Un auteur, des lecteurs : Lydie Blaizot

le : lundi 21 janvier 2013

Le 21 janvier 2013 Lydie Blaizot était avec nous pour Un auteur, des lecteurs et a répondu à nos questions sur La Maison de Londres, sur les aventures de Tévrémencon ainsi que sur ses lectures et sa façon de travailler. 

Voici donc les questions que lui ont posé les internautes.

Compte rendu de l'interview

Lydie Blaizot : Bonsoir tout le monde ! Merci pour votre présence. À moins que ça ne gêne quelqu'un, je préfère que l'on se tutoie, c'est plus sympa !

 

 

Zaza : Bonsoir ! Merci surtout à vous d'avoir accepté ce tchat :) Bon, j'attaque avec les questions ;): J'ai bien apprécié La maison de Londres, mais je me demandais pourquoi avoir choisi Londres ? C'est vrai que l'ambiance de cette ville est particulièrement adaptée aux histoires vampiriques, mais pourquoi cette ville et pas une autre ?

Lydie Blaizot : En fait, je débute toujours la construction d'un roman par les personnages. Et comme j'avais choisi d'y mettre un lord anglais, la ville de Londres s'est imposée d'elle-même.

 

Rory : Bonsoir Lydie :) Tu écris des histoires de plein de genres différents (SF, Urban Fantasy etc.) ; quel est le genre que tu affectionnes le plus ? Pourquoi ?

Lydie Blaizot : Je pense être plus à l'aise avec le fantastique de manière générale. J'ai l'impression que je parviens mieux à rendre les ambiances que j'aime et qui, peut-être, se prêtent moins à la Fantasy ou à la Science-Fiction. J'ai aussi le sentiment que cela convient mieux au type de personnages que j'affectionne.

 

Zaza : Comment t'est venue l'idée de ce trio vampirique ?

Lydie Blaizot : J'ai d'abord réfléchi au nombre de héros que je souhaitais pour mon histoire. Trois m'a paru idéal. Ensuite, en partant de mon lord anglais, j'ai voulu lui adjoindre deux acolytes aux personnalités et préoccupations opposées.

 

Nairo : Bonsoir Lydie, merci d'avoir accepté d'être avec nous ce soir :) Comment vous est venue l'idée, à toi et ton mari, d'écrire et illustrer les aventures de Tévrémencon ?

Lydie Blaizot : Ah, Tévrémencon ! Toute une histoire ! :) Tout est parti d'une discussion un soir de pluie, où l'on se moquait des vampires stéréotypés, et l'on a imaginé un vampire boulet, un peu idiot et franchement bourrin. Ensuite, ma moitié m'a dit d'un coup qu'il vaudrait mieux en faire des sketchs plutôt qu'une nouvelle, que ce serait plus sympa. Et voilà !

 

Exécutrice : Entre la nouvelle et le roman, quelle est la forme de récit que tu préfères écrire ?

Lydie Blaizot : Il y a quelque temps, je t'aurais répondu le roman. Mais, à présent que j'ai écrit pas mal de nouvelles, je me rends compte que c'est aussi un format qui me convient parfaitement, à partir du moment où il y a plus de 20 000 caractères. Car, je dois bien l'avouer, j'aime avoir le "temps" de planter mon décor comme j'en ai envie. Donc, maintenant, mon cœur balance entre les deux !

 

Zaza : Dans Sang d'ocre, il s'agit d'une héroïne alors que La maison de Londres se place d'un point de vue masculin. As-tu une préférence pour l'un ou l'autre des points de vue ? Est-ce plus difficile de conter une histoire à travers le regard d'hommes ?

Lydie Blaizot : Je n'ai pas l'impression d'éprouver plus de difficultés pour raconter mon histoire au travers des yeux d'un homme. Je dirai même que c'est le contraire. Lorsque mon personnage principal est une femme, j'ai tendance à lui donner un caractère plutôt "bourrin" qui l'éloigne peut-être des réactions typiquement féminines. Durant ma jeunesse, on m'a volontiers taxée de garçon manqué, ceci explique peut-être cela...

 

Exécutrice : Quelles sont tes sources d'inspiration au quotidien ?

Lydie Blaizot : Je dirai le monde qui m'entoure. Pour moi, l'histoire débute avec les personnages et, de ce point de vue, l'observation des autres et une source intarissable ! Il y a aussi l'envie de raconter quelque chose de particulier. Généralement, ça me prend d'un coup, sans raison spéciale, et j'imagine aussitôt quelles situations cela pourrait engendrer. Mon cerveau tricote sans arrêt, c'est limite agaçant.

