Battle Royale

Date de parution : mercredi 23 août 2006
Public : Adultes
Genre : SF
Note de la rédaction :

4° de couverture

Dans un pays asiatique imaginaire existe un programme gouvernemental connu sous le nom de Battle Royale. Chaque année, une classe de 3e est choisie au hasard, emmenée sur une île coupée du monde, et les collégiens doivent combattre entre eux jusqu'à ce qu'il ne reste qu'un survivant... Ceci afin de servir d'exemple à la population, à la jeunesse particulièrement, et aussi de recueillir des statistiques sur le temps mis par le champion à éliminer ses camarades. Version contemporaine sur vitaminée de Sa Majesté des Mouches, de William Golding, Battle Royale a défrayé la chronique à sa publication, avant de devenir l'un des plus grands best-sellers de l'édition nippone.

Notre avis

Avis de Zaza:

La République de Grande Asie, organise chaque année le « Programme n°68 ». Il s’agit d’une simulation de combat exécutée par une classe de 3e choisie au hasard parmi l’ensemble des collèges du pays. L’expérience est simple puisqu’il s’agit de forcer les élèves à s’entre-tuer jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un seul survivant, qui sera nommé Champion. Ce jeu a pour but de renseigner la République sur les attitudes de combat et les différentes techniques adoptées afin de pouvoir adapter au mieux son armée pour faire face aux menaces extérieures, et notamment la menace américaine

C’est dans ce contexte que la classe de 3e B du collège municipal de Shiroiwa, département de Kagawa, a été choisie. 42 élèves se retrouvent donc sur une île isolée afin de s’exterminer sous la surveillance de l’État. Il n’existe aucune règle excepté le massacre. La confiance n’existe plus. Il s’agit de tuer ou d’être tué.

Ainsi présenté, on comprend rapidement que ce roman est particulièrement sombre. Le récit est parsemé de batailles, de massacres entre adolescents de 15 ans, de trahisons, de sang, de cadavres, etc. Cette histoire met en scène uniquement la violence, la violence à l’état pur et, plus détestable encore, de la violence gratuite.

Pourtant, les pages s’enchaînent rapidement. On suit l’histoire des différents groupes qui se forment et se défont, des personnages isolés, des histoires d’amour ou d’amitié. On s’attache rapidement à tous ces gamins et même si on se doute fortement de l’issue du livre, je n’ai pas pu m’empêcher d’espérer à chaque fois, que les élèves s’en sortent.

Koushun Takami manie la plume avec brio et arrive à captiver le lecteur à travers un univers pas captivant du tout. Le style est très agréable à lire. L’auteur arrive à dynamiser son récit, à doser justement les descriptions sans rentrer dans le gore. Et malgré la présence de plus de 40 personnages, il arrive à tous nous les présenter sans que cela s’embrouille dans la tête du lecteur. J’ai tout de même été gênée par les noms japonais des personnages, il m’a fallu du temps pour les différencier.

J’ai commencé ce livre en pensant que c’était du grand n’importe quoi, et finalement on se rend compte, que ce n’est pas si éloigné de la réalité. Bien entendu, la situation dans Battle Royale est exagérée et caricaturale (comme les caractères des personnages d’ailleurs), mais on ne peut pas rester indifférent face à ce récit et surtout il est impossible de ne pas faire le parallèle avec notre société actuelle.

Chaque lecteur commencera par se demander : et moi, qu’aurais-je fais à leur place ? Est-ce que j’aurais pu assassiner mon meilleur ami pour sauver ma peau ? Mais au-delà de ces questions primaires, ce livre en pose d’autres plus essentielles : Jusqu’où peut-on aller ? La loi peut-elle tout légitimer ? Comment faire confiance ou espérer dans un univers aussi inhumain ?

En conclusion, c’est véritablement un livre incontournable. Une lecture comme je les aime, qui ne laisse pas indifférent. On continue de penser à ce livre, bien longtemps après l’avoir fermé.

Il fait partie, pour moi, des classiques de la littérature imaginaire.

 

Avis de Chani

Dans un Japon imaginaire qui aurait sombré dans un régime totalitaire, une classe de 3ème est sélectionnée dans chaque département pour être le sujet d’expérimentation d’un programme gouvernemental surnommé Battle Royale. Le concept est simple, les élèves d’une même classe doivent s’entretuer, il ne peut y avoir qu’un seul vainqueur. Le tout à des fins statistiques, c’est qu’on sait vraiment s’amuser dans la République de Grande Asie ! Les officiels du gouvernement semblent y prendre un grand plaisir, et poussent le sadisme et la violence le plus loin possible, tandis que les élèves, assommés par la nouvelle dans un premier temps, réagissent de manières différentes selon leurs personnalités.

Sans fioritures, Battle Royale nous décrit les affrontements au sein de la classe de 3ème B du collège de Shiroiwa.

 

*Avale difficilement sa salive* Eh bien voilà, je l’ai enfin lu ce livre dont on me parle souvent depuis la sortie de la trilogie Hunger Games. Eh bien, à côté, les livres de Suzanne Collins font figure de littérature pour enfants, à classer entre Le club des cinq et Fantômette… Violent, trash, sanglant, le roman de Kounshun Takami ne fait pas dans la dentelle. Les 42 élèves (le drame des classes surchargées) en lice vont démontrer que le fait de connaître ses petits camarades n’enlève rien à la cruauté de certains. Si dans Hunger Games les tributs ne se connaissaient que par paires, rendant le combat moins « personnel », les élèves de 3ème B se connaissent tous, et depuis parfois plusieurs années. Certains sont même amis, ce qui pousse ces derniers, emplis de compassion, à ne pas vouloir participer à la tuerie, pensant que les autres sont dans le même état d’esprit. Erreur, grossière erreur. La classe regorge de psychopathes en herbe, de jeunes paniqués et de suicidaires. Tous les éléments pour un massacre en bonne et due forme. Et c’est ce à quoi va assister le lecteur, à la mort de chaque élève, l’un après l’autre (ou à plusieurs selon les cas de figure, gloups). Armes blanches, armes à feu, grenades et autres cadeaux du même genre sont distribués aux élèves au départ du jeu, histoire d’offrir au lecteur un large panel des façons de mourir. Jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un élève survivant…

Ce livre est vraiment très fort, très dur, parfois la violence est limite supportable et j’ai dû reprendre mon souffle à plusieurs reprises. Il n’en reste pas moins que Battle Royale est un incontournable de la littérature japonaise, et de la littérature en général.

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