Saisons Païennes

Auteur : Collectif
Saga : Anthologies
Editeur : Éditions du chat noir
Date de parution : jeudi 1 novembre 2012
Note de la rédaction :

4° de couverture

Les fêtes païennes se succèdent au rythme lent de la roue de l’année. Les rites se suivent, de l’éclosion de la Nature à la saison sombre, en passant par la maturité et l’abondance – puis la venue de ce miracle sans cesse répété : le renouveau. Aujourd’hui encore, ces agapes nous parlent des ravages des tempêtes et des frimas, de la peur de la Nuit, de l’émerveillement face à la Vie, de la passion charnelle qui réchauffe les âmes aussi bien que les corps.

Dans ces Saisons païennes, huit auteurs vous invitent à découvrir autant de célébrations, ainsi que les couleurs, les émotions et les enseignements qui les définissent. Chacune de leurs histoires, illustrées avec poésie et tendresse par Serafina, joue des symboles et de l’atmosphère appartenant à la fête qui l’a inspirée.

Liens familiaux et liens d’amour, mais aussi quête d’identité et soif d’acceptation par soi-même comme par les siens sont autant de questions qui se font écho d’un récit à l’autre. L’individu se transforme dans une alchimie sauvage et naturelle qui se réalise depuis l’enfance de l’humanité. Il évolue et se « dépasse », pourrait-on dire. Mais il n’est pas tant question d’aller au-dehors de soi que de chercher sa vérité en son âme et son esprit.

La Roue des Saisons résonne, au final, comme un voyage vers soi-même.

Notre avis

Avis de Zaza:

« Saisons païennes » est la nouvelle anthologie du collectif, Les Enfants de Walpurgis, aux éditions du Chat noir. Elle comprend huit nouvelles:

-         Samain : "Les danses de Samain", de Céline Guillaume

-         Yule : "Noces sanguines au coeur des ténèbres", de Marianne Stern

-         Imbolc : "L'étincelle en moi", de Vanessa Terral

-         Ostara : "Eclosion", de Angélique Ferreira

-         Beltane : "Pour que l'histoire s’achève", de Stéphane Soutoul

-         Litha : "Solstice", de Bettina Nordet

-         Lughnasad : "Ce qui nous lie", de Cécile Guillot

-         Mabon : "L'offrande de l'été", de Ambre Dubois

 

Cet ouvrage collectif nous offre un voyage au fil des fêtes païennes, marquant les changements de la nature. Chaque nouvelle est différente tant au niveau de l’écriture que du message véhiculé. Ici, nous ne retrouvons pas une explication des différentes saisons, mais chaque auteur nous apporte sa vision personnelle des réjouissances.

Etant initiée aux nouvelles depuis peu, j’ai trouvé le concept de ce livre très intéressant. J’ai tout de suite eu envie de le dévorer. Mon avis, après lecture, est cependant mitigé.

Dans les aspects positifs, je retiendrai tout d’abord la couverture de Cécile Guillot. Elle retranscrit bien l’idée des fêtes païennes et fourmille de détails très bien travaillés. Elle s’inscrit également parfaitement dans la lignée des précédentes anthologies. J’ai aussi apprécié l’idée d’introduire chacune des nouvelles par une image différente. En revanche, j’ai trouvé que les illustrations de Sérafina n’étaient pas toutes de même qualité. Si certaines m’ont charmée, d’autres en revanche m’ont simplement fait penser à Pocahontas et je n’ai pas toujours compris le lien entre le dessin et la fête païenne. Bien entendu, n’étant pas une critique artistique, mon avis est complètement subjectif. L’art fait toujours naître des sentiments différents aux personnes qui l’observent. Je laisse à chacun la liberté de se forger sa propre opinion.

Concernant les textes, il ne faut pas oublier que la nouvelle est un exercice complexe, à la fois extrêmement intéressant et surtout très technique, mais souvent frustrant puisque certaines donneraient envie de s’attarder davantage, ce qui bien évidement n’est pas possible. Sans revenir sur chacun des textes, je vais vous présenter rapidement mes petits coups de cœur. Tout d’abord, j’ai découvert avec beaucoup de plaisir l’écriture de Bettina Nordet. Son style et son inspiration m’ont vraiment charmée. Cette nouvelle présente une sorcière cherchant à obtenir davantage de pouvoirs par des moyens pas forcément très moraux… L’histoire est très bien construite et les personnages sont bien travaillés. La nouvelle se suffit en elle-même mais pourrait clairement constituer le prologue d’un futur roman. La technicité de l’exercice est maîtrisée à merveille. J’ai désormais hâte de découvrir d’autres textes de cet auteur.

Ensuite, la nouvelle de Stéphane Soutoul a été, pour moi, un pur délice littéraire. Sa maîtrise de l’écriture est encore une fois au rendez-vous. L’intrigue, portant sur une jeune femme qui cherche à ranimer les feux de Beltane et à renouer avec la tradition familiale, est justement dosée. Cet auteur s’adapte à nouveau parfaitement aux exigences techniques de l’exercice. La force du récit réside comme souvent dans la retranscription des émotions. Cette nouvelle est également étonnante car elle nous offre une nouvelle facette de son talent d’écrivain. Le style se veut moins « gothique-romantique » qu’à l’accoutumée, mais sa narration plus moderne est toujours aussi efficace. Il y a même des passages très coquins… J’ai hâte de voir quelles directions vont prendre ses prochains textes.

Enfin, le message véhiculé par la nouvelle d’Ambre Dubois m’a séduite. L’histoire mêle ici les divinités et les hommes au travers du passage de flambeau entre l’été et l’hiver. J’aurais apprécié quelques pages supplémentaires pour expliquer certains aspects de l’intrigue mais il est impossible de rester indifférent devant cette offrande de l’été. J’ai gardé à l’esprit cette histoire poignante longtemps après avoir refermé le livre.

En conclusion, cette anthologie recèle quelques trésors mais il m’a été difficile, le plus souvent, d’adhérer aux textes en raison de leur brièveté. Bien qu’il s’agisse de nouvelles, certaines n’étaient, selon moi, pas assez abouties pour rendre crédible le récit et accaparer l’attention du lecteur.

L’avantage des anthologies c’est que chaque lecteur sera séduit et déçu par des nouvelles différentes. Partager ses avis devient la richesse de l’ouvrage !

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