Le sacrifice des damnés

Saga : Cycle des âmes déchues
Rang dans la saga : N° 2
Editeur : Petit Caveau
Date de parution : mardi 15 novembre 2011
Public : Adultes
Genre : Fantastique
Note de la rédaction :

4° de couverture

Fin du XIXe siècle.
Paul de Lacarme, l’héritier d’un clan dévoué à la chasse aux vampires, regagne la demeure familiale après une longue errance.
Sur place, il ne découvre que mort et désolation. Le lieu a été mis à sac et sa sœur portée disparue.
Léonore de Lacarme couve en son sein un terrible enfant convoité par un groupe de fanatiques.
La jeune femme enceinte pourra-t-elle échapper à ces individus prêts à tout pour accomplir leurs sombres dessins ?
Et son fiancé, cet amant à présent devenu un prédateur aux mœurs sanglantes et à la séduction irréelle… peut-elle encore lui accorder sa confiance ?
Paul de Lacarme va devoir tout tenter pour retrouver l'unique famille qui lui reste et la soustraire à un funeste destin.

Notre avis

Avis de Chani : 4/5

Après Gérald de Lacarme, ce deuxième tome du Cycle des âmes déchues met en scène sa sœur, Léonore, que nous avions pu découvrir dans la toute fin du Mal en la demeure. La jeune femme, enceinte de son fiancé Norman va voir le destin s’acharner sur sa famille, et sur elle en particulier.

Si le premier opus était plus feutré et plus contemplatif, Le sacrifice des damnés peut être un peu déstabilisant pour le lecteur qui pensait trouver une suite dans la même veine. Sans renier son style précieux et son ton romantique, Stéphane Soutoul se renouvelle et propose un récit plus rythmé et plus moderne dans la forme. On y retrouve son habileté à manier les sentiments, et l’amour des amants maudits prend forme sous nos yeux, on se prend au jeu et on tremble pour eux. Parallèlement, même si elle n’est pas au centre du roman, j’ai bien aimé l’histoire de Paul et Sofia, tourmentée mais belle à sa façon.
Outre le style et l’intrigue, le gros point fort de ce roman, c’est qu’il est très visuel. Quand je dis plus haut que les personnages prennent forme, c’est vraiment le sentiment que j’ai ; le lecteur est tellement plongé dans cet univers particulier qu’il « voit » le roman autant qu’il le lit (vous me suivez, là ?).
Seule chose qui m’a chiffonnée, c’est le point de vue de Léonore sur son enfant. Sans doute mon côté cœur de pierre, mais je ne suis pas d’accord avec ses choix, mais ça reste mon avis.

Ce deuxième tome présente une réelle évolution dans le cycle, et j’ai hâte de voir ce que réserve le dernier. Il va pourtant falloir que je prenne mon mal en patience jusqu’en 2013…

Avis d'Exécutrice : 4/5

Ouvrir un roman de Stéphane Soutoul c’est automatiquement se retrouver plongé dans un XIXe siècle romantique et gothique. Un univers où les femmes portent de belles robes, où les hommes portent d’élégants costumes et, surtout, où on rencontre des individus pourvus de canines surdimensionnées.

Stéphane affectionne depuis longtemps les histoires de vampires et le Sacrifice des damnés en est donc une. Mais une fois n’est pas coutume, les monstres ne sont pas ceux que l’on croit et Stéphane démontre dans cette histoire que les hommes peuvent être pire que les créatures qui peuplent nos cauchemars !

On retrouve avec plaisir Léonore de Lacarme, la sœur de Gérald qui était le héros de Le Mal en la demeure et qui avait trouvé la mort dans celui-ci. On avait entre aperçu Léonore à la fin du premier tome, et j’avais pensé, justement, qu’elle serait l’héroïne de la suite.

Il s’est écoulé quelques mois depuis la mort de Gérald et les choses ont changé au prieuré de Sainte-Rosière. Edmond, leur père est mort après l’annonce du décès de Gérald, emporté par le chagrin d’avoir perdu un fils. Paul, leur frère a quitté le prieuré, accablé par la douleur, la laissant seul pour gérer les affaires et le domaine. Sa solitude fut enfin brisée le jour où Norman Vadime a poussé la porte du prieuré pour y séjourner un moment.

Je ne vous en dirai pas plus sur l’histoire pour ne pas vous la gâcher car le livre est court et vous découvrirez ce que je vous ai dit très vite. Pour le reste il vous faudra le lire, angoisser pour les personnages lorsqu’ils seront dans des situations impossibles, espérer qu’ils s’en sortent, rager devant l’inhumanité des protagonistes etc.

Les personnages sont très réussis, ils ne sont pas dans la caricature, ils ne sont pas surfait, ils sont humains et très bien développés. Les relations entre eux aussi sont parfaitement crédibles, ainsi que les émotions dépeintes, qu’il s’agisse de l’amour, de la haine, la colère, de la peine ou du désespoir.

Comme d’habitude l’écriture de Stéphane m’a transportée dans son histoire. J’ai vraiment été happée par le destin cruel et tragique de Léonore, j’ai ressenti au plus profond de moi ces instincts qui le dominent. Car Léonore ne lutte pas seulement pour sa propre vie mais pour celle de son enfant, qui grandit en son sein et dès qu’on touche aux enfants et la maternité, cela réveille immanquablement mon propre instinct de mère, celui d’une lionne prête à tout pour sauver sa progéniture. Stéphane a réussi à dépeindre cela, et c’est peut-être d’autant plus fort qu’il est un homme.

J’attends avec impatience la suite de la série « Le cycle des âmes déchues » pour connaître l’histoire amorcée à la fin de ce tome.

 

Avis de Zaza:

Stéphane Soutoul nous offre une suite digne du premier opus du cycle des âmes déchues.

Après la mort de son frère Gérald, Léonore de Lacarme va devoir combattre son funeste destin et la malédiction qui semble s’acharner contre son clan. Elle n’est cependant pas seule dans cette quête. Son fiancé, père de son futur enfant, est à ses côtés pour combattre ce mal qui se propage. Paul de Lacarme, héritier en titre tentera alors tout ce qui est en son pouvoir pour retrouver sa jeune sœur et la sauver, quitte à y laisser la vie.

La plume de Stéphane Soutoul semble si légère au fil des pages qu’il n’a aucun mal à plonger le lecteur dans ce monde fantastique de la fin du 19e siècle. Ce récit dramatique, emprunt de romantisme et de la poésie dont cet auteur est maître, prend vos sentiments les plus profonds pour les enchaîner au sort de ces héros, si vivants, si attachants. La force de ce récit réside dans l’univers créé. Tout semble si réel, si concret, qu’il est difficile de refermer le livre sans l’avoir dévoré jusqu’à la dernière phrase. Les décors sont si soigneusement décrits qu’ils prennent vie. Les personnages sont extrêmement bien travaillés et d’une richesse extrême. L’intrigue est captivante, originale et pleine de rebondissements. Ce livre éveille de nombreux sentiments difficiles à décrire mais qui permettent au lecteur de prendre part à l’histoire, de la suivre aux côtés des personnages, de souffrir avec eux, pour eux, d’espérer avec eux.

Encore une fois, le format du livre est bien trop court à mon goût pour explorer tous les aspects de l’histoire.

Le seul bémol que j’apporterai est le traitement accordé à cet enfant, tant désiré, tant chéri par ses parents. Sans vouloir trop dévoiler de l’intrigue, je me contenterai de penser que c’est mon instinct maternel ou peut-être ma naïveté qui ne m’ont pas permis d’adhérer complètement à cet aspect de l’histoire. Utiliser une héroïne enceinte est un pari audacieux, mais risqué… surtout pour le lectorat féminin…

Ce deuxième tome ne fait que confirmer le talent littéraire de Stéphane Soutoul, même s’il nous abandonne dans une impatience extrême de connaître la suite de ce cycle qui se dessine dans les dernières pages de la novella.

Cécile Guillot confirme aussi, avec ce livre, son talent pour concevoir des couvertures résumant merveilleusement bien le récit.

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