Hiver noir
4° de couverture
« Est-ce qu’être sombre signifie forcément être mauvais ? »
Voilà longtemps que Mélisande rêvait de découvrir les vastes paysages glacés d’Islande. Accompagnée de Liv, sa meilleure amie, l’étudiante espère que ce voyage lui permettra de panser les blessures laissées par ses récents échecs.
Mais le destin ne semble pas vouloir lui accorder de répit. Dehors, la terre tremble tandis que des cendres noires viennent couvrir la lande. Le caractère de Liv change brusquement, sans raison apparente, et Mélisande s’inquiète. Qui est cette jeune femme qu’elle seule semble voir ? Peuvent-elles vraiment faire confiance à Ármann, ce jeune homme qui leur offre l’hospitalité ?
Troublée, déboussolée, Mélisande cherche un bref soulagement dans les antidépresseurs. Elle ne sait plus ce qu’elle doit faire ni ce qu’elle doit croire. Car comment savoir où s’arrête la réalité et où commence la folie ?
Notre avis
L'avis de Siana :
L’intrigue d’Hiver noir se déroule en Islande et c’est en grande partie cela qui m’a attirée à la lecture du résumé. Ce pays ne ressemble à aucun autre. En outre, il s’agit de Fantastique, mon genre de prédilection. Je me suis donc lancée dans la lecture de cette novella avec de bons a priori et j’en suis plutôt contente.
Mélisande, la narratrice, est une jeune femme dépressive, solitaire et qui n’a pas une grande estime d’elle-même. Elle vient de rater ses examens et traîne sa peine sans trop savoir comment se libérer de ses angoisses ni que faire de sa vie. Une amie lui propose de partir en voyage, à la fois pour lui remonter le moral et l’aider à affronter un peu mieux le quotidien. Mélisande se laisse tenter, c’est l’occasion pour elle, qui n’a jamais quitté la France, de découvrir un pays qui l’a toujours fait rêver.
Je n’ai moi-même jamais visité l’Islande, par contre ma mère s’y est rendue plusieurs fois et j’avais donc en tête les lieux décrits par l’auteur. J’admets que cela peut aider. Je vous encourage d’ailleurs vivement à regarder des photos avant la lecture, ces paysages sont grandioses et il est fort difficile de rendre leur majesté à l’écrit. L’auteur a en tout cas bien exploité le cadre de son récit. Celui-ci va de pair avec les états d’âme du personnage.
Mélisande est un peu agaçante, surtout au début quand elle se dénigre, puis par la suite quand sa dépression l’empêche d’agir. J’ai souvent eu envie de la secouer, mais j’ai fini par m’attacher à elle. La jeune femme semble être tout le contraire de son amie Liv. Cette dernière est vive, téméraire, mais également plus froide.
Mélisande nous narre elle-même son histoire, ce qui permet à l’auteur de laisser la dépression du personnage, ainsi que la sensation ouatée des antidépresseurs quelquefois, imprégner le récit. Il y gagne en noirceur, mais aussi un peu en lourdeur. Ceci dit, c’est du bon Fantastique, sombre et inquiétant. L’ambiance est à couper au couteau et s’assombrit au fur et à mesure. Il ne se passe pas grand-chose, pourtant la tension est palpable. Pour cette raison ainsi que pour sa brièveté, cette novella se lit très vite.
Alors que leur périple a pris un tour imprévu, les deux jeunes femmes se trouvent isolées, reçues chez un homme au caractère des plus lunatiques. Peu à peu, un étau se referme sur Mélisande, sans qu’elle sache d’où vient le danger ni même s’il existe réellement... Perd-elle la raison, happée par sa dépression, ou son hôte, et peut-être même son amie, ont-ils des choses à cacher ?
On se pose beaucoup de questions en cours de lecture et c’est cela qui fait tout l’intérêt de cette histoire. La fin est un peu convenue, cependant j’ai dévoré ce livre d’un bout à l’autre, appréciant la dualité constante que l’auteur a si bien entretenue. J’ai parfois tremblé pour Mélisande, je me suis sentie étouffer dans ce huis-clos, tout en m’émerveillant par procuration de la splendeur de l’Islande. La lecture fut certes brève, mais intense et me laissera un bon souvenir.
L'avis de MaRizL'or
Cette lecture fut une agréable surprise. Je n’ai que très rarement lu des novellas (non que je n’aime pas, je n’ai juste pas particulièrement eu l’occasion) et j’avais donc la crainte que la taille de celle-ci ne me permette pas de m’imprégner de l’ambiance et de m’attacher aux personnages. Mais il n’en fut rien. L’auteur décrit extrêmement bien les lieux et apporte ce qu’il faut de précision pour l’ambiance générale s’imprègne en vous.
J’ai particulièrement aimé la façon dont est racontée l’histoire. Notre narratrice est Mélisande et cela donne un esprit général très particulier au récit. En effet, elle est loin de ce que l’on peut appeler un « boute-en-train »… Elle est plutôt renfermée sur elle-même et voit le mal partout. Dit comme ça, on pourrait penser qu’elle est juste exaspérante et insupportable, mais ce n’est pas toujours le cas. Le fait que ce soit elle qui nous raconte l’histoire nous donne un angle de vue très particulier et rend le récit très sombre.
La personnalité de Mélisande la rend particulièrement attachante et tranche avec celle de son amie Liv qui est plutôt exubérante, pleine de joie de vivre et insouciante. Je ne vous cache pas qu’à plusieurs reprises si j’avais pu lui donner une gifle pour qu’elle arrête de se rabaisser je l’aurais fait, à ce sujet elle est parfois très agaçante. On en vient presque à la considérer comme une amie qu’on apprécie mais dont on en a marre d’entendre les jérémiades.
Au cours de l’histoire en elle-même on ne peut pas dire qu’il se passe grand-chose. Il n’y a pas d’évènements particuliers, juste un voyage entre copines. Mais cela n’empêche pas l’ambiance d’être très pesante. Tout au long de la lecture on perçoit que quelque chose se prépare et on sent que tout s’assombrit au fur et à mesure que l’on avance.
Le dénouement de l’histoire ne m’a pas transcendée… J’avoue avoir été un peu déçue sur le moment. Mais en y repensant quelques jours après ma lecture, je me suis dit qu’en réalité la fin correspondait à l’ensemble de l’histoire. Nous avons tellement l’habitude d’avoir des fins qui marquent que lorsqu’on a une fin plus simple, mais pas moins empreinte d’émotion, elle nous paraît trop peu. J’ai donc finalement revu mon jugement, car même si je ne retiens pas particulièrement la fin l’ensemble de l’histoire me reste et je l’ai dévorée.