 

Chani : Je suis un peu en retard, bonsoir Lydie. ;)

Lydie Blaizot : Bonsoir Chani !

 

Nairo : Comment trouves-tu ton inspiration ? J'ai vu que tu chroniquais des livres aussi, est-ce que ça influe sur ta manière d’écrire ?

Lydie Blaizot : Je n'ai pas l'impression que mes lectures influent sur ma manière d'écrire. J'ai trouvé mon style et je m'y colle, car il me correspond bien. Je n'aime pas les histoires qui mettent longtemps à se mettre en place, j'apprécie que la lecture soit fluide, sans temps morts... et j'essaie de m'y tenir !

 

Zaza : Quel genre d'écrivain es-tu ? Est-ce que tu écris toute la journée ou quand vient l'inspiration ? Plutôt la journée ou le soir ? D’abord sur papier ou directement sur l'ordinateur ? Voilà, en gros, quelle est ta manière d'écrire ?

Lydie Blaizot : J'écris l'après-midi, très rarement le soir (si une idée précise me vient). Je tape directement sur ordinateur parce que je ne vois pas l'intérêt de le faire d'abord sur papier, d'autant que je suis très lente avec un stylo ! J'aime être au calme, sans source de distraction, et j'évite de m'interrompre pour faire autre chose. Je suis une fan des sauvegardes, tout mon travail étant sur mon disque dur.

 

Chani : Je suis très fan de tes écrits, et surtout de la pointe d'humour qu'on y retrouve toujours. Est-ce pour toi important de dédramatiser ainsi le propos ? En tant qu'auteur y a-t-il des livres et des auteurs qui t'ont marquée, influencée ? Dans Autour de Londres on trouve beaucoup de personnages différents et pas seulement ceux de La Maison de Londres, certains feront-ils l'objet d'un roman plus tard ?

Lydie Blaizot : Oh oui, l'humour est important ! Je n'arrive pas à faire sans, il faut toujours que j'en mette ne serait-ce qu'un petit peu, même lorsque le récit se veut dramatique. Je ne sais pas m'en passer. Côté auteurs, Pratchett et Blaylock m'ont beaucoup influencée justement à cause de leur humour.

 

Nesshime : Bonsoir et merci d'être parmi nous ^^ Une obsession avec les lords anglais ? ^^

Lydie Blaizot : Une obsession, je ne pense pas. C'était, sur l'instant, le personnage dont j'avais besoin, celui que je voyais avec le plus de netteté pour construire mon récit.

 

Daisyka : Bonsoir et merci à toi d'être parmi nous ! Quelles sont tes lectures, pour le plaisir ou peut-être qui t'aident à trouver l’inspiration ?

Lydie Blaizot : Je ne lis que de la littérature de l'imaginaire, en adulte comme en jeunesse, pour le plaisir, mais aussi pour avoir un regard différent sur ce que je fais. Pour écrire, il faut lire beaucoup.

 

Rory : Sur quel(s) projet(s) travailles-tu en ce moment ? As-tu parfois plusieurs écrits en cours en même temps ou procèdes-tu linéairement ?

Lydie Blaizot : Je travaille sur deux projets : un roman Bit-Lit se déroulant en Russie (en cours de correction) et une saga vampirique destinée au format numérique. Je n'écris pas plusieurs choses en même temps, j'entame un nouveau récit uniquement lorsque j'ai atteint l'étape de correction du précédent. Sinon, je pédale dans la semoule, c'est horrible !

 

Chani : Sang d'Ocre était, à ma connaissance, tes premiers pas en urban fantasy, comptes-tu retourner tâter de ce genre littéraire ?

Lydie Blaizot : Oui. J'ai achevé un roman qui devrait comporter plusieurs parties. Je sais que je n'ai pas respecté les "codes" du genre, mais je suis assez contente du résultat.

 

Zaza : Comment es-tu tombée dans l'écriture ? As-tu toujours souhaité être écrivain ?

Lydie Blaizot : Presque par accident. Depuis de nombreuses années, je maîtrisais des parties de jeux de rôles et, le temps passant, je me suis retrouvée seule dans notre groupe à être maître de jeu (celui qui invente l'histoire). Au bout d'un moment, mon mari m'a dit que je devrais écrire des romans, vu la quantité d'histoires que je parvenais à leur inventer. Je m'y suis mise, et voilà !

 

Exécutrice : Est-ce que tu aimes participer aux salons, festivals etc. pour rencontrer ton lectorat ?

Lydie Blaizot : Disons plutôt que j’aimerais ! Je suis assez éloignée géographiquement des lieux des salons et, pour l'instant, je n'ai pas les moyens de m'y rendre. Ça me désole, car j'aime beaucoup rencontrer les lecteurs.

