De Brocéliande en Avalon
4° de couverture
Résumé (spoiler)
De Brocéliande en Avalon.
Anthologie dirigée et présentée par Lucie Chenu.
Table des matières :
- Préface de Lucie Chenu.
- Retour sous le hêtre de Jean Millemann.
- Lancelot aux Enfers de Adam Roy.
- Près du mur de Deirdre Laurin.
- Locataires découpés de Rachel Tanner.
- Owein de Nathalie Dau.
- L’île close de Lionel Davoust.
- La quadragénaire et la dame d’argent de Megan Lindholn.
- Fort 53 de Pierre Bordage.
- Désaccordé (tuned in DAGDAD) de Léa Silhol.
- Dictionnaire d’auteurs.
- Bibliographie commentée.
Notre avis
L'avis de Siana :
Le thème, le cycle arthurien transposé de nos jours, me laissait un tout petit peu dubitative parce qu’il promettait d’être soit très original, soit très plat. On a déjà tant écrit là-dessus… Certains romans, que Lucie Chenu présente d’ailleurs dans la bibliographie, m’ont beaucoup marquée plus jeune et j’ai toujours pensé qu’il était difficile de se hisser à leur niveau. Cependant, à n’en pas douter, les auteurs de cette anthologie tiennent la comparaison.
La préface présente très bien l’ouvrage et montre qu’il a été composé avec passion. Sincèrement, je pense que chacun peut y trouver de quoi passer un excellent moment de lecture car les nouvelles sont très diverses. De toutes les anthologies dirigées par Lucie Chenu que j’ai pu lire, De Brocéliande en Avalon est probablement celle qui m’a le plus marquée. Cela pour la très simple raison que j’ai aimé presque tous les textes, chose quasiment impossible quand ils couvrent un éventail si varié d’interprétations. Chaque auteur apporte quelque chose de vraiment original et particulier à l’ensemble.
Je l’avais attendue longtemps avant sa sortie et j’en espérais vraiment beaucoup quand je l’ai enfin ouverte pour la première fois. Je n’ai pas été déçue, ce qui en soi était déjà prodigieux après tant d’attente, mais, ce qui l’est plus encore, c’est que, des années plus tard, je suis encore sous le charme de certains textes.
On commence en douceur avec Retour sous le hêtre, nouvelle de Jean Millemann, un texte poétique qui flirte avec le fantastique et qui nous fait doucement glisser dans l’ambiance. Je n’ai pas été particulièrement touchée par ce récit, mais c’est un excellent texte d’ouverture.
Lancelot aux Enfers d’Adam Roy nous emmène tout de suite beaucoup plus loin que le précédent texte. Imaginez un Lancelot médiéval bien trash qui se trouverait précipité dans un épisode très décalé d’X files… Nouvelle déjantée, extrêmement drôle, parodique et inventive qui me rappelle toujours beaucoup Pratchett, c’est une de celles que j’ai le plus appréciées.
Près du mur de Deirdre Laurin est indubitablement ma nouvelle préférée. Il n’est, pour autant, pas facile de la décrire… Dans un univers qui ne nous est jamais tout à fait dévoilé, évoluent des réincarnations de personnages que nous connaissons bien. J’ai surtout été charmée par l’ambiance, la poésie de l’écriture et la richesse du style de cet auteur.
Locataires découpés de Rachel Tanner est un récit très plaisant, divertissant et plutôt terre-à-terre, qui nous présente une Morgane pragmatique, devenue voyante et n’aspirant qu’à une petite vie tranquille. Une nouvelle amusante qui nous offre une coupure bienvenue à ce stade de l’anthologie.
Owein de Nathalie Dau amène un peu d’originalité au tout, car elle nous parle de personnages que les autres auteurs ont boudés. Egale à elle-même, l’auteur nous offre un texte, délicieusement bien écrit, riche de symbolisme et de magie. Il y a, dans l’écriture de Nathalie Dau, quelque chose que je ne saurais vraiment décrire, mais qui déclenche toujours une certaine empathie du lecteur avec le texte et qui donne à ses écrits une dimension toute particulière.
L’île close de Lionel Davoust est un texte vraiment difficile à décrire. Original, très dense et prenant, il nous emmène sur les sentiers de la pensée, des multiples réécritures des textes du Graal, des archétypes, mais aussi de l’identité et de la conscience. C’est vraiment une excellente nouvelle.
Le quadragénaire et la dame d’argent de Megan Lindholn est probablement ma seconde nouvelle préférée. Elle nous raconte l’incursion du merveilleux dans la vie d’une femme, autrefois écrivain mais devenue vendeuse par la force des choses, qui s’est laissée débordée par la banalité de son quotidien.
Fort 53 de Pierre Bordage m’est par contre passée un peu au-dessus de la tête... Une question de sensibilité, j’imagine, mais je reconnais néanmoins que l’idée, en soi, est excellente et j’apprécie la symbolique de l’histoire.
Désaccordé (tuned in DAGDAD) de Léa Silhol est un récit qui, tout en prenant pleinement sens dans l’univers de cet auteur, peut également être apprécié par des personnes ne le connaissant pas. J’ai toujours été impressionnée par sa façon d’interpréter et de ramener vers son univers mythologie, contes et légendes… Comme toujours avec elle, c’est magnifiquement écrit.
De Brocéliande en Avalon est une excellente anthologie qui, j’espère, vous enchantera autant que je l’ai été et vous donnera en outre envie de découvrir les nombreux textes que Lucie Chenu cite dans la bibliographie, ainsi que la prochaine anthologie sur ce thème : Et d’Avalon à Camelot, qui est prévue pour mai 2012, toujours chez Terre de Brume.