Une rencontre pleine de magie avec Patricia Briggs !

le : mercredi 23 mars 2011

Cette interview a été réalisée le 19 mars 2011 par L'Executrice de Vampires et Sorcières et Tan d'ABFA, dans les locaux de Bragelonne à l'occasion du Bit Lit Tour 2011. Kamana de Romances, charmes et sortilèges et Elfëa du Monde de la bit lit étaient également présentes.

Note de la rédaction :
Note des internautes :

Compte rendu de l'interview

Cette interview a été réalisée le 19 mars 2011 par L'Executrice de Vampires et Sorcières et Tan d'ABFA, dans les locaux de Bragelonne à l'occasion du Bit Lit Tour 2011. Kamana de Romances, charmes et sortilèges et Elfëa du Monde de la bit lit étaient également présentes.

Tan : Nos membres (surtout ceux de Romances, charmes et sortilèges) souhaiteraient connaître le numéro de téléphone d'Adam ?

Patricia Briggs : Il va falloir trouver la Volkswagen à l'arrière du terrain de Mercy où elle avait peint son numéro "pour passer du bon temps". 555- je ne me souviens plus... 2367. Je crois mais je ne suis plus sûre.

(Note : il s'agit d'une référence à un passage du chapitre 5 des Liens du sang, le deuxième Mercy Thompson)


L'Exécutrice : Mercy se transforme en animal et donne au lecteur un aperçu de ce qu'elle ressent sous cette forme. De quoi vous êtes vous inspirée pour cela ? Avez-vous des animaux ? Lu des livres sur le comportement animal ?

Patricia Briggs : Oui. J'ai des animaux à la maison et je lis des livres sur le comportement animal. On a un corniaud, c'est un chien qui a un héritage mixte. Il fait environ la bonne taille, il pèse 16 kg mais il commence à se faire vieux et il a grossi, il fait sans doute 18 kg mais je me suis toujours dit que tout ce qu'il peut faire, Mercy peut aussi. Il est très athlétique et il grimpe aux arbres donc ça me laisse pas mal de libertés. J'ai aussi lu beaucoup de livres. J'ai une vaste bibliothèque sur les coyotes et les loups et nous avons aussi des coyotes qui vivent dans notre jardin. On a un champ d'environ 16 hectares derrière la maison et on vit dans une zone assez sauvage de l'est de l'état de Washington ; on a plusieurs meutes qui vivent sur le terrain et chantent pour nous le soir. J'ai donc aussi la chance de pouvoir les observer.


Tan : J'ai eu l'occasion de lire des passages d'Indian Legends of the Pacific Northwest (Note : Ella E. Clarck, 1953, Berkeley) et je me demandais si ça vous avait servi d'inspiration pour les origines de Mercy et sa double nature de coyote ? Ou l'avez-vous lu plus tard comme source d'inspiration pour River Marked ?

Patricia Briggs : J'ai de vastes connaissances en mythologie ce qui sonne assez érudit, n'est ce pas. En fait, je lis des histoires. Je lis des histoires tout le temps et je connais un grand nombre d'histoires sur les indiens d'Amérique. Quand j'ai écrit River Marked et introduit le personnage de Coyote, j'avais déjà beaucoup de connaissances mais oui, je fais des recherches pour chaque livre. J'ai relu celui-ci et nous sommes rendus à Maryhill où se déroule l'action et avons écouté encore d'autres histoires. Sur Youtube, il y a un magnifique conteur qui raconte l'histoire de Coyote et Celle qui surveille (She Who Watches). Vous pouvez chercher la vidéo sur youtube et l'écouter raconter l'histoire. Il m'a beaucoup inspiré.

(Note : Pour en savoir plus sur Maryhill et les lieux que visite Mercy dans River Marked, rendez vous sur La Bouilloire Magique)


L'Exécutrice : Saviez-vous dès le départ que vous écririez un jour un livre sur les origines de Mercy ?

