Le Carnaval aux corbeaux

Saga : Le Nibelung
Rang dans la saga : N° 1
Editeur : Éditions du chat noir
Date de parution : mercredi 10 février 2016
Public : Tout public
Genre : Young Adult
Note de la rédaction :

4° de couverture

Ludwig grandit à Rabenheim, un petit bourg en apparence banal.
Claquemuré dans sa chambre, il s’adonne au spiritisme. À l’aide d’une radio cabossée, il lance des appels vers l’au-delà, en vue de contacter son père disparu.
Jusqu’à présent, nul ne lui a répondu…
Avant ce curieux jour d’octobre.
Hasard ? Coïncidence ? La veille de la Toussaint, une inquiétante fête foraine s’installe en ville. Ses propriétaires, Alberich, le nabot bavard, et Fritz Frost, le géant gelé, en savent long au sujet du garçon. Des épreuves attendent Ludwig. Elles seront le prix à payer pour découvrir l’héritage de son père.
À la lisière du monde des esprits, l’adolescent hésite…
Saura-t-il percer les mystères de l’Abracadabrantesque Carnaval ?

Notre avis

L'avis de Siana : 5/5

Le Carnaval aux corbeaux a été un franc coup de cœur. J’ai participé à la bêta lecture en juin dernier et en parcourant cette histoire j’avais l’impression d’être en octobre malgré la chaleur, tant l’atmosphère mise en place par Anthelme Hauchecorne et les nombreuses illustrations qui parsèment l’ouvrage sont évocatrices.
Ce roman original, tissé sur un canevas de mythes, légendes et superstitions, joue sur ces petites frayeurs de l’enfance qui nous poursuivent, nous hantant en marge de notre conscience même à l’âge adulte. Il n’éveille pas l’horreur dans l’esprit du lecteur, mais cet effroi glaçant et délicieux qui picote la pulpe des doigts au moment de tourner les pages.
Cette lecture est idéale pour l’époque de la Toussaint, d’une part car c’est à cette période que l’intrigue se déroule, d’autre part parce que l’ambiance de ces mois sombres d’automne en est rendue à la perfection. Qui ne se souvient pas de ces vacances de fin d’octobre brumeuses, quand le voile se fait léger entre la réalité pragmatique et la magie que l’on aimerait voir se nicher dans les ombres ? Le Carnaval aux corbeaux m’a ramenée en enfance, quand je lisais des récits juste suffisamment glaçants pour apprécier d’être chez moi, en sécurité, et qu’il pleuvait au dehors.
Les motifs disséminés par l’auteur dans son histoire parleront à chacun car puisés dans notre imaginaire collectif. Ce roman traite du difficile passage de l’enfance à l’âge adulte, quand les rêves et les croyances deviennent plus handicapants et monstrueux que rassurants. Si la réalité déchiquète nos espoirs, n’est-ce pas pour nous protéger de cette magie que l’on recherche et qui pourrait se révéler plus dangereuse qu’escompté ? Les enfants retiennent plus facilement les fins heureuses que le prix à payer pour un sortilège… Ludwig et Gabriel, les héros pris dans les rets de cet étrange Carnaval, vont l’apprendre à leurs dépens.
Ce récit complexe, rendu à la fois tortueux et prenant grâce à de nombreuses intrigues enchevêtrées, plaira autant aux jeunes, à qui il est destiné à la base, qu’aux adultes. Les premiers apprécieront sans aucun doute de ne pas être pris pour des imbéciles, les seconds, quant à eux, n’ont pas à craindre de s’ennuyer en suivant les aventures de protagonistes adolescents. Quant aux habitués de SFFFH, qu’ils se rassurent, même s’ils goûteront les nombreuses références jalonnant le récit, ils ne manqueront pas de le trouver très original.
J’ai beaucoup aimé les références, qu’il s’agisse de celles, évidentes, à certains auteurs que j’adore et qui se glissent dans les noms des personnages ou les autres, plus taquines, dissimulées. Si vous avez lu et apprécié La Foire des ténèbres de Ray Bradbury, vous retrouverez un peu de cet esprit, toutefois en plus ludique, plus humain et peut-être même plus profond. Dans le fond, la façon de traiter le sujet est davantage proche de Gaiman que de Bradbury, ce qui n’est pas un mal. Cependant ce Carnaval a bien sa propre identité. L’auteur a créé un background riche et même si ce tome pourrait se suffire à lui-même, l’envie d’explorer cet univers demeure forte une fois la dernière page tournée.
On ne s’ennuie jamais au cours de cette lecture car rien n’est évident ou convenu. Les personnages sont étoffés, nuancés, j’ai pris plaisir à découvrir leur histoire petit à petit. Bien sûr on a forcément des préférences et il est délectable d’en détester certains, cependant même les plus caricaturaux ont leurs secrets. Il est impossible de se fier à qui que ce soit et les rebondissements sont nombreux. Les chapitres fragmentés, découpés selon les personnages que l’on va suivre, permettent de s’intéresser à chacun, tout en ménageant le suspense.
Le Carnaval aux corbeaux est un excellent roman que je vous encourage vivement à découvrir, que vous ayez ou non une âme d’octobre.

