4° de couverture
Agathe et Isaïah officient comme exorcistes. L'une a les pouvoirs, l'autre les connaissances ; tous deux forment un redoutable duo. Une annonce sur le réseau social des sorciers retient leur attention. Un confrère retraité y affirme qu'un esprit nocturne hante le domaine d'une commune côtière de Bretagne et qu'il faut l'en déloger. Rien que de très banal. Tout laisse donc à penser que l'affaire sera vite expédiée. Cependant, lorsque les deux exorcistes débarquent sur la côte bretonne, le cas se révèle plus épineux que prévu. Une étrange malédiction, vieille de plusieurs générations, pèse sur le domaine de Ker ar Bran, son phare et son manoir. Pour comprendre et conjurer les origines du Mal, il leur faudra ébranler le mutisme des locaux et creuser dans un passé que certains aimeraient bien garder enfoui...
Notre avis
L'avis de Siana
3,5/5
Agathe et Isaïah sont exorcistes. Elle est medium, lui pratique le hoodoo, ainsi leurs compétences se complètent pour chasser les esprits récalcitrants. Cependant, Agathe souffre d’un grand manque de confiance en elle. Son pouvoir incomplet et le rejet qu’elle a ressenti depuis l’enfance sont des blessures toujours à vif qui ne cicatrisent pas avec le temps.
Agathe n’est pas au mieux de sa forme quand son ami et elle partent en Bretagne pour exorciser un manoir. Un fois sur place, la jeune femme ressent des sentiments très contradictoires. Elle sait immédiatement que cette mission ne sera pas comme les autres.
Le Phare au corbeau est avant tout l’histoire d’une malédiction, ancrée dans les pierres, nourrie de rancœurs et de superstitions. C’est un véritable nid de serpents qui attend nos exorcistes. Ils vont devoir démêler les peurs, les souvenirs, les légendes et, dans le cas d’Agathe, leurs propres blocages pour découvrir la vérité et chasser enfin les fantômes qui hantent le village. Leur enquête a été très plaisante à suivre.
Trois récits se tressent pour former cette histoire : celui d’Agathe, narratrice principale, celui de Gwennyn, une jeune medium ayant vécu à Landrez dans le passé et celui de Théophile, érudit parisien, qui avait élu domicile au manoir pour y terminer son livre et qui s’est jeté de la falaise, victime de la malédiction.
Accroché à leurs pas, le lecteur découvre petit à petit toutes les strates et ramifications de cette malédiction, qui se révèle bien plus complexe que ce à quoi nos héros sont habitués. En cela, la structure de l’intrigue est très bien construite et ménage le suspense. Cependant, Le Phare au corbeau est aussi un roman très humain, qui donne une grande place à la psychologie des personnages et à leur quête de rédemption. Il est plaisant de les découvrir au fur et à mesure. L’autrice a su les rendre très réels et cela fait toute la richesse de son roman.
L’esprit du lieu forge les gens et ceux-ci entretiennent l’esprit du lieu… L’aspect très personnel et humain du récit ainsi que la façon dont Rozenn envisage ses fantômes et les pouvoirs de ses personnages inscrivent cette œuvre dans un fantastique assez typique qui plaira aux amateurs.
Le Phare au corbeau est le premier tome d’une série, mais peut se suffire à lui-même.