Fin(s) du monde, 20 récits pour en finir avec l’Ap

Editeur : Les Artistes Fous
Date de parution : vendredi 23 novembre 2012
Public : Adultes
Note de la rédaction :

4° de couverture

Prévue le 21 décembre 2012 (selon les Mayas ou Hollywood) ou pour dans 3 milliards d’années (selon les astrophysiciens) ; consécutive à un désastre écologique (toujours Hollywood) ou à la collision de notre galaxie avec sa voisine (toujours les astrophysiciens) ; qu’elle soit d’origine humaine ou d’intervention divine… la fin du Monde a toujours été au cœur de nos fantasmes et de nos peurs.

Pour perpétuer la tradition, Les Artistes Fous Associés vous invitent à découvrir dans ce recueil 20 récits d’Apocalypse illustrés. Épopée cosmique et bouffonne en rimes et en vers, odyssée hallucinatoire d’un dernier survivant sans cesse rêvant d’un ailleurs hors du temps, recueil de fragments de vie étranges et menaçants dessinant la fin du monde façon puzzle, farce fellinienne sexuelle et féroce, et tant d’autres : venant des quatre coins de la francophonie, des auteurs et des illustrateurs débutants comme confirmés vous font partager leur imaginaire et une part de leur folie. Comme un baroud d’honneur face à l’anéantissement collectif.

Sommaire :

- Le mot du président (Herr Mad Doktor)

- Préface (Ludovic Klein)

- Émancipation (Southeast Jones, illustré par StanleyGrieves)

- Bibliophobia (Mathieu Fluxe, illustré par Xavier Deiber)

- Ma fin du Monde (Vincent Leclercq) (inédit)

- Canicule (Adam Roy, illustré par Christophe Huet) (inédit)

- De terre et de sang (Herr Mad Doktor, illustré par Ana Minski)

- Clic ! (Southeast Jones)

- La prophétesse (François Ali Wisard, illustré par Minuit57) (inédit)

- Noxos (Aurélien Clause, illustré par Nicky)

- Contrat (Southeast Jones, illustré par Nicky)

- Je meurs comme j'ai vécu (Vincent Leclercq, illustré par Christophe Huet)

- Le carnaval de Cobalt (Ludovic Klein, illustré par Gwendal)

- L'Apocalypse selon le Prince Jean (Vincent T., illustré par l'auteur)

- Souvenirs (Vincent T.)

- Youpi, on va tous mourir ! (Marie Latour, illustré par Sébastien "Stab" Bertoa) (inédit)

- Khao-Okh (Ana Minski, illustré par l'auteure)

- Crises tentaculaires (Herr Mad Doktor, illustré par Xavier Deiber)

- Le club de la fin du monde (Maniak, illustré par Kenzo Merabet)

- Clic 2 : Le Blouglou (Ludovic Klein)

- Fin d'un monde (Corvis, illustré par deadstar44 et Minuit57)

- ... (Southeast Jones)

- Le grand Lamento (Diane) (nouvelle bonus pour le format numérique)

Notre avis

L'avis de Siana :

Approchez m’sieurs dames, venez assister à la fin du monde ! Et même à plusieurs, ne soyons pas radins… Il y en aura pour tous les goûts ! Venez, n’ayez pas peur, les artistes fous vous proposent des fins du monde comme s’il en pleuvait, des sinistres, des étonnantes, des glauquissimes, des pleines d’espoir, des cyniques, des angoissantes, des individuelles, des radicales, des expéditives ou des terriblement lentes, des pour rire, des tranquilles, des drôles et des perturbantes… Sans parler des invités de marque, parmi lesquels rien de moins qu’un Grand Ancien… Fins du monde garanties pour tous ceux qui se sont sentis floués lors de la dernière prétendue Apocalypse !
Cette anthologie surprenante, aux textes extrêmement variés est une petite merveille. J’en ai lu l’édition numérique et celle-ci a été particulièrement soignée. Elle est illustrée, comme sa sœur de papier et si une liseuse ne rend pas vraiment justice au travail des illustrateurs, le lecteur a la compensation de pouvoir les admirer en couleur sur l’écran de son ordinateur. Et puis les textes sont vraiment très bien écrits.
Je n’ai pas eu l’impression d’une seule redite au fil de ma lecture, ce qui, avec un thème aussi couru que la fin du monde n’était pourtant pas une évidence. J’ai savouré à sa juste valeur ce concentré d’Apocalypse. Evidemment certaines nouvelles m’ont plus emballée que d’autres, mais toutes sont de qualité.
Bien entendu je ne pourrai pas évoquer tous les textes de cette anthologie, pas même tous ceux qui m’ont le plus séduit tant il y en a. Aussi, m’a-t-il fallu faire quelques choix, entre mes préférences et les textes qui, selon moi, doivent être mis en avant.
La première nouvelle, Émancipation, est une entrée en matière vraiment intéressante, car c’est un texte très oppressant et on le ressent à la lecture. Le lecteur se trouve enfermé avec un personnage misanthrope, un rien parano, et ne sait pas ce qui se passe au-dehors. La fin du monde attend-elle derrière la porte ? C’est une nouvelle vraiment très bien écrite, au point qu’une claustrophobe telle que moi ne peut qu’en être perturbée.
J’ai apprécié le réalisme de certains textes, comme Bibliphobia et Ma fin du Monde. Si le premier est d’un cynisme achevé qui met un peu de côté la tristesse de l’histoire, le second, lui, est empreint de pudeur, mais forcément touchant car, même de loin, cette situation n’est pas étrangère à beaucoup d’entre nous.
Parmi mes nouvelles préférées, il y a tout d’abord De terre et de sang, avec ses différents axes de lecture, son écriture fluide et imagée. C’est vraiment un très beau texte, exempt de la mièvrerie qui souvent accompagne ce sujet. Ici on voit les choses telles qu’elles sont, sans se bercer de faux espoirs ou d’excuses toutes faites.
Vient ensuite une nouvelle étonnante, aussi perturbante que brillante. Je peux vous dire que je n’ai pas dormi tranquille durant la nuit qui a suivi ma lecture de Noxos… Je sais que je me souviendrai longtemps de celui-ci. Comme je me souviendrai de La fin d’un monde. Il s’agit de la plus longue nouvelle de l’anthologie. Elle commence tranquillement sur une station spatiale en orbite autour de la Terre, mais devient vite angoissante. J’ai tremblé, été bouleversée jusqu’à la nausée par cette histoire, parce que je savais ce qui allait se passer. On sait toujours comment l’humanité se comporte quand les règles n’ont plus cours, on l’a lu dans des textes tout aussi bouleversants, on le devine aussi, mais ça ne change rien à l’empathie qu’on peut ressentir. J’ai lu cette histoire jusqu’à l’écœurement, jusqu’à en être malade, luttant pour ne pas aller voir la fin tout de suite et évacuer ainsi mon stress, parce qu’en bonne paranoïaque une idée horrible m’a effleurée dès le début, pire que toutes les turpitudes que je pouvais imaginer, plus cruelle que l’abolition de toute morale, de toute compassion. Je me suis trompée sur cette fin, mais elle ne m’a pas déçue. Ce récit est particulièrement réussi.
Heureusement qu’il y a aussi des textes plutôt drôles dans cette anthologie, pour contrebalancer les autres. J’ai particulièrement apprécié les deux Clics. Crises Tentaculaires mérite également d’être mentionnée, ne serait-ce que parce que tout délire écrit en vers doit être salué. Contrat m’a de même beaucoup plu. Ce n’est pas un texte drôle en soi, bien qu’il ne manque pas d’humour. L’idée est excellente en tout cas, comme c’est le cas pour La prophétesse, une nouvelle d’une mordante ironie.
Et parce qu’il ne peut y avoir de fin du monde sans zombies (n’est-ce pas Chani ?) Je meurs comme j’ai vécu comblera les amateurs du genre. Moi qui ne suis pas fan de cadavres en putréfaction, je me suis quand même bien marrée avec un personnage d’une beaufitude achevée.
Khao-Okh, enfin, est une nouvelle terriblement glauque et c’est ce qui fait sa force. Que deviendrait l’humanité si peu à peu se tarissait toutes ses sources de nourriture ?
Quoi que vous puissiez chercher dans cette anthologie, vous le trouverez. Il y a tant de mondes à voir se déliter… ou pas. Même sans avoir un esprit aussi cynique ou paranoïaque que le mien, vous trouverez forcément un intérêt à cette lecture. Et, pour le prix, ce n’est vraiment pas la peine de vous en priver.

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