 

Nairo : Qu'entends-tu par les codes du genre ? (pour l'urban). As-tu repris dans tes écrits des histoires que tu avais inventées pour les jeux de rôles ?

Lydie Blaizot : Il me semble qu'il y a tout un tas de choses qui correspondent au genre : l'héroïne, le beau vampire ténébreux, un autre personnage pour constituer le triangle amoureux, etc.

 

Chani : En même temps ça fait du bien de ne pas avoir des ouvrages trop formatés ! Tu attises ma curiosité, tu l'as proposé à un éditeur ?

Lydie Blaizot : Je termine les corrections et je l’envoie !

 

Exécutrice : C'est dommage ! Heureusement alors qu'il y a internet !

Lydie Blaizot : Oui, mais cela reste différent. J'ai beaucoup aimé les quelques séances de dédicaces que j'ai pu faire.

 

Zaza : Ah oui, les jeux de rôles doivent effectivement beaucoup faire appel à l'imagination. Comme le disait Chani, tes écrits sont emplis d'humour. Cela m'a beaucoup fait penser aux Monty Python. Est-ce un genre d'humour que tu apprécies ?

Lydie Blaizot : Eh oui, j'aime aussi beaucoup les Monty Python ! Flute, me voilà démasquée ! :)

 

Nairo : Je suis d'accord avec Chani ! Du sang neuf, ça fait du bien ^^

Lydie Blaizot : Une amie m'a dit en riant : ça ne se passe pas aux États-Unis, ça n'est pas de la Bit-Lit !

 

Nairo : Et pour les jeux de rôles ? Est-ce qu'il t'est arrivé de reprendre des histoires que tu faisais dans tes livres ? (ou des traits d'humour que tu notes dans un coin pour les ressortir plus tard  ?) Muahahaha, dans ce cas, je préfère l'urban à la bit-lit (c'est vrai quoi, y'a pas que les US). Mieux vaut un Lord anglais qu’une boule à facettes ^^

Lydie Blaizot : Non. En fait, j'ai arrêté le JDR peu de temps après avoir commencé d'écrire. J'ai donc plutôt fait le contraire, repris des choses d'un scénario pour l'intégrer à un roman ou à une nouvelle. Par contre, côté humour, nous avions tendance à raconter pas mal de conneries... durant les parties, donc vaut mieux éviter !

 

Chani : J'espère que ça va marcher ^^ (oui, je suis une bonne petite groupie). Beaucoup d'auteurs s'essayent au "young adult", c'est quelque chose qui te tente ?

Lydie Blaizot : Hum... alors voilà bien un genre que j'ai du mal à cerner. Si c'est simplement de la littérature jeunesse, oui, pourquoi pas. Je pense que mes ouvrages s'ouvrent facilement à un large public.

 

Chani : Quel roman aurais-tu aimé écrire ?

Lydie Blaizot : L'histoire sans fin. C'est un roman qui reste pour moi un grand moment de lecture.

 

Nairo : Oups, je voulais dire l'inverse en effet ^^ Je vais devoir m'en aller, merci d'avoir pris le temps de me (nous) répondre. Bonne soirée :)

Lydie Blaizot : Bonne soirée !

 

Rory : Comment procèdes-tu pour trouver les noms et prénoms de tes personnages ?

Lydie Blaizot : Je commence par déterminer leur origine géographique puis je puise dans un document où j'ai réuni les prénoms de plusieurs pays. Pour le nom de famille, j'invente ou je regarde sur Internet pour me donner des idées. Pour lord Haversham, j'ai honteusement pompé dans "De grandes espérances".

 

Zaza : Comment as-tu découvert les vampires (livres ? JDR ?) ? Quand tu as décidé d'écrire, est-ce un choix qui s'est imposé ? Souhaiterais-tu écrire sur d'autres personnages fantastiques (zombies, loups-garous, etc.) ?

Lydie Blaizot : Par le JDR, via l'adaptation du Dracula de Coppola. J'aimais tellement ce jeu que c'est la première idée qui m'est venue lorsque je me suis décidée à écrire un roman. J'ai écrit une nouvelle avec un zombie (qui devrait être publiée dans un webzine) et je compte placer d'autres créatures fantastiques dans ma saga vampirique.

 

Daisyka : Et pour les caractères de tes personnages tu les puises autour de toi, dans ta famille par exemple ?

Lydie Blaizot : Grands dieux non ! (bonjour l'angoisse) Non, en fait, je cherche quel genre de personnage j'aimerais mettre en scène. Je n'ai aucune base de départ, je jette les idées pêle-mêle et je vois ce qui tombe, comme qui dirait. Je regarde ce qui colle le mieux au genre que j'ai décidé d'écrire et je construis le personnage à partir de là.

 

Chani : Tes récits se placent dans différents lieux et époques, as-tu une préférence ?

Lydie Blaizot : J'aime beaucoup le 19ème siècle, qui se prête bien aux récits fantastiques. Pour les lieux, ma foi, peu importe du moment qu'ils correspondent à l'histoire que je veux raconter. Par exemple, le choix de la Sibérie pour mon roman Bit-Lit s'est imposé avec tous les critères que je m'étais mis en tête. J'essaie d'éviter les pays que je ne connais pas du tout, afin d'éviter d'écrire des bêtises (même si, avec des recherches, on peut édifier un bon background).

 

Zaza : Dans Facteur 119 et NYX (que je n'ai malheureusement pas encore lu...), tu places tes histoires dans le milieu scientifique. Pourquoi ce choix ?

Lydie Blaizot : Parce que j'aime beaucoup les sciences. Je trouve qu'il y a matière à réflexion et que cela permet de raconter des histoires distrayantes et pouvant amener le lecteur à réfléchir sur notre avenir. J'essaie toutefois de ne jamais rentrer dans le côté technique, trop souvent "barbant" du point de vue du lecteur.

 

Exécutrice : As-tu déjà essayé d'écrire un roman avec une autre personne, à 4 mains ?

Lydie Blaizot : Non. On me l'a proposé, mais je ne crois pas que j'y arriverais. J'ai une idée trop précise de ce que je veux (et surtout de ce que je ne veux pas) alors parvenir à concilier ma vision et celle d'un autre... je ne pense pas que ce soit dans mes cordes.

 

Chani : Tu as illustré ton recueil Autour de Londres, le dessin c'est un loisir ou tu souhaites aller plus loin ?

Lydie Blaizot : C'est un loisir (auquel j'ai malheureusement du mal à consacrer le temps qu'il faudrait), mais j'aimerais beaucoup m'améliorer, car pour l'instant, je suis encore une débutante !

 

Zaza : Que lis-tu en ce moment ? Quel a été ton coup de cœur littéraire en 2012 ?

Lydie Blaizot : Je termine le tome 1 de l'intégrale du Trône de Fer (ça vous file moitié le bourdon tous ces morts). J'adore le style de l'auteur et je tire mon chapeau au traducteur parce qu'avec tous les mots anciens utilisés, ça n'a pas dû être de la tarte ! Pour 2012, mon coup de cœur revient à La Guerrière Fantôme, de Syven, qui m'a réconciliée avec la Fantasy (je commençais à en avoir marre des héros/quêtes impossibles/princesse/batailles).

 

Chani : Je ne t'ai jamais lue dans tes romans SF, est-ce qu'on y retrouve la "patte" de Lydie Blaizot avec ton humour, ou bien adoptes-tu un ton plus froid ?

Lydie Blaizot : Oh, l'humour est toujours là ! J'avoue d'ailleurs avoir un peu abusé pour la fin de N.I.X...

 

Chani : AH ben voilà, maintenant j'ai encore plus envie de le lire, alors que je me suis promis de ne plus rien acheter. C'est malin !

Lydie Blaizot : Je plaide coupable.

 

Chani : Et l'horreur, ce n'est pas un genre qui t'attire en tant qu’auteur ? Non parce que je vois bien une histoire avec des zombies un poil déglingués ^^

Lydie Blaizot : Eurgh ! Non, l'horreur c'est sans moi. Mais j'ai écrit une nouvelle avec un zombie... plutôt spécial.

 

Chani : Le zombie c'est la vie \o/ Une nouvelle qu'on peut lire où ?

Lydie Blaizot : Elle doit paraître dans le numéro 3 de la revue Wendigo, mais je ne connais pas la date de sortie.

 

Zaza : Le tchat prend fin pour moi... :( En tout cas, merci beaucoup d'y avoir participé et d'avoir répondu à toutes nos questions !!! Je te retrouverai avec plaisir dans tes écrits et peut-être un jour en dédicace ;) Encore merci pour ce tchat et bonne fin de soirée :)

Lydie Blaizot : Merci à toi, bonne soirée.

 

Lydie Blaizot : Bien, je vais vous laisser à présent et vous souhaiter une excellente nuit. Merci à tous et à toutes d'être venus. J'espère vraiment vous rencontrer en chair et en os, un jour (pas trop lointain). Bises !

Aucun commentaire n'a encore été déposé

Ajouter un commentaire