Realm of Broken Faces

Saga : Récits du Monde Mécanique
Rang dans la saga : N° 3
Editeur : Éditions du chat noir
Date de parution : mercredi 6 juin 2018
Public : Adultes
Genre : Steampunk
Note de la rédaction :

4° de couverture

Automne 1917, Nord-Est de la France. La Blitzkrieg du Kaiser a dévasté les environs, mais une petite communauté de malfrats règne désormais sur ce no man's land. À sa tête, Monsieur, chef auto-proclamé. Un personnage à la gueule cassée, lunatique et mystérieux. Comme on dit aux alentours, personne ne sait qui il est véritablement et d'ailleurs, tout le monde s'en fout, d'autant plus que l'ignorance est gage de survie. Le Quenottier, armé de sa fidèle pelle, suit cette ligne de conduite sans dévier d'un pouce. Il a bien d'autres ennuis à gérer que les lubies de Monsieur. À commencer par cette mioche, débusquée dans les vestiges des tranchées, bien décidée à lui pourrir la vie... Entre corbeau agaçant, Veuve acerbe et gamine insupportable, qui aura les nerfs du vieux Quenot' ?

Notre avis

Avis de Littlewolf

Ce tome conclut la trilogie Récits du monde mécanique de Marianne Stern et j’attendais avec impatience mais aussi un peu d’anxiété de pouvoir le lire. En effet, même si je l’avais beaucoup aimé, j’étais un peu restée sur ma faim après le deuxième tome car nous n’avions eu aucunes nouvelles de Jérémiah !

Comme pour le tome précédent, Marianne Stern nous propose un nouveau décor qui amène une nouvelle perspective sur les événements qui se sont déroulés précédemment et qui sert de cadre pour le final préparé par l’auteure. J’ai beaucoup apprécié le changement car, ici encore, l’auteure parvient merveilleusement à créer une ambiance, c’est vraiment son point fort. On se retrouve totalement immergé dans l’univers et j’ai lu le roman quasi d’une traite.

L’ambiance est assez sombre pour ce troisième tome, ce qui contraste avec le deuxième tome qui était plus léger. On se retrouve dans l’est français, au sein d’un no man’s land où vit une communauté un peu particulière (ramassis d’anciens criminels, de dérangés du ciboulot et de gens n’arrivant pas à retourner à leur vie après la guerre) dirigée par l’excentrique Monsieur. Après le smog de Germania et la chaleur de l’Inde, on se retrouve dans un cadre un peu crade et glauque avec les pieds dans la boue et Marianne Stern maîtrise tellement bien ses descriptions que l’on a l’impression d’en avoir sous ses semelles !

Au niveau des personnages, de nouvelles têtes font leur apparition et on suit principalement le Quenottier, un homme plus tout jeune qui a décidé de rester au camp car il ne se voit pas retourner à la civilisation. C’est notamment à travers son parcours que l’on va découvrir ce qui est arrivé à Maxwell et Jérémiah. Le personnage est franchement attachant avec son argot et sa manie d’essayer de bien faire tout en prétendant qu’il s’en fout. Je trouve que c’est un personnage idéal comme vecteur pour découvrir ce qui est arrivé aux autres, il est un peu effacé mais pas trop et a sa propre personnalité sans prendre trop de place dans l’intrigue globale. On retrouve également Joachim, qui doit maintenant gérer l’empire et qui, soyons honnêtes, ne s’en tire pas terriblement bien (j’ai passé mon temps à avoir envie de lui filer des claques). Bellecourt est aussi de la partie et Viktoria, qui m’a toujours autant agacée, fait même une apparition. Quant à Maxwell et Jérémiah, je ne vous dirai rien pour ne pas vous spoiler mais mention spéciale à l’auteure pour la façon dont elle m’a fait ressentir la folie de Maxwell.

Certes, les personnages sont toujours un peu trop caricaturaux à mon goût mais ce n’est pas au point de me gâcher la lecture. Par contre, même si je m’en doutais, j’étais presque triste de ne pas retrouver Nelson, personnage que j’avais beaucoup apprécié dans le deuxième opus. En tout cas, Marianne Stern ne ménage pas ses personnages et le lecteur fait l’ascenseur émotionnel tout au long du roman. C’est un roman vraiment prenant et il n’est pas facile de le lâcher.

Pour moi, les qualités et défauts des précédents tomes se retrouvent dans ce dernier opus mais on ne peut nier que l’auteure maîtrise très bien son sujet et arrive à nous emporter dans son univers malgré un cadre pas franchement idyllique. C’est donc une franche réussite et ce tome clôt parfaitement la série même si je dois avouer que le deuxième tome est probablement mon préféré.

Je qualifierais le final de flamboyant et dramatique, un peu comme le dernier acte d’une pièce de théâtre tragique. Que l’on soit heureux ou pas des choix de l’auteure vis-à-vis de ses personnages et des évènements, il faut admettre que ce dernier tome nous offre une conclusion satisfaisante, dans le sens où toutes les questions restées en suspens sont réglées. De mon côté, je suis assez satisfaite et, même si certains personnages comme Joachim m’ont déçue, je comprends les choix de l’auteure et je suis heureuse qu’elle nous ait offert une vraie fin.

En conclusion, c’est une trilogie que je vous recommande vivement, surtout si vous appréciez les univers steampunk plutôt sombres. De mon côté, je suis vraiment curieuse de découvrir les prochains projets de l’auteure !

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