurs vraiment vivantes mais c'est une scène accueillante qui donne envie de rentrer dans la toile. C'est comme avec la vague, ça évoque à la fois le calme et l'excitation, c'est vivant.

E : Alors, si vous étiez une chanson ?

B : Je pense que je choisirais la 5ème symphonie de Beethoven en entier. Je pourrais aller de la résolution à la sérénité... Ça couvre vraiment toutes les humeurs.

E : C'est mon morceau classique favori.

B : Je ne suis pas très au point en matière de musique classique mais j'aime ce morceau. Il est vraiment puissant.

E : Si vous aviez quelque chose à dire à vos lecteurs français, qu'est-ce que ça serait ?

B : Merci pour l'extraordinaire accueil que vous avez réservé à mon premier livre que je n'imaginais même pas sortir des États-Unis. La France a été l'un des premiers pays où il est sorti et j'ai eu la chance de rentrer en contact avec tellement de lecteurs ici qui ont adoré le livre, m'ont écrit et m'ont contacté. J'ai la sensation de m'être fait des amis et j'aimerais vraiment leur dire merci d'avoir lu mon livre.

E : Merci de l'avoir écrit. Est-ce que beaucoup de monde vous a contacté à la suite de la sortie du livre ? De partout dans le monde ou beaucoup des États-Unis ?

B : J'ai des retours de beaucoup de lecteurs Italiens, Français, Australiens. C'est là que le livre  semble avoir vraiment rencontré son public.

E : Je me souviens, en 2009, il y a presque 3 ans, c'était vraiment gentil de votre part de répondre à tout le monde, vous aviez répondu à mon mail, on avait eu quelques échanges. C'était vraiment sympa. Tous les auteurs ne sont pas comme ça, car avec le temps, je suppose qu'il doit y avoir de plus en plus de personnes qui leur écrivent et ils ne peuvent pas répondre à toutes.

B : Je suis de plus en plus en retard mais je réponds encore à tout le monde. Parfois ça me prend un mois pour le faire mais, sans les gens pour lire les livres, à quoi ça servirait d'écrire ? Si vous êtes gentils au point de me contacter, ça me paraît normal de répondre que j'ai bien reçu le mail et que je l'ai apprécié. Je n'ai jamais écrit à un auteur donc ça m'étonne toujours que les gens m'écrivent. C'est une délicate attention.

E : J'ai l'impression que les gens le font de plus en plus aujourd'hui. Peut-être parce qu'ils voient plus les auteurs comme des gens comme les autres. Puis il y a Internet qui permet d'atteindre les gens.

B : Je pense aussi. Je n'aurais jamais su comment rentrer en contact avec mes auteurs favoris mais aujourd'hui, je mets mon adresse email sur mon site pour qu'on puisse me contacter. Et c'est marrant parfois, des enfants me contactent et me demandent : « Pourriez-vous m'aider à organiser une fête d'anniversaire ? » et des choses comme ça (rire). « Je ne peux pas faire ça pour toi... » Je reçois parfois des questions vraiment folles mais c'est marrant (rire).

E : Merci de nous avoir accordé cette interview. J'espère vous revoir bientôt.

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