Hunger Games
Synopsis
Chaque année, dans les ruines de ce qui était autrefois l'Amérique du Nord, le Capitole, l'impitoyable capitale de la nation de Panem, oblige chacun de ses douze districts à envoyer un garçon et une fille - les "Tributs" - concourir aux Hunger Games. A la fois sanction contre la population pour s'être rebellée et stratégie d'intimidation de la part du gouvernement, les Hunger Games sont un événement télévisé national au cours duquel les tributs doivent s'affronter jusqu'à la mort. L'unique survivant est déclaré vainqueur.
La jeune Katniss, 16 ans, se porte volontaire pour prendre la place de sa jeune sœur dans la compétition. Elle se retrouve face à des adversaires surentraînés qui se sont préparés toute leur vie. Elle a pour seuls atouts son instinct et un mentor, Haymitch Abernathy, qui gagna les Hunger Games il y a des années mais n'est plus désormais qu'une épave alcoolique. Pour espérer pouvoir revenir un jour chez elle, Katniss va devoir, une fois dans l'arène, faire des choix impossibles entre la survie et son humanité, entre la vie et l'amour...
Notre avis
Avis de Chani : 4/5
« Puisse le sort vous être favorable ! »
C'est avec une excitation mêlée d'appréhension que je me suis rendue au cinéma voir le résultat sur grand écran de l'un de mes romans coups de cœur de 2010.
Quand on va au cinéma voir la transposition d'un livre, il faut garder à l'esprit qu'il s'agit bien d'une adaptation, et, qu'à ce titre, l’œuvre sera vue à travers le regard du réalisateur. Oubliez vos idées préconçues, l'image que vous vous étiez faite des protagonistes, les détails auxquels vous apportiez de l'importance, et regardez le film d'un œil neuf.
C'est dans cet état d'esprit que j'ai été voir ce premier volet de Hunger games. La tâche fut d'autant plus facile que ma lecture remonte à plus de deux ans, j'ai donc eu le temps d'en oublier les petits détails pour n'en garder que l'essentiel de la trame.
La difficulté première, à mon sens, était de se montrer à la hauteur du roman de Suzanne Collins, de ne pas succomber à la facilité d'en faire, soit une adaptation édulcorée comme du Disney, soit de verser dans l'outrancier. Gary Ross relève brillamment le défi et nous propose un film très fidèle au livre, avec bien évidemment quelques raccourcis, mais aussi quelques ajouts qui apportent une vraie plus-value comme les apartés entre le président Snow et Seneca ou la scène de révolte dans le District 11.
Dès le début du film, Gary Ross restitue cette atmosphère pesante d'avant la moisson et nous plonge dans le quotidien gris et terne du District 12. Le film du Capitole lors de la Moisson permet au spectateur qui n'a pas lu les livres de comprendre le pourquoi du comment, et je dois avouer que le procédé est astucieux. Puis vient le tirage au sort, le moment où Katniss va se porter volontaire pour sauver sa sœur Prim. J'ai trouvé la scène très forte en émotions, sans sombrer dans le pathos.
Idem, visuellement le Capitole permet de creuser encore l'écart entre les Districts et lui. Les costumes, ainsi que les maquillages sont tout à fait dans l’esprit du roman et collent tout à fait à ce que j’imaginais.
Je ne vais pas dérouler ainsi tout le film, mais j'ai été convaincue par la façon dont est traitée l'histoire. L'émotion est présente sans être mièvre, le réalisateur a su intégrer la violence contenue dans le livre tout en restant sobre, sans en faire une boucherie visuellement parlant. Des sons, des plans détournés, réussissent à donner au spectateur une idée suffisamment précise de l'horreur que représentent ces jeux.
Passons maintenant aux acteurs. Difficile pour eux d'endosser le costume des personnages dont chaque lecteur s'est fait une idée assez précise. Soyons honnêtes, ils s'en sortent haut-la-main. Jennifer Lawrence interprète à la perfection une Katniss fière et courageuse (sauf à la fin, la coiffure et la robe lui donnent l'air de sortir de Hannah Montana...), Josh Hutcherson est un Peeta touchant comme on l'attendait, et vu les soupirs des jeunes filles présentes dans la salle, Liam Hemsworth est juste parfait dans son interprétation (trop courte) de Gale. Pour ma part, ma préférence va à Lenny Kravitz, un Cinna tel que je ne l'avais absolument pas imaginé, mais tellement juste que maintenant je ne peux l'imaginer autrement. Quant à Woody Harrelson, Haymitch, je l'ai trouvé un peu trop propre et sympathique, je l'aurais pensé plus misanthrope et charismatique, mais ce n'est pas bien important, l'acteur s'étant complètement approprié le rôle.
Bourré d'action, plus profond qu'il n'y paraît, Hunger Games m'a séduite en tant que fan de Suzanne Collins, mais aussi en tant que simple spectatrice. Les 2h20 passent sans que l'on s'en rende compte, sans temps mort. Mélange d'action, d'émotion et de réflexion, ce film a tout pour plaire aux fans de la première heure comme aux néophytes. Un spectacle que je recommande chaudement.