Patricia Briggs : Oui. Je le savais. Mais j'ai dû attendre avant d'avoir assez de courage pour le faire car écrire une histoire sur les indiens d'Amérique est un peu... il y a des choses que je peux mettre dans le livre, et il y en a d'autres que je sais dont je ne peux pas parler. Et il y a des choses avec lesquelles je dois prendre des précautions, je ne veux blesser personne ou avoir peur de blesser des gens, j'ai donc dû trouver le juste équilibre avant de pouvoir écrire le livre. Mais oui, j'ai toujours su que j'allais parler un peu plus des origines de Mercy et aborder plus sérieusement l'aspect qui touche aux indiens d'Amérique.


Tan
: Contrairement à beaucoup d'autres auteurs du genre, vous avez toujours choisi de traiter les moments intimes avec beaucoup de pudeur, sans jamais entrer dans les détails ; ce qui est rafraichissant dans un sens. Est-ce que ce choix s'est imposé de lui-même dès le départ ? Est-ce que ça a dû être discuté avec votre éditrice ?

Patricia Briggs : C'était mon choix. Mais mon éditrice ne m'a jamais demandé d'augmenter le temps passé sous la couette. Il y a beaucoup d'auteurs qui écrivent des scènes de sexe assez explicites ce qui est une bonne chose car ça veut dire que quoi que vous vouliez lire, vous pouvez le trouver. En ce qui me concerne, je connais mes points forts, je suis bien plus intéressée par ce qu'il se passe dans la tête des personnages que par les détails de leurs activités sexuelles. L'autre problème que je rencontre en tant qu'auteur c'est que la sexualité est une chose personnelle que certains vont trouver sexy et d'autres pas du tout donc c'est facile de perdre des lecteurs au passage. J'ai choisi d'en rester là parce que j'y suis plus à l'aise.


L'Exécutrice
: Qu'est-ce qui est le plus simple à écrire pour vous ? Une histoire avec un point de vue unique comme les Mercy ou avec de multiple points de vue comme les Alpha & Omega ?

Patricia Briggs : J'aime les deux. En fait, ça me va bien de passer de la première personne comme dans les Mercy à la troisième comme dans les Alpha & Omega. Ça me fait du bien et comme ça je n'ai pas l'impression d'écrire sans arrêt le même livre. Les deux ont leurs avantages. Mercy me parle beaucoup plus du coup c'est d'habitude plus simple d'écrire ses histoires. Mais il y a aussi des histoires qui ne marchent pas à la première personne parce que vous savez que des choses se déroulent hors-champ, des choses qui arrivent quand les personnages principaux ne sont pas présents. L'une des choses qu'écrire à la troisième personne m'apporte c'est que je peux rentrer dans la tête de personnage que vous n'auriez pas l'occasion de mieux connaître autrement, comme Bran, Charles et Anna, même Samuel et c'est agréable.

L'Exécutrice : Les séries Mercy Thompson et Aralorn ont des similitudes. La plus notable est que vous semblez avoir un certain attrait pour les métamorphes en relation avec des loups. D'où vous vient cette fascination pour ces créatures ?

Patricia Briggs : Quand j'étais petite, j'avais l'habitude de prétendre pouvoir me transformer en animaux. C'était quelque chose qui me fascinait. J'aime les animaux. Ma première rencontre avec les métamorphes a eu lieu à travers un comics quand j'avais environ 6-7 ans. Ça s'appelait Werewolf by Night (note : connu en France sous le titre Jack Russell), c'était une série éditée par Marvel. Je suis tout simplement tombée amoureuse de ces créatures et de l'idée de pouvoir se transformer. Ça a toujours été un aspect de la fantaisie qui m'a beaucoup plu.


Tan : Aralaron et Tiër (de la duologie Corbeau) ont un point en commun. Ils sont tous les deux d'excellents conteurs et ont réussi à toucher les lecteurs au point d'avoir les larmes aux yeux. N'était-ce pas délicat de raconter des histoires dans une histoire ?