 

L'avis de Chani : 4/5

Anthelme Hauchecorne flirte ici avec le folklore germanique, que je ne connais que très peu, et offre un univers riche, original, truffé de références et envoûtant. C’est ainsi que le lecteur fait la connaissance Ludwig Poe, treize ans, qui découvre une lettre que lui a laissé son père, disparu depuis tout ce temps. Ludwig va ainsi, avec l’aide de son ami Gabriel Grimm, remonter sa piste et pénétrer un monde fantastique mais très sombre. La semaine de Tottenwoch (Halloween), un bien étrange carnaval vient s’installer à Rabenheim, amenant avec lui de nombreuses réponses.

Roman d’initiation très visuel à la Burton, Le Carnaval aux corbeaux est un véritable bijou, tant par son texte que par ses illustrations signées Loïc Canavaggia et Mathieu Coudray. Le lecteur est totalement immergé dans cette ambiance étrange et effrayante. Il faut dire que ce carnaval éveille les frayeurs cachées de certains par rapport au cirque, ces peurs sous-jacentes relayées par l’imaginaire collectif. Et ça fonctionne très bien, la tension est omniprésente, le lecteur tourne les pages avec un délice teinté d’appréhension. Je vous invite chaudement à découvrir cet ouvrage envoûtant qui ne ressemble à nul autre. 

 

L'avis de MaRizLor 5/5

Il s'agit là d'un véritable bijou... Une pure merveille ! Je suis littéralement tombée sous le charme de ce livre. 
Dans celui-ci, nous suivons en parallèle les aventures de Ludwig Poe et de son meilleur ami Gabriel Grimm. Tous deux habitent Rabenheim, une petite bourgade sans histoires  il fait bon s'ennuyer... Enfin en apparence. Tout commence lorsque Ludwig découvre une lettre de son père, disparu depuis sa naissance. L'enfant va alors tout mettre en œuvre pour le retrouver avec l'aide de son ami Gabriel, au grand désespoir de sa mère qui craint que son fils ne disparaisse mystérieusement comme son mari lors de cette fête de Tottenwoch. Nos deux compagnons vont alors vivre l'aventure de leur vie.
Cet ouvrage est magnifique, tant par son texte qui vous transporte, que par ses illustrations. Celles-ci constituent un vrai plus qui immerge le lecteur et le fascine.
Tout au long de la lecture j'étais tendue et intriguée. Je ne voyais pas du tout  l'auteur pouvait nous amener, mais je me laissais embarqueravec plaisir.
Le fait d'avoir lu ce livre à une période où je disposais de peu de temps à consacrer à la lecture fut un véritable supplice, car il m'était très difficile de me résoudre à le poser. Je vous recommande vivement cette lecture qui vous transportera et qui, j'en suis sûre, ne vous laissera pas indifférent. ;)

Camethysta Le lundi 22 février 2016 à 0:34
Chronique super intéressante. Moi qui suis adulte, fan de SFFF depuis de très nombreuses années, j'apprécie de voir des titres toujours plus nombreux être proposés en YA et ado, mais perso, craint tjrs de m'y aventurer car plus adaptée à ces littératures, écrites pour plus jeune que moi. Ton avis est bien développé et donne envie. Merci.
Siana Le lundi 22 février 2016 à 0:34
Je me reconnais dans ce que tu décris. Sans nier la qualité de ce que les éditeurs proposent en YA, je me sens souvent en décalage quand j'en lis. Cela n'a pas été le cas du tout pour le Carnaval aux corbeaux et c'est selon moi une des grandes qualités de ce roman. Si tu le lis, n'hésite pas à venir me donner tes impressions.

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