Alouettes
4° de couverture
Je m’appelle Agnès, et je suis orpheline. Ah ! Et sorcière, aussi. Mon oncle m’a engagée dans son étude notariale. Ne croyez pas que le job soit ennuyeux, en fait, ce serait plutôt le contraire. En ce moment, tout l’AlterMonde est en émoi à cause d’une épidémie de Roméo et Juliette. Imaginez : des zombies tombant amoureux de licornes, des vampires roucoulant avec des kitsune, des sirènes jurant un amour éternel à des garous. Et tout ce beau monde défile dans notre étude pour se passer la bague au doigt. Mais la situation commence à sérieusement agacer les hautes autorités.
Et comme l’AlterMonde n’est pas Vérone, à nous de faire en sorte que cette fois l’histoire ne se termine pas dans un bain de sang...
Notre avis
L'avis de Siana :
Je me suis précipitée sur ce roman avec enthousiasme, prenant plaisir à retrouver Agnès, telle une vieille connaissance qu'on croise de loin en loin. Mais j’étais surtout alléchée par le résumé de l’éditeur que je trouvais très prometteur. Mes attentes étaient grandes et ne furent pas déçues. Jeanne-A Debats nous a concocté une intrigue audacieuse et loufoque, tissée avec autant de soin que d’intelligence. Elle a de la suite dans les idées, c’est le moins qu’on puisse dire ! On ne s’ennuie jamais avec elle. J’adore son humour, qui peut se révéler aussi rentre-dedans que subtil et spirituel. Cela faisait longtemps que je n’avais pas autant ri en lisant… Toutefois, il ne faut pas s’y tromper, l’humour reste au service de l’histoire qui est, quant à elle, excellente.
J’aime le théâtre shakespearien, ceci dit Roméo et Juliette n’est pas ma pièce préférée, loin de là. Grâce à Alouettes, je la verrai autrement désormais. L’auteur a su se servir de ce terreau fertile, que ce soit dans les grandes lignes ou le détail, pour créer un récit jubilatoire. Les références littéraires – de tout bord – abondent, à ma grande joie, relevant la saveur de l’intrigue. Je m’en suis délectée.
De surcroît, je ne le dirai jamais assez, j’apprécie l’originalité du contexte et des personnages mis en scène. L'auteur a choisi de nous décrire le quotidien d'une étude notariale au service des surnaturels. C’est une bouffée d’air frais dans le paysage actuel de l’urban fantasy ; ça change des détectives et autres flics chasseurs de démons. Agnès et ses collègues font partie intégrante de cet AlterMonde mais ne sont pas des justiciers, même s’ils ont le devoir de faire respecter un certain équilibre. Dans ce tome, leur tâche va être singulièrement compliquée. Autant dire que la pauvre Agnès, qui est la paléographe de l’étude, ne va pas passer son temps derrière un bureau à compulser de vieux papiers…
Trois années se sont écoulées depuis les événements de L'Héritière. Agnès a un peu changé, elle a mûri. Je me suis sentie plus proche d’elle. C’est une jeune femme pleine de contradictions, elle reste agaçante parfois, mais je l’aime beaucoup. Avec ses qualités et ses failles, elle est un personnage crédible et très contemporain. Elle tient à son indépendance chèrement gagnée et, si elle manque parfois d’à-propos, elle est loin d’être stupide. J’ai particulièrement apprécié les réflexions que lui prête sa créatrice quant à la condition féminine.
En filigrane, on en apprend un peu plus concernant les origines de la jeune sorcière ainsi que le passé de Géraud. Cependant cela reste anecdotique et je suis impatiente d’en savoir davantage.
Les personnages de cette série font indubitablement une grande partie de son charme et de sa richesse. On retrouve évidemment Navarre et c’est intéressant de le voir par le filtre du regard d’Agnès. Celle-ci, malgré le faible qu’elle a pour lui, reste assez lucide à son égard. Les personnages secondaires ne font pas juste de la figuration. Ils ont une histoire, une personnalité qui apporte de la couleur au récit. J’adore Zalia, qu’on voit un peu moins, mais qui est toujours aussi déjantée. Et… Non, je ne dirai rien à propos de mon préféré. Vous verrez.
Alouettes est encore meilleur que L’Héritière. Ce roman drôle, irrévérencieux et sortant des sentiers battus a été un ravissement d’un bout à l'autre. J’ai balayé d’un geste désinvolte les quelques petites invraisemblances qui m’ont fait tiquer sur la fin, parce qu’elles ne pesaient rien face à un tel plaisir de lecture. Et maintenant, j’ai le blues de la dernière page… Vivement la suite !