Llorona on the rocks

Editeur : Éditions Argemmios
Date de parution : vendredi 12 novembre 2010
Public : Adultes
Genre : Urban Fantasy
Note de la rédaction :

4° de couverture

« Les fées, c’est comme la Vierge de Guadalupe, j’ai cessé d’y croire à dix ans. Quand j’ai tué pour la première fois. »

À Ciudad Juárez, des femmes sont assassinées. Pour le sexe. Pour le fun. Pour leurs organes, aussi. La routine. Sauf qu’une inconnue voilée de blanc apparaît, à chaque fois, près des cadavres.

La Llorona.

En pleine guerre des cartels, les Feds ont autre chose à faire que courir après une légende. Alors, ils ont fait appel à moi, Eva Vargas, la meilleure tueuse à gages et spirite du Mexique. Mais entre les fantômes du passé, les narcos et mon fichu cœur d’artichaut, il va falloir autre chose qu’un tequila blanco pour y arriver sans me brûler les ailes…

Notre avis

L'avis de Siana :

Ce roman est un mélange détonnant, entre un thriller haletant, un peu gore, et une fantasy urbaine assez trash et plutôt originale puisqu’elle met en scène une spirite au Mexique. On vous promet du sang, des fantômes et de la tequila, vous ne serez pas déçus.
Evelia est un personnage intéressant, à la fois cynique et porteur d’espoir. Elle est un peu agaçante par moment, un peu prétentieuse, mais je me suis finalement attachée à elle. Seule sa relation avec un des personnages m’a semblé tout à fait dissonante.
J’ai pris plaisir à la suivre malgré la cruauté du récit, à la voir naviguer entre anciennes croyances et technologies de pointe pour trouver son équilibre et lutter dans ce monde si hostile qui lui-même oscille sans cesse entre passé et présent. L’usage de gadgets dignes d’un roman d‘espionnage n’est que très secondaire, par contre l’aspect mythologique est bien amené. J’ai beaucoup apprécié cette partie du récit et j’aurais aimé qu’elle soit plus développée.
La quatrième de couverture donne d’emblée le ton, Llorona on the rocks n’épargne pas son lecture.
Attendez-vous à du sang, du sexe, des scènes et situations d’autant plus dérangeantes qu’elles sont inspirées par une réalité. C’est glauque, c’est cruel, c’est choquant et parfois crade, mais l’auteur réussit à garder son lecteur malgré l’effroi glaçant qu’elle provoque. J’en ai été très étonnée et je ne peux qu’admirer cela. Ne vous laissez donc pas rebuter par cet aspect de l’histoire.
Au-delà de toute son élégance stylistique, Llorona est également un roman très visuel qui vous donnera l’impression d’être devant un film d’action et même d’entendre sa bande-son puisque des bribes de chansons, qui ont leur place dans l’histoire évidemment, jalonnent le récit et qu’en plus l’auteur donne une liste de morceaux l’ayant inspirée à la fin de l’ouvrage.
C’est un roman qui se lit vite et dont l’action est très bien dosée, mais surtout c’est vraiment bien écrit. Le récit alterne entre des passages plutôt bruts, vifs et sans complaisance, et d’autres d’une grande élégance, tout en finesse. On passe de scènes d’action pure à un onirisme, pesant ou éthéré selon les situations, quelque peu magique par moment et que ne renierait pas la littérature espagnole. Ces moments de latence ou d’introspection permettent de semer davantage le doute dans l’esprit du lecteur car jusqu’à la toute fin le mystère demeure. Il y a des scènes très émouvantes dans ce roman, rien n’y est manichéen et c’est ce qui le rend si touchant.
Avec une intelligence et une sensibilité particulière, Charlotte Bousquet trouve l’équilibre parfait entre sa fiction de fantasy urbaine et cette réalité, souvent ignorée, que sont les meurtres de femmes au Chihuahua et particulièrement à Ciudad Juárez, pour mieux encore nous y sensibiliser.
Je ne peux que vous recommander ce roman.

A noter que vous trouverez à la fin de l’ouvrage un article sur les féminicides de Ciudad Juarez, ainsi qu'un autre sur Frida Kahlo.
Il y a également une playlist et quelques recettes, en plus d’un glossaire.

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