Le Hobbit : Un voyage inattendu

Titre original : The Hobbit : An Unexpected Journey
Réalisateur : Peter Jackson
Date de sortie : mercredi 12 décembre 2012
Note de la rédaction :

Synopsis

Dans UN VOYAGE INATTENDU, Bilbon Sacquet cherche à reprendre le Royaume perdu des Nains d'Erebor, conquis par le redoutable dragon Smaug. Alors qu'il croise par hasard la route du magicien Gandalf le Gris, Bilbon rejoint une bande de 13 nains dont le chef n'est autre que le légendaire guerrier Thorin Écu-de-Chêne. Leur périple les conduit au cœur du Pays Sauvage, où ils devront affronter des Gobelins, des Orques, des Ouargues meurtriers, des Araignées géantes, des Métamorphes et des Sorciers…

Bien qu'ils se destinent à mettre le cap sur l'Est et les terres désertiques du Mont Solitaire, ils doivent d'abord échapper aux tunnels des Gobelins, où Bilbon rencontre la créature qui changera à jamais le cours de sa vie : Gollum.

C'est là qu'avec Gollum, sur les rives d'un lac souterrain, le modeste Bilbon Sacquet non seulement se surprend à faire preuve d'un courage et d'une intelligence inattendus, mais parvient à mettre la main sur le "précieux" anneau de Gollum qui recèle des pouvoirs cachés… Ce simple anneau d'or est lié au sort de la Terre du Milieu, sans que Bilbon s'en doute encore…

Notre avis

L'avis d'Exécutrice : 5/5

S’il y avait un film que j’attendais avec impatience cette année, c’est bien celui-ci ! En bonne lectrice que je suis, digne fille de mon père lui-même grand lecteur et surtout grand connaisseur de Tolkien (il a lu au moins 15 fois la trilogie du Seigneur des Anneaux), je ne pouvais pas passer à côté ! J’ai lu Bilbo le Hobbit pour la première fois quand je devais avoir 12 ou 13 ans, puis relu lorsque le Seigneur des Anneaux est sorti au cinéma il y a 10 ans et c’est avec grand plaisir que j’ai accueilli la nouvelle d’une adaptation par Peter Jackson !

Je suis allée voir Le Hobbit en famille avec mon mari et mes enfants (5 ans et 9 ans) et tout le monde a été conquis ! C’est vraiment un film familial, accessible pour les enfants même si quelques scènes peuvent faire un peu peur à certains enfants. Le petit de 5 ans n’a eu aucun problème mais le grand a toujours eu peur de Gollum et le passage où Bilbo le rencontre dans sa caverne lui a fait très peur (heureusement un câlin de maman fait des miracles !). Il faut savoir que JRR Tolkien a écrit l’histoire de Bilbo le Hobbit pour ses enfants. C’est une histoire en théorie plus accessible au jeune public que ne l’est celle du Seigneur des Anneaux, mais ça ne veut pas dire que c’est une histoire enfantine ou puérile, loin de là !

Les acteurs sont très bons, que ce soit Ian McKellen qui maîtrise son personnage à merveille ou Martin Freeman qui, je trouve, fait un très bon Bilbo, malgré ce que certains pouvaient laisser entendre pendant la préparation du film. J’ai été frappée par le charisme de Richard Armitage, je ne connaissais pas cet acteur Anglais et j’ai été très agréablement surprise par son interprétation de Thorin Écu-de-Chêne. Je ne pensais pas qu’un Nain pouvait être aussi charismatique ! Les autres nains sont tous dans le ton et pas un ne sonne faux ou joue mal son rôle. Gollum est particulièrement réussi dans cet opus !

Les décors sont sublimes, la Nouvelle Zélande est la star de ce film comme elle l’était pour Le Seigneur des Anneaux. Erébor, le royaume des Nains sous la montagne, au tout début du film est très belle, le décor est magnifiquement réalisé et a de quoi rivaliser avec Fondcombe ! On sent bien qu’Allan Lee, le plus célèbre des illustrateurs des œuvres de Tolkien a participé à la création des décors en tant que concepteur artistique.

La bande son est magnifique, j’ai eu des frissons lorsque les Nains chantent la chanson de la Montagne solitaire. On retrouve avec plaisir les thèmes musicaux de la Comté et de Fondcombe qui ont été repris du Seigneur des Anneaux et on découvre de nouveaux thèmes qui sont à la hauteur des anciens.

Le rythme du film est bien géré, les scènes se succèdent sans longueur, alternant des scènes calmes et des scènes d’actions. Les scènes calmes sont importantes pour l’histoire car c’est lorsque les personnages discutent, se déplacent, réfléchissent et donc met en place l’intrigue. Ces scènes sont à opposer aux scènes de bataille qui donnent un rythme soutenu au film. Ces scènes sont assez nombreuses sans être omniprésentes. Il n’y a pas de temps mort, pas une minute on ne s’ennuie.

Mon seul reproche, et il n’est pas sur le film en lui-même, est sur la 3D. Nous sommes allés le voir en 3D HFR (high frame rate) qui consiste à projeter 48 images par secondes au lieu de 24 pour un film normal et j’ai moyennement apprécié. Il est vrai que ce procédé rend la 3D très nette et qu’elle est vraiment bien faite mais ça donne un côté bizarre au film. Ça m’a fait l’effet de regarder un écran plat mal réglé, oui vous savez quand vous regardez un super film et que vous avez l’impression de regarder les feux de l’amour ! C’est mon seul regret pour ce film et maintenant je n’ai qu’une envie, c’est de retourner le voir en 2D et en VO !

Donc, pour moi, le film est très réussi ! J’ai passé un excellent moment de cinéma et j’irai voir sans hésiter la suite, Le Hobbit, la désolation de Smaug, pour voir sur grand écran la suite des aventures de notre Hobbit et de nos 13 Nains !

J’entends d’ici les rageux et les pseudos experts qui diront que le film n’est pas fidèle au livre, qu’il se passe des choses qui n’y sont pas etc etc. Ok, c’est vrai il y a des ajouts, et alors ? Le livre se contentait de suivre Bilbo et ne disait pas ce que faisait Gandalf lorsqu’il n’était pas avec lui, Peter Jackson y a donc ajouté un peu de matière et, personnellement, je n’y vois rien à redire. Il s’agit d’une adaptation et, comme chacun sait, les adaptations peuvent être plus ou moins libres… 

 

L'avis de Chani 5/5

 

Peter Jackson avait réussi à nous émerveiller avec sa trilogie du Seigneur des anneaux, il était logiquement très attendu pour Le Hobbit. Une curiosité mêlée d’inquiétude face au découpage du conte de Tolkien en trois films de près de trois heures chacun, soit pas loin de neuf heures pour l’adaptation de 300 pages (312 dans mon édition, soyons précis). Mais comment Peter Jackson allait-il pouvoir délayer l’histoire pour nous retenir tant d’heures dans une salle obscure sans nous ennuyer ? Et surtout comment allait-il réussir à retranscrire sur écran ce conte pour enfants qu’est à la base Bilbo le Hobbit, sans en trahir l’esprit et sans perdre en route ses fans adultes conquis avec LOTR ?

C’est avec beaucoup de questions en tête et une certaine appréhension que je me suis rendue au cinéma pour voir le film, en 2D (ben oui, la 3D ça fait toujours mal à mes noeils, et la superposition des lunettes de vue et des lunettes 3D devient carrément insupportable passé une heure, il faudrait revoir la technologie pour apporter un peu plus de confort aux myopes. Bref…). Et à la sortie, je suis conquise. J’ai passé trois heures de bonheur total, j’