Au commencement

Titre original : Life as we knew it
Saga : Chroniques de la fin du monde
Rang dans la saga : N° 1
Editeur : Pocket Jeunesse
Date de parution : jeudi 3 mars 2011
Public : 15 ans et plus
Genre : Young Adult
Note de la rédaction :

4° de couverture

Enfin c'est le grand soir : l'astéroïde dont tout le monde parle va percuter la Lune ! Familles, voisins, amis, tous se rassemblent pour observer le phénomène. Mais les choses ne se passent pas comme prévu. L'impact a été si violent que la Lune a dévié de son orbite et s'est rapprochée de la Terre. Peu à peu tout se dérègle... L'électricité puis l'eau sont coupées et les vivres commencent à manquer. Miranda et sa famille vont devoir accepter que la vie telle qu'ils la connaissaient a disparu à jamais.

Notre avis

Avis de Chani

 

Au départ, ça commence comme tant de romans YA. On suit la narratrice, Miranda, qui, comme toutes les adolescentes, va au lycée, a des copines, des préoccupations futiles, et des relations parfois tendues avec sa mère qui l’élève, ainsi que ses deux frères, seule depuis son divorce avec leur père. Père qui a refait sa vie avec une femme plus jeune qui attend un heureux événement.

Et puis tout bascule quand la météorite frappe la lune, le choc sera tel qu’elle va dévier de son orbite et se rapprocher de notre planète, déréglant les saisons et les marées, ayant pour conséquence de violents tsunamis, tremblements de terre… L’électricité va être coupée, tout comme les moyens de communication. À partir de là, rien ne sera plus comme avant. Si Miranda ne comprend pas les conséquences de tout cela, sa mère, elle va tout mettre en œuvre dans les premiers jours pour assurer leur survie au milieu du chaos qui règne partout.

L’histoire est principalement un huis-clos se déroulant dans la maison de la narratrice. Le récit est lent, si vous cherchez de l’action à tout prix, passez votre chemin, Au commencement est un livre qui vaut surtout par l’ambiance, l’atmosphère instaurée par l’auteur. Les personnages sont démunis, ne peuvent agir pour que la situation s’arrange, ils ne peuvent que subir et essayer de s’en sortir du mieux possible. Le froid, la faim, le manque de tout, l’isolement, voilà l’histoire de Miranda et de sa famille. Ne pas savoir de quoi sera fait demain, ne pas savoir si on va survivre au manque de nourriture, à la maladie, être coupés du monde et de tout espoir… Plus il avance dans le livre, plus le lecteur est oppressé, plus il a le sentiment d’étouffer. L’histoire est de plus en plus sombre, et la survie des personnages de plus en plus hypothétique…

L’histoire est présentée à travers le journal de la jeune fille, donnant un style assez abrupt à l’ensemble. Même si parfois ses réactions semblent dérisoires et égoïstes, elles ne rendent que plus crédible le récit, accentuant le malaise du lecteur.

 

Pour ma part,  Au commencement est un gros coup de cœur de cette année. Loin du fantastique, l’histoire est très crédible et prenante, j’étais tellement angoissée que je ne pouvais plus lâcher le roman jusqu’au dénouement.

La suite, L’exil, est d’ores et déjà disponible, et le dernier tome de la trilogie paraîtra dans le courant du premier semestre 2012.

 

L'avis de Zaza:

L’histoire est simple. Une météorite frappe la lune de plein fouet et la dévie de son orbite. S’ensuit alors, sur terre,  une série de catastrophes naturelles : tsunami, réveil des volcans et leur nuage de cendre, tremblement de terre, ainsi qu’un dérèglement complet du climat entraînant des chaleurs étouffantes ou au contraire un froid polaire dans des régions absolument pas habituées à cela. Le lecteur va suivre ces chroniques de la fin du monde à travers le journal intime d’une jeune fille.

L’héroïne, Miranda, raconte avec précision les événements et la manière dont sa famille, principalement sa mère et ses deux frères, essaie d’y survivre.

Le concept de départ me semblait particulièrement original et cela m’a séduite. Pourtant, la lecture de ce livre fut laborieuse. Peut-être est-ce par son excès de réalisme, mais ce récit ne m’a absolument pas emballée. J’ai peiné à tourner les pages et il s’en est fallu de peu que je le referme.

Cette histoire est tellement réelle que j’ai eu l’impression de regarder un journal télévisé. Oui, tout cela peut nous arriver. Peut-être pas la météorite (et encore…), mais le reste c’est finalement ce qui nous arrive déjà, à moindre mesure. Mon âme sensible n’a donc pas aimé le traitement apporté à tout cela. Ce qui m’a profondément gênée c’est que ce livre ne fait aucunement preuve d’espoir. Malgré les douloureux événements qui se déroulent, aucune solidarité n’émerge. Au contraire, chacun se replie sur lui-même et l’individualisme bat son plein. Les gens sont réduits à n’attendre que la mort ou l’aide du gouvernement.

J’ai également regretté le manque de profondeur des personnages. Seule la mère de famille m’a touchée par son courage et l’énergie qu’elle déploie à protéger ses enfants. L’héroïne, quant à elle, est une gamine prétentieuse dont l’altruisme met un temps fou à apparaître.

La couverture de cet ouvrage m’a beaucoup plu et je reconnais que ce livre est bien écrit, bien construit et surtout qu’il transmet énormément d’émotions, mais elles ne sont pas du tout positives.

J’aurais aimé y trouver de l’espoir. Or, seule la réalité transparaît. Il faut attendre la toute fin du livre pour qu’une pointe d’optimisme apparaisse.

J’admets bien volontiers le réalisme du livre et la conclusion que j’en tire c’est que si cela devait nous arriver actuellement, malheureusement, nous ne pourrions pas nous en sortir…

Peut-être est-ce l’objectif de l’auteur et, dans ce cas, il est pleinement atteint. La seule analyse positive que je pourrais en retenir c’est par une lecture a contrario du roman : sans solidarité, l’être humain est condamné. Je nuancerai ma critique en retenant qu’il s’agit d’un roman jeunesse. Un lectorat plus jeune retient peut-être un autre message dans ce livre que celui que moi j’y ai vu à travers mes yeux d’adulte, pessimistes et complètement blasés.

Le livre est donc très bien si vous aimez les scénarios apocalyptiques, mais ce n’est malheureusement pas ce que je recherche dans mes lectures.

Aucun commentaire n'a encore été déposé

Ajouter un commentaire