Fêlures

Editeur : OniroProds
Date de parution : mercredi 6 janvier 2016
Public : Tout public
Genre : Fantasy
Note de la rédaction :

4° de couverture

Ce n’est pas tant la nostalgie qui guide ces mots, mais bien quelque chose qui s’apparente plus à une blessure ancienne, de celles qui s’imposent à vous dès que le temps change, qui font vriller vos os sous l’humidité de l’air ou la tension des tempêtes. Je crois que c’est pour cela que je guette, à la fin de l’été, le moment où les journées raccourcissent. Parce que le jour se couche tôt, parce que la nuit s’empare du paysage alors que le soir n’a pas encore sonné. Un rythme d’ailleurs, un rythme d’autrefois posé sur les méridiens du Pacifique. Si j’attends la venue de l’automne et la promesse de l’hiver, c’est pour rejeter en bloc la chaleur et le soleil. Pour noyer dans le froid ces souvenirs doux-amers de jour mourant, de montagnes baignées d’orage. — La Boussole

Huit nouvelles parcourues de failles et de rêves sans issue, d’inévitables séparations et de retrouvailles au pied des tombes.

Notre avis

L'avis de Siana :

4/5

Ma première lecture des écrits de Rozenn Illiano s’est faite avec Le Rêve du Prunellier, un recueil que j’ai vraiment beaucoup aimé. Ce fut donc avec plaisir que j’ai ouvert son dernier ouvrage, recueil de nouvelles également, dans lequel j’ai retrouvé certains textes du Prunellier, retravaillés et parfois assez différents des originaux, ainsi que de nouveaux récits.
Le style de Rozenn est toujours aussi délicat. Elle entremêle Fantasy douce et Fantastique avec sensibilité et poésie. On est dans le ressenti, le sensoriel. Pris individuellement, ce sont de beaux textes, mais il est dommage d’en découvrir certains sans le contexte créé par Le Rêve du Prunellier. En lisant ce recueil, on ne peut qu’approcher superficiellement l’univers, vaste et réfléchi, de Rozenn. Sans Layla des Tours, La Forêt d’Adria ou encore D’hiver et d’ombres – pour ne citer que ceux-ci – on ne réalise pas que ces récits s’imbriquent et forment une trame complexe. Amélia des Tours est probablement celui qui pâtit le plus de leur absence, alors que Poe, en sa qualité d’hommage, juste en lisière de la trame principale, était déjà un peu à part et se lit très bien seul.
Dans Fêlures, l’ambiance est douce-amère. Échos du froid donne le ton. Ce texte que j’aime énormément propose une suite à La Reine des Neiges d‘Andersen. J’apprécie son ambiance presque déliquescente, les dernières illusions qui se délitent dans un monde hivernal.
Poe ainsi Le corbeau et l’écrivain forment en quelque sorte un diptyque. La première laisse flotter un peu d’espoir quand la seconde n’est que noirceur. Ce sont deux magnifiques textes. On n’a pas besoin d’être lecteur d’Edgar Allan Poe pour les apprécier, ceci dit ça reste un plus.
Vient ensuite le cycle de l’attrape-rêve, plus onirique – forcément – et peut-être aussi plus personnel. J’ai été un peu moins touchée par ces textes, un brin trop lyriques pour moi. J’avais préféré la première version d’Un parfum de pluie et de rouille. Par contre, La Boussole m’a laissée une forte impression, il m’a beaucoup plu.
Le Dernier texte enfin, Souvenirs d’encre, a un thème assez classique, mais je l’ai néanmoins trouvé plaisant, surtout dans ses mises en abyme.
Rozenn Illiano est une rareté dans le paysage littéraire actuel de la SFFF, un auteur à découvrir si ce n’est déjà fait.

 

L'avis de Chani 4/5

 

Complètement séduite par Le rêve du Prunellier, c’est avec plaisir que je me suis replongée dans l’univers de Rozenn illiano avec Fêlures. Ce nouveau recueil est composé pour partie de nouvelles, retravaillées, issues du précédent et de nouveaux textes disponibles sur le site de l’auteur.

Fêlures s’ouvre sur Échos du froid, un texte que j’avais toujours bien en mémoire (sous le titre Dies Irae) et qui immerge le lecteur dès les premiers mots dans l’univers onirique et poétique de l’auteur, une très bonne entrée en matière. Viennent ensuite deux nouvelles, Poe et Le corbeau et l’écrivain, hommage à Edgar Poe, celles qui m’ont sans doute le moins touchée, je préfère l’auteur dans des textes plus personnels. Amélia des Tours est pour moi la nouvelle la plus étrange, celle qu’on n’attend pas. Les quatre derniers textes sont ceux que je préfère. Trois composent le cycle de L’attrape-rêves, des textes qui vous bouleversent et vous prennent aux tripes, avec en final La Boussole qui sera sans doute mon coup de cœur. Enfin, l’auteur termine avec Souvenirs d’encre, un superbe texte empreint de mélancolie et de poésie, mais très accessible.

La plume de Rozenn Illiano est envoûtante, elle pourrait réécrire l’annuaire que j’y trouverais sans doute mon compte. Elle sait mêler espoir et désespoir dans un ensemble délicat, et tisse ses histoires comme d’autres des toiles. Si vous ne connaissez pas son univers, ce serait vraiment dommage de ne pas y faire une incursion.

 

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