Qu’est-ce que la Bit-Lit et pourquoi nous  n'utilisons pas ce terme ?
Rédigé par : Exécutrice & Siana

J’ai reçu un email il y a quelques temps, me demandant si je pouvais aider cette personne à comprendre ce qu’est la Bit-Lit et me disant qu’elle n’en avait pas trouvé sur V&S et si nous avions l’intention d’en ajouter au site.

Ce mail nous a fait prendre conscience, en tout cas plus que nous n’en avions déjà conscience, que les lecteurs qui ne sont pas forcément familiers de notre petit univers sont pour la plupart perdus dans les méandres de la classification des genres ! Nous avons déjà à plusieurs reprises tenté d’expliquer pourquoi la Bit-Lit n’est pas un genre et de définir les genres qui constituent la famille de l’imaginaire, mais puisque ce n’est toujours pas évident, une piqure de rappel nous semble importante. Une partie des membres de l’équipe de V&S vont vous donner leurs points de vue personnels sur ce qu’est la Bit-Lit et vous pourrez ainsi juger par vous-mêmes.

Exécutrice :

La Bit-Lit n’est pas un genre littéraire. C’est un terme marketing, c’est le nom d’une collection, c’est un melting pot inventé par Milady. Ils ont d’ailleurs très bien réussi leur coup puisqu’aujourd’hui le terme a été repris partout…

La Bit-Lit telle que Milady l’a inventée regroupe plusieurs genres littéraires existants et très bien définis Outre-Atlantique : l’urban fantasy, la romance paranormale, la chick-lit paranormale et l’erotica. Ce mélange des genres induit de nombreux lecteurs en erreur puisque dans la même collection et sous la même appellation on trouve des romans très, très différents ! Imaginez le lecteur qui sort de Morsure Magique et qui, ayant tant aimé ce genre, se dit qu’il va tenter La Confrérie de la Dague Noire puisque c’est aussi de la Bit-Lit… Il ne va pas être déçu du voyage… Les Kate Daniels, pour rester dans notre exemple, sont à classer en urban fantasy alors que La Confrérie est de la romance paranormale. Ces deux genres sont très différents même s’ils peuvent avoir des éléments qui se rejoignent parfois, ce qui peut rendre le classement compliqué.

Enfin bref, tout ça pour dire qu’à trop vouloir simplifier pour le lecteur, on a rendu tout ça flou et difficile à expliquer au lecteur finalement. C’est pourquoi sur V&S nous n’utilisons pas ce terme de bit-lit, nous lui préférons les termes anglo-saxons qui nous permettent de faire un classement plus cloisonné et plus juste de chaque roman. Vous conviendrez que Queen Betsy (Chick-Lit Paranormale) n’a rien à voir avec Danny Valentine (Urban Fantasy) ou Demonica (Erotica).

Siana :

À l’opinion d’Exécutrice, que je partage entièrement, j’aimerais ajouter une petite considération personnelle. La bit-lit, à la base, était censée regrouper les romans (ciblant plutôt un public féminin) et mettant en scène des vampires, quel que soit le genre. Or, si on regarde la production actuelle, beaucoup de romans estampillés bit-lit ont pour personnages centraux des métamorphes, des démons, toutes sortes de bestioles en fait, parfois sans qu’un seul vampire soit évoqué dans l’histoire… Autant dire que c’est devenu un grand n’importe qui ne sert plus le lecteur. 
Je ne dénigre pas les ouvrages en question, chacun lit ce qu’il veut, mais tous les livres regroupés sous cette appellation sont issus de genres souvent trop éloignés pour être apparentés. Mettre des étiquettes de genres sur de la littérature, c’est une façon d’aider le lecteur à s’y retrouver, qu’on aime ou non les étiquettes, qu’on parte du principe que tout ne rentre pas forcément dans des cases et qu’on l’accepte ou non, il est essentiel de savoir comment trouver des lectures adaptées, pour soi ou pour un proche, sans avoir à se compliquer la vie avec des termes qui veulent tout et rien dire à la fois.
Des milliers de titres sortent tous les ans et tout le monde n’a pas envie de faire des recherches pour savoir quoi offrir à la petite sœur fan de Twilight, la belle-sœur qui ne lit que de la chick-lit ou la cousine lectrice de SF qui apprécierait vraiment très moyennement de retrouver Démonica au pied du sapin…. Oh et si vous me dites qu’on peut toujours demander au libraire, je répondrai qu’il y en a de très bien, qu’ils soient ou non spécialisés dans ces genres, mais aussi d’autres qui mettent le premier volume des Nécrophiles anonymes de Cécile Duquenne en Science-Fiction ou Anita Blake au rayon jeunesse…

Pour aller plus loin... 

Je vous conseille les excellents articles que Tan a écrits pour son blog La Bouilloire Magique sur le sujet. Il y en a trois et vous verrez que le sujet n’est pas simple à traiter et que sa position a évolué entre 2009 et 2011 !

Pourquoi Twilight n’est pas de la bit-lit ?

Une concession sur la bit-lit ?

Bit-lit : et si on rangeait un peu

 

Volawai Le samedi 13 septembre 2014 à 2:50
Merci pour ces précisions ! :D
Exécutrice Le samedi 13 septembre 2014 à 2:50
Mais de rien Volawai ! On sait que beaucoup sont un peu perdus dans les classifications de genre donc on essaie de mettre un peu de lumière.
Volawai Le mercredi 17 septembre 2014 à 2:50
Je fais partie des perdus ! :P

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