De fièvre et de sang
4° de couverture
Une jeune fille se réveille entièrement nue et entravée sur un matelas couvert de sang. Elle sait qu'elle va mourir, toute tentative de fuite semble inutile. La douleur n'est rien en comparaison de la peur panique qui s'est emparée d'elle... Le commandant Vauvert mène l'enquête en compagnie d'une profileuse albinos, Eva Sviirta. Personnage excentrique et hors norme, Eva a un véritable sixième sens qui fait d'elle une redoutable traqueuse de l'ombre. Ensemble, ils vont tenter de remonter la piste d'un tueur en série qu'ils croyaient mort et qui a pour habitude de vider entièrement ses victimes de leur sang. S'agit-il d'une réincarnation, d'un spectre, d'un homme, d'une femme, d'une créature d'un autre monde ? Suspense, angoisse, horreur, sensations étranges, crises de démence, folie meurtrière, rite satanique... Un thriller oppressant qui entraîne ses lecteurs au-delà de la raison.
Notre avis
L'avis de Chani : 5/5
Après mon coup de cœur pour « L’enfant des cimetières », j’ai dévoré « De fièvre et de sang ».
Nous retrouvons le commandant Vauvert, personnage récurrent dont nous avions fait la connaissance dans l’ouvrage précédent, qui collaborera pour les besoins de cette enquête avec Eva Svarta, profileuse albinos travaillant au 36, quai des Orfèvres, marquée par la tragédie qu’elle a vécue dans son enfance. Fragile et forte à la fois, un personnage intéressant et attachant qu‘on prend plaisir à suivre, et qui s’intègre parfaitement dans cette histoire qui finalement lui apportera beaucoup.
Tous deux sont sur la piste d’un tueur en série particulièrement sadique qui ôte le visage de ses victimes et recueille leur sang. L’horreur des meurtres est décuplée par le nombre impressionnant de victimes à son actif. De Toulouse à Paris, ils vont organiser la traque de ce meurtrier d’un nouveau genre.
Scènes de torture, mutilations, Sire Cédric n’épargne rien à ses lecteurs, les faisant trembler au rythme des découvertes des deux policiers, jouant sur leur envie d’avoir peur. En peu de mots, il a le talent de créer une ambiance qui va capturer le lecteur comme dans une bulle pour mieux savourer le livre. Avec brio il mêle les genres, thriller, fantastique et horreur, avec une pointe d’humour, multiplie les faux semblants et les fausses pistes, pour emmener son lecteur jusqu’au dénouement, sans temps mort.
« De fièvre et de sang » est une réussite, l’intrigue est originale et bien menée, servie par la plume vive et acérée de Sire Cédric. J’ai hâte de trouver un peu de temps pour me plonger de nouveau dans son univers avec « Le jeu de l’ombre », sorti il y a quelques jours.
Avis d'Elaura : 4/5
Après L'Enfant des Cimetières, gros succès de l'auteur en 2009, Sire Cédric revient avec une nouvelle histoire tout aussi envoûtante et captivante. Plus proche du thriller que du fantastique, nous avons le plaisir de retrouver le commandant Vauvert, colosse à la dent dure que nous avions particulièrement apprécié dans le précédent opus.
Nous n'allons pas revenir sur l'intrigue en elle-même, la quatrième de couverture remplissant parfaitement cet office. Attardons nous plutôt sur l'ambiance toujours très sombre et poétique, marque de fabrique de cet auteur atypique, qui nous narre des scènes de torture avec maestria comme si nous assistions à un opéra horrifique. L'orchestration parfaitement maîtrisée nous laisse comme un sentiment honteux d'intense satisfaction. Oui, la victime a crié au bon moment, le sang a coulé exactement comme il le fallait, la folie meurtrière varie d'intensité selon les actes. L'auteur, orchestre son récit en changeant de tempo régulièrement, nous permettant par moment, de reprendre notre souffle. Presto dès le départ, il est moderato en milieu de lecture, nous laissant le temps de faire plus ample connaissance avec Eva.
Eva … cette jeune profileuse albinos aussi intrigante qu'enivrante, et un véritable mystère à elle toute seule. Elle est sans conteste le personnage le plus fouillé du roman. Profondément marquée par un drame survenu dans son enfance, elle ne cesse de courir après des chimères, en recourant bien souvent à des substances chimiques, qui pourront lui permettre d'oublier son passé. Pourtant, ce qu'elle va vivre va l'obliger à l'affronter, de la manière la plus horrible qui soit. Et même si l'épouvante de la situation nous effraie, nous ne pouvons nous empêcher de penser que c'est la meilleure chose qui pouvait lui arriver.
C'est dingue comme approcher la mort, nous permet enfin d'accepter et d'avancer.
La fin prestissimo est haletante et la petite touche positive des dernières phrases est fortement appréciée. Bouffée d'air frais enfin, après avoir longuement étouffé dans cet univers oppressant si cher à l'auteur.
Pour conclure, De Fièvre et de Sang est une réussite totale et nous espérons très vite lire de nouvelles aventures écrites avec cette plume acérée et si terriblement jouissive.