Vivants

Titre original : Warm bodies
Auteur : Isaac Marion
Editeur : Bragelonne
Date de parution : vendredi 21 octobre 2011
Public : 15 ans et plus
Genre : Horreur
Note de la rédaction :

4° de couverture

R est un zombie. Il n’a pas de nom, aucun souvenir, pas de pouls, mais il rêve. Il est un peu différent des autres morts. Dans les ruines d’une ville abandonnée, il rencontre Julie, une jeune fille à l’opposé de tout ce qu’il connaît : chaleureuse, intelligente et pleine de vie. Pour des raisons qu’il ne comprend pas, R décide de sauver Julie au lieu de la dévorer. Il n’est plus satisfait de vivre dans une tombe. Il veut respirer et vivre. Julie est prête à l’aider. Mais pour réussir, ils vont devoir combattre la dure réalité d’un monde en décomposition…

Notre avis

Avis de Chani

 

Une romance entre un zombie et une vivante ?! C’est assez dubitative que j’ai commencé la lecture de Vivants. Comprenez-moi, les zombies je connais un peu quand même, dans la littérature ou au cinéma, et jamais, je dis bien jamais, je n’ai imaginé qu’ils aient le moindre pouvoir d’attraction sur un être encore vivant. Des romances entre zombies, soyons fous, je n’ai rien contre. Mais entre zombie et humain, j’ai plus de mal. Pourquoi ? Parce que, au cas où vous l’auriez oublié, un zombie n’est qu’un corps mort ranimé. Les vampires aussi ? Pas faux, sauf que le zombie, au moment de son réveil, n’a qu’une envie : vous manger. Et, autre détail non négligeable, à la différence du vampire le zombie se décompose. Chairs en putréfaction, fluides corporels noirâtres, vous trouvez ça glamour ? Oh, et au cas où vous seriez encore dans le doute, rappelez-vous que le degré d’intelligence du zombie est à peu près comparable à celui du bigorneau, alors pour les déclarations enflammées, ça va être un peu compliqué, ne comptez pas trop dessus.

Maintenant, sommes-nous d’accord sur le fait qu’une romance de ce type avait de quoi me laisser perplexe ? Oui ? Parfait, revenons à notre livre.

 

Nous faisons donc la connaissance de R (oui, seulement R, il ne se souvient plus de son prénom, rappelez-vous, plus haut je parlais de QI de bigorneau), jeune zombie encore pas trop mal, comprenez par là qu’il sent un peu le cimetière, mais que ça ne se voit pas encore trop. Et il est intact, tous ses membres répondent à l’appel, elle est pas belle la vie ? Enfin la mort ?! Comme tout bon zombie qui se respecte, R descend parfois en ville pour manger quelques humains, il grogne au lieu de parler, et le reste du temps, il ne fait pas grand-chose, à part monter et descendre l’escalator de l’aéroport où son groupe a élu domicile. Et justement, il va trouver une petite zombie qui a le même loisir que lui, faire des tours de manège dans l’escalator. Ni une ni deux, les osseux (zombies complètement décomposés dont il ne reste que les os et qui semblent diriger cette pseudo-société de morts vivants) les marient, leur donnent deux mouflets zombies, et hop, une jolie famille digne de La petite maison dans la prairie, ou pas loin…

Mais attention, même si vous avez l’impression que je traite ce livre par-dessus la jambe (moi j’aurais dit avec une pointe d’humour décalé, mais bon…), il n’en est rien. Car ce roman est plus complexe qu’il n’y parait de prime abord. Le narrateur du récit n’est autre que R. Notre zombie, incapable de s’exprimer autrement que par quelques grognements, mais qui peut en revanche raisonner par moments tout à fait clairement, et est prisonnier des limites de son nouvel état. Autre facteur important à ce stade du récit, la présence des osseux, et l’introduction de la notion de société, et non plus de groupe inorganisé. De la même manière, R a ce qui se rapproche le plus d’un ami, un zombie du nom de M, avec des facultés intellectuelles moins développées que R, mais une étincelle de conscience malgré tout.

 

Lors d’un raid « nourriture », R va manger un jeune homme, Perry, et en ingérant son cerveau, il va s’approprier des fragments de sa vie, et notamment prendre conscience de son amour pour Julie. Car les zombies, qui n’ont plus de souvenirs, se nourrissent autant de la chair des vivants que de leur mémoire, qui leur donne l’impression d’avoir de nouveau une vie, ne serait-ce que par procuration. Cette facette m’a d’ailleurs rappelé Les âmes vagabondes de Stephenie Meyer, où deux esprits cohabitent dans le même corps. Sans trop savoir pourquoi, R va sauver la jeune fille, la ramener dans l’aéroport et la protéger des autres. À partir de là ils vont faire connaissance, et… Je vous laisse découvrir la suite.

 

Improbable, mais tellement réussi, Vivants est un roman à part. Horreur, romance, dystopie, il est tout cela à la fois. C’est aussi une réflexion sur la tolérance, la force de la volonté, l’évolution de la race humaine. Plus que l’histoire d’un amour impossible, ce roman est un hymne à l’espoir, qui nous rappelle que tout est possible à condition d’y croire et de tout mettre en œuvre pour y arriver. Ne passez pas à côté.

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