Vampires d'une nuit de printemps
4° de couverture
Cher journal,
Désormais, mon nom est Fáil, Lía Fáil, et je suis un vampire.
Sans déconner ?
Punaise de pouvoir idiot, et tu réponds à l’écrit en prime !
Ben, depuis le temps, je sais que tu ne sais pas t’empêcher d’écrire tes tracas alors…
Ouais… pas faux…
Alors, vas-y, raconte…
En décembre dernier, je suis devenue un vrai vampire du genre « Kit complet sans les petits inconvénients ». Avec le sexy garde-du-corps écossais en prime.
Tu vas en faire des envieuses !
Ouais… surtout qu’à l’heure qu’il est, c’est le seul à ne pas vouloir ma tête pour un crime que je n’ai pas commis !
Qui est ?
Toute ma nouvelle famille m’accuse d’avoir assassiné notre Maître, celui qui m’a créée. Mais je te jure : j’ai rien fait !
Ça me rappelle quelque chose…
M’en parle pas !
***
Bourré de références cinématographiques, de traits d’humour et de rebondissements, l’auteur nous propose de suivre les pas de son héroïne, Lia Fáil, dans une enquête qui lui permet de vivre maintes péripéties. un récit moderne et original, teinté d’humour pour le moins mordant!
Notre avis
L'avis de Siana :
3,5/5
Si vous avez réussi jusque-là à ne pas lire le résumé de quatrième de couverture, c’est très bien car il vous aurait dévoilé une trop grande part de l’intrigue et sincèrement elle vaut d’être découverte petit à petit. Plusieurs petites surprises vous attendent au détour des pages et il serait bien dommage qu’en trois ou quatre paragraphes la moitié du roman vous soit déjà dévoilée…
Retenez juste qu’il s’agit de l’histoire d’une jeune femme, un brin paranoïaque, catapultée bien malgré elle dans un cercle de vampires et dont l'initiation est plus que controversée. Vous avez l’impression d’avoir déjà lu ça ? Non, rassurez-vous, vous allez être très surpris.
Si j’ai eu quelques petits soucis en début de lecture pour m’immerger dans cette histoire, Vampires d’une nuit de printemps s’est bien vite révélé être un roman fort distrayant et bourré d’humour. J’ai vraiment retrouvé avec ce récit les impressions qui avaient été les miennes lors de la lecture de la nouvelle Le sang du soleil, incluse dans l’anthologie Or et Sang. À savoir que si l’histoire est délicieusement originale, le tout est quand même un peu fouillis.
Le background est complexe, Lia Vilorë a réellement travaillé sa mythologie, mais certaines choses demeurent plutôt tarabiscotées. Le style de l’auteur, par moment taillé à la serpe, n’arrange sans doute pas les choses. Ceci dit, sa vivacité compense aisément cela, tout comme la qualité de l’histoire et des personnages font vite pardonner les quelques invraisemblances qui ont pu me gêner et qui sont surtout présentes lors de la grande enquête qui occupe une moitié du roman. Et même si j’ai pesté contre ces vampires si peu perspicaces, j’ai vraiment beaucoup aimé les suivre dans leurs découvertes.
Lía, surtout, est un personnage très attachant, malgré ses faux-airs d’enfant terrible, elle est vraiment marrante, sa psychologie est parfaitement construite et cohérente. Elle sort aussi des sentiers battus, une vraie bouffée d’air frais ! Son pouvoir crée des situations très drôles et est littéralement le sel de ce roman. Une lecture aussi déjantée que celle-ci fait beaucoup de bien parfois.
La narration est, la plupart du temps, assumée par le personnage de Lía qui est au coeur de l'intrigue. Il y a toutefois quelques coupures narratives centrées sur d’autres protagonistes. Celles-ci offrent une diversion bienvenue car, à long terme, l’agressivité et la paranoïa de Lía peuvent se révéler épuisantes pour le lecteur. Cependant, ces passages de mise à distance n’en paraissent pas moins un peu plats et superficiels en comparaison. Cela est probablement dû en grande partie au fait qu’ils sont écrits à la troisième personne et entrent peu dans le détail des pensées ou ressentis de nos personnages, alors que, par contraste, nous sommes littéralement plongés dans les émotions de Lía qui raconte son histoire à la première personne. Les personnages secondaires sont pourtant tout aussi riches et intéressants. Ils peuvent certes sembler un peu caricaturaux parfois, mais ils ont une vraie histoire, ils ne sont pas voués à faire tapisserie.
Alors oui, il y a quelques petits défauts dans ce premier roman, mais rien d’insurmontable et en regard de la verve et l’humour dont fait preuve l’auteur, ce ne sont que de petits accrochages qu’on ignore joyeusement. Vampire d’une nuit de printemps est un roman auquel on ne peut contester son originalité, ce qui est bienvenu dans le contexte actuel alors que tous les livres de vampires ont tendance à se ressembler. Rien que pour cela, il vaut la peine d’être découvert.
La génialissime couverture dépeint parfaitement l’ambiance décalée de ce récit. Et rien que pour son sous-titre, moi j’dis « respect » ! Non je ne vous dirai pas quel est ce fameux sous-titre… D’abord parce que ça fait partie des surprises de l’histoire et ensuite parce qu’attiser votre curiosité afin de vous inciter à vous jeter sur ce livre me semble être le meilleur des plans.
Avis de Chani 5/5
Transformée en vampire suite à un accident de voiture qui lui aurait de toute manière coûté la vie, Lia Fail se voit intégrer le convent Orfhlaith et incarner le changement. Et du changement, il va y en avoir puisque Maximilian, le Maître, va être assassiné. Et devinez qui est d’emblée soupçonnée ?
Vampires d’une nuit de printemps est en fait une enquête en huis clos, dont l’ambiance m’a fait penser au Cluedo (le colonel Moutarde avec le chandelier, dans le hall ! Oups, je m’égare). Obligée de prouver son innocence, et dotée du don d’entendre parler les objets en principe inanimés qui va occasionner pas mal de scènes assez rigolotes, nous allons suivre la jeune apprentie vampire dans sa quête de vérité.
Je me suis régalée. La mythologie vampirique développée est assez bien construite et intéressante, sans être soûlante (trop de détails nuisent au rythme) et intègre le récit dans un cadre nouveau. Le personnage de Lia est un délice (même si je sais qu’elle énervera par certains côtés), et là je m’adresse à Lia Vilorë, l’auteur, oui j’ose, pour lui dire un grand merci ! La vampirette est fraîche et rigolote, sans être vulgaire et nous gratifier d’une « bordel » ou autre gracieuseté à chaque fin de phrase. Alléluia, Lia Vilorë tu as prouvé qu’on n’est pas obligé de montrer qu’on a bien assimilé son dictionnaire des gros mots pour présenter une héroïne pourtant râleuse, mais intéressante et attachante ! Voilà, je me suis exprimée, ça va mieux, revenons à nos moutons…
La première partie du récit est un peu longue, mise en place des personnages et du cadre oblige, mais une fois le Maître occis, ce n’est que du bonheur, et on suit Lia et son pendant du convent ami, Amaël, avec plaisir, jusqu’à la fin que je n’avais pas vue venir. Le style de l’auteur est agréable, malgré quelques maladresses (erreurs de jeunesse dirons-nous, je suis d’humeur indulgente), et gagnera sans nul doute en maturité au fil du temps.
Vous l’aurez compris, j’ai été complètement séduite par ce Vampires d’une nuit de printemps et son héroïne, et je vous recommande de faire sa connaissance.