Patricia Briggs : Oui, quand j'ai écrit Masques, le premier livre, je n'en savais pas assez pour m'inquiéter, jusqu'à ce que les choses soient en place et que j'ai dû faire avec. Je pense que quand j'ai travaillé sur les livres de la série Corbeau, c'est devenu pour moi une sorte d'exercice pour voir si je pourrais faire mieux que ce que j'avais fait auparavant. La façon dont la magie agit dans les Corbeau, il me fallait quelqu'un qui soit un conteur. Vous connaissez l'adage : « Montre. Ne raconte pas ». Je ne pouvais pas simplement dire : « Oh ! Il conte des histoires tout le temps ! » Je devais lui inventer des histoires à raconter et oui, c'est assez délicat car ça devient très facile de s'égarer et de perdre le fil de l'intrigue.


L'Exécutrice : Fair Game est prévu pour janvier 2012. Mercy 7 dans les premiers mois de 2013. Qu'y aura-t-il entre les deux ? Je vous ai entendu parler de Samuel plus tôt. Y aura-t-il un livre sur Zee ou Stephan ?

Patricia Briggs : Je ne sais pas. Je peux vous dire que nous avons plus ou moins espacé les livres dans le temps car avec l'attention supplémentaire apportée par des livres qui sont des best-sellers, ça signifie que je dois passer plus de temps à voyager, plus de temps à donner des interviews (rires) et ça implique que j'ai moins de temps pour écrire et fournir un livre tous les six mois alors que le temps d'écriture est de trois ou quatre mois et je n'avais plus le sentiment que c'était assez. J'ai compris que je choisissais les livres que j'allais écrire sur la base de : « Oh je n'ai pas trop de recherches à faire pour celui-là » ; ce qui n'est pas la bonne attitude à avoir. Donc je vais me laisser un peu plus de liberté de mouvement et vous allez peut-être avoir des livres plus gros à la place, des livres plus épais avec une histoire plus travaillée. Il y aura aussi probablement des histoires courtes, comme l'histoire de Samuel ; si ça ne devient pas un livre complet, je ne sais pas encore. Je dois me décider. Je suis aussi en pourparlers avec mon éditrice chez ACE et elle est enthousiasmée par le projet d'une anthologie d'histoires courtes sur les personnages de l'univers de Mercy Thompson, racontées à la première personne par d'autres personnages, peut-être Samuel, peut-être Bran, peut-être Charles. Juste pour le plaisir de le faire. J'ai écrit une histoire courte intitulée In Red With Pearls (note : Anthologie : Down These Strange Streets, dirigée par Gardner Dozois et George R.R. Martin, sortie prévue aux USA en novembre 2011 chez Penguin Putman) qui est narrée par Warren et je me suis tellement amusée à l'écrire que ça serait classe de pouvoir jouer un peu aussi avec les autres personnages. C'est en projet.


Tan : Est-ce que la fantaisie vous manque ? (les dragons, les combats de lances, les sorciers...)

Patricia Briggs : Oui, vraiment. J'aime la fantaisie urbaine, vraiment beaucoup. D'une certaine manière c'est plus simple à écrire, d'une autre, c'est également plus dur. La sensation est différente. Mais la fantaisie me manque. J'ai la ferme intention d'écrire un autre livre dans la série Hurog, les livres sur les dragons, et un autre dans la série Corbeau. Je ne suis pas encore sûre de me baser sur un des personnages que j'ai créés mais il reste encore bien des choses à raconter.

Nous tenons à remercier toute l'équipe de Bragelonne/Milady et tout particulièrement Leslie et César pour nous avoir permis de réaliser cette interview. Et un merci special à Elle du Hurog Board pour le petit coup de pouce sur la fin :)

Exécutrice Le jeudi 24 mars 2011 à 3:10
C'était vraiment un moment formidable ! C'était un vrai plaisir de partager cette interview avec Tan et de pouvoir discuter avec Patricia qui a été adorable ! On remet ça quand ? ^^

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