J'agonise fort bien, merci.
4° de couverture
Sainte-Marie-La-Grise. Son cadre exceptionnel près de la Côte d’Émeraude en fait une destination de vacances des plus prisée. De magnifiques paysages, un mystérieux folklore breton et des morts qu’on a aidés à trépasser raviront les plus aventureux d’entre vous.
Profitez de l’hospitalité chaleureuse des habitants qui sauront vous mettre à l’aise.
Afin d’apprécier pleinement votre séjour, veillez cependant à respecter trois règles :
1 - Écoutez toujours les murmures de ceux que vous ne voyez pas.
1 - Gardez-vous des créatures sinistres qui frappent avant d’entrer.
3 - Soyez sage. Très sage.
Notre avis
Avis de Littlewolf
Bretagne, 1950, le petit village de Sainte-Marie se voit troublé par la mort de l’un de ses habitants, Catherine Lozac’hmer, une riche soixantenaire un peu excentrique. Alors que sa mort semble être simplement due à la vieillesse, Dorian, le fils de Catherine, pense que quelqu’un aurait aidé sa mère à passer de vie à trépas. C’est là qu’entre en scène Evariste Fauconnier, notaire et ami de la défunte. Accompagné d’Isabeau Le Du, son commis (prêté par un ami avocat pour la durée de son séjour à Sainte-Marie), il va mener l’enquête sur les circonstances de la mort de Catherine.
Avant d’entrer dans les détails, je peux déjà vous dire que voici un thriller avec lequel j’ai passé un bon moment ! Il n’est pas exempt de défauts mais c’est une lecture agréable et j’ai apprécié le choix de l’auteur pour la Bretagne des années 50, un cadre qui change un peu. En plus, elle apporte beaucoup de soin à la description du décor et de l’ambiance de l’époque et c’est plutôt réussi.
Pour ce qui est des personnages, Evariste et Isabeau forment un duo particulier et bizarrement assorti mais qui fonctionne très bien. Les dialogues entre les deux personnages sont le point fort du roman et les remarques qu’Isabeau se fait à lui-même m’ont souvent fait sourire. Personnellement, je ne me suis pas beaucoup attachée à Evariste qui reste fort mystérieux mais j’ai directement accroché au personnage d’Isabeau qui est très sympathique. J’ai pris plaisir à assister à l’évolution du duo et de leur relation.
Du côté de l’intrigue, j’ai trouvé que c’était assez lent au début et surtout qu’il ne se passait pas grand-chose. L’enquête piétine et on ne sait pas trop où on va, on est dans le flou total. J’ai donc eu un peu de mal à entrer dans le roman et mon intérêt pour l’histoire était au départ assez limité. Bien entendu, le rythme s’accélère alors que l’on approche de la fin du roman et cela crée un effet « page turner » car on veut alors absolument savoir quel est le lien entre les différents événements, ce qu’il va se passer ensuite et comment toute cette histoire va se terminer. Cependant, l’enquête m’a laissé un goût de trop peu. Evariste résout tout tout seul dans son coin et je me suis sentie un peu exclue de l’enquête même si j’avais deviné certains points. Par contre, le dénouement de l’enquête est bien amené et la fin réserve l’une ou l’autre surprise.
Le roman est paré d’un très discrète touche de fantastique et le choix de croire ou non aux événements surnaturels est laissé au lecteur, tout pouvant également être expliqué de façon rationnelle. Cela cadre bien avec le décor breton choisi mais n’ajoute pas vraiment quelque chose de spécial au roman.
La plupart du temps, le ton reste léger malgré la gravité des événements car Evariste ne prend pas beaucoup de choses au sérieux. De mon point de vue, c’est positif car c’est rafraîchissant et cela évite de rendre le roman trop lourd.
En bref, Oren Miller m’a plus ou moins convaincue avec cette première aventure de Maître Fauconnier et Isabeau Le Du. J’ai aimé sa prose et ses dialogues pleins d’humour et les personnages proposés sont intéressants dans leurs interactions mais il reste des points faibles au niveau de l’intrigue et de la gestion du rythme. Je ne sais pas encore si je lirai la suite mais, si c’est le cas, ce sera certainement pour découvrir comment l’auteur a fait évoluer ce duo prometteur.