Spiridons

Saga : Spiridons
Rang dans la saga : N° 1
Editeur : Don Quichotte éditions
Date de parution : jeudi 3 octobre 2013
Public : Tout public
Genre : Fantasy contemporaine
Note de la rédaction :

4° de couverture

Ce résumé de présentation nous vient de l'éditeur, mais il a été abrégé pour éviter de trop en dévoiler sur le roman.

À dix-huit ans, sans famille, ni diplôme, ni argent, Victor part à Moscou sur un coup de tête. Le jeune homme s’y voit déjà mener une vie de bohème. Hélas, à peine arrivé dans une ville où la violence du climat est l’égale de celle des hommes, il échappe de justesse aux mains meurtrières d’une petite brute mafieuse.

Son salut lui vient d’Olga, vieille Tzigane qui l’arrache à la misère en lui proposant de l’héberger. Mais rien n’est gratuit : tandis qu’une vague de disparitions inquiétantes frappe la ville enneigée et que le commun des mortels hésite à arpenter les rues, Victor doit s’acquitter, à l’abri d’un minuscule bureau, d’une tâche mystérieuse. Et quand son hôtesse meurt, elle lui laisse sur les bras son encombrant cadavre, ainsi que cinq prisonniers aux étranges manières...

Notre avis

L'avis de Siana : 4,5/5

Victor, un jeune homme qui a tout juste dix-huit ans, a accepté d’accomplir la dernière volonté d’un ami mourant et se rend donc en Russie pour remettre une lettre au fils de celui-ci. Il y découvre un pays bien différent de l’image romantique qu’il en avait et paie les frais de sa naïveté. Les difficultés qui jalonnent ses premiers pas à Moscou vont le mener bien plus loin que ce qu’il espérait.
C’est tout à fait le genre de roman qui me rappelle pourquoi, enfant, j’ai aimé lire. Il a un petit quelque chose de magique, cette atmosphère particulière, mystérieuse et poétique qui vous entraîne et vous fait croire que tout est possible. Spiridons est de surcroît très bien écrit. Le style élégant et fluide de Camille von Rosenschild participe grandement à l’immersion du lecteur dans l’histoire.
Il s’agit de fantasy contemporaine, avec le petit côté aventurier qui accompagne souvent le roman d’apprentissage car nous avons un héros jeune qui part en quête bien malgré lui, cependant l’ambiance est résolument celle d’un roman fantastique, pas vraiment glauque, mais trouble et vaporeuse, tout en clair-obscur, très axée sur l’être et sa construction, en particulier ce qu’il y a de plus sombre en lui. C’est tout à fait mon genre et je suis sous tombée immédiatement sous le charme de cette histoire tout en circonvolutions.
Le bandeau « un jeune auteur nourri à l’œuvre de Tim Burton » nous vend certes un roman sombre (enfin tout est relatif), mais pas aussi décalé qu’on aurait pu l’attendre. Si influence il y a, je ne la trouve pas si prégnante. Ce n’est pas particulièrement grinçant non plus, mais fort bien écrit et l’intrigue, menée d’une main de maître, réussit le prodige de se dévider lentement tout en maintenant le suspense et l’envie du lecteur d’avancer au gré des méandres dessinés par l’auteur. L’action n’est pas toujours trépidante, elle est même parfois assez introspective, mais l’auteur alterne parfaitement ces moments de tension et de latence.
Elle tisse plusieurs trames autour de celle, principale, qui entoure Victor. Cependant, comme on s’en doute, elles sont liées et mettent du temps à se rejoindre, pour mieux emprisonner le lecteur dans leurs rets, le laissant sans cesse dans l’expectative et trouvant toujours le moyen de le surprendre jusqu’à la toute fin. Brillamment mené et construit, Spiridons m’a enchantée.
Les personnages sont complexes, on sent que l’auteur les a longuement travaillés, même si elle ne nous dévoile pas tous leurs secrets. On s’attache à eux ou on les déteste, souvent même les deux à la fois car l’auteur s’emploie à nous montrer qu’il y a du bon et du mauvais en chacun, ce qui est somme toute très réaliste.
Victor, le personnage central du récit, évolue énormément, en cela le roman d’apprentissage est particulièrement réussi. Le concept des Spiridons est brillant en soi. Je ne vous expliquerai pas de quoi il retourne étant donné que tout le sel du roman vient des multiples révélations qui s’échelonnent au cours du récit, mais sachez que l’auteur a su créer quelque chose d’aussi original que tortueux et qui donne matière à réflexion.
Spiridons a été pour moi une excellente surprise et j’avais pourtant beaucoup d’attentes concernant cette lecture. La seule chose qui me chagrine quelque peu, c’est qu’outre le fait que la fin se précipite un tantinet dans les deux derniers chapitres, ce roman appelle une suite. Ce n’est pas précisé sur la couverture et en tant que lectrice je n’aime pas qu’on me piège ainsi, je me sens un peu frustrée. Néanmoins, quand suite il y aura, je me jetterai avidement dessus car il reste bien des choses à découvrir au sujet de Victor et des Spiridons ainsi que de leur quête et que j’ai vraiment adoré ce roman du début à la fin.
J’ai trouvé dans Spiridons, de multiples échos à l’œuvre de Pullman et je pense que si vous avez aimé À la croisée des mondes, vous apprécierez sans doute l’imaginaire et la magie qui se dégage de l’écriture de Camille von Rosenschild.

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