Grish-Mère

Saga : Les Rhéteurs
Rang dans la saga : N° 2
Date de parution : jeudi 15 février 2018
Public : Adultes
Genre : Fantasy
Note de la rédaction :

4° de couverture

C'est à Landor qu'on trouve la plus importante école de serviteurs de Civilisation. Ceux qui en sortent, les factotums, savent repasser le linge de leur maître, réciter sa généalogie et éviscérer ceux qui le regardent de travers. Leur fidélité, garantie par des années de lavage de cerveau à la lessive patriotique, n'est plus à démontrer. C'est pourquoi, lorsque Sylve trahit son seigneur et lui dérobe une précieuse relique, c'est l'incompréhension... puis la chasse à l'homme. Sauf que Sylve n'a jamais rien volé. Et peut-on qualifier de traitre celui qui a ajusté ses principes par amour ? Le guerrier naïf qui n' jamais quitté Landor est en route pour la baronnie de Grish-Mère. Il espère y laver sa réputation, mais il se retrouve à la merci de la puissante Guilde des Epiciers. Son érudition et son excellence au combat ne lui sont alors que d'un faible secours...

Notre avis

Avis de Littlewolf

Second roman d’Isabelle Bauthian, Grish-Mère est présenté comme une pépite de la fantasy française par les Indés de l’imaginaire. Il s’agit du deuxième opus d’une série qui devrait comporter cinq tomes se déroulant dans l’univers de Civilisation, chacun présentant l’une des baronnies. À noter que les romans sont indépendants les uns des autres et qu’il n’est pas nécessaire d’avoir lu le premier pour se plonger dans le second.

Ne laissons pas le suspense durer, le roman est effectivement une vraie pépite !

Tout d’abord, pour son univers bien construit avec suffisamment de détails pour s’immerger dans le monde de Civilisation et s’imprégner de l’ambiance mais pas trop. On a ici une configuration assez classique avec un continent divisé en cinq baronnies : Anasterry, Montès, Grish-Mère, Landor et Capitale, mais ce qui est intéressant, c’est que l’on va autant se concentrer sur les personnages et leurs aventures que sur le territoire présenté et sa politique.

Ensuite pour ses personnages intéressants aux caractères complexes malgré l’image que l’on pourrait s’en faire au premier abord. Il y a d’abord Sylve, il est factotum c’est-à-dire qu’il a été élevé pour être un serviteur compétent dans tous les domaines dont son maître pourrait avoir l’usage, c’est un grossier personnage lorsqu’il se parle à lui-même, vaguement raciste, qui cache le tout sous ses dehors de factotum bien éduqué. Suite au vol d’une statuette chez son maître, il va se retrouver dans une position très délicate et fuir pour tenter de laver son honneur. Le factotum va se retrouver dans des situations qu’il ne comprend pas et qui vont l’amener à évoluer et à revoir ses jugements. Sa quête de la statuette volée se transformera en quête de lui-même et de qui il veut être réellement. Pour l’accompagner dans ses aventures, on découvre une série de personnages secondaires tout aussi dignes d’intérêt : le chef de la guilde des épiciers Thélban, son assistant Lévain, sa sœur Céleste et sa femme Constance.

La rencontre de Sylve avec la guilde va le conduire au sein d’une intrigue politique, ce qu’il n’avait pas du tout prévu. Isabelle Bauthian nous propose une fantasy basée sur des problématiques actuelles où l’on retrouve autant d’introspection que d’aventure. Sans rentrer dans l’analyse détaillée du roman, l’auteure nous fait réfléchir sur l’éducation et son influence sur le comportement, elle aborde aussi le thème du féminisme avec la baronnie de Grish-Mère (il est assez amusant de voir la confrontation entre Sylve et les féministes). En plus des thématiques sérieuses, on a tout de même un roman très divertissant (vous n’êtes pas obligé de vous torturer sur les questions que soulève le livre et pouvez aussi juste profiter du voyage).

Enfin, le style de l’auteure, fluide mais pas plat, vous transporte directement dans l’univers du livre. Le choix du vocabulaire utilisé (cohérent tout au long du texte) est immersif et permet de rapidement se plonger dans l’univers.

Le roman ne fait pas de concessions au lecteur, surtout au début où les choses vont assez vite et il n’est pas facile de démêler les relations entre les différents personnages et leurs motivations, on ne découvre que petit à petit les tenants et les aboutissants de l’affaire et le background des personnages.

Personnellement, j’ai aimé le choix fait par l’auteure de proposer des romans indépendants qui permettent de découvrir l’univers de Civilisation tout en mettant en avant différent thèmes et problématiques, c’est très réussi.

En conclusion, c’est un roman qui a le soin du détail et qui vous emportera en moins de deux pour une aventure captivante tout en soulevant des questions intéressantes. J’espère vous avoir donné envie de le découvrir ! Grish-Mère est un vrai coup de cœur et je suis impatiente de découvrir ce que l’auteure nous réserve dans le futur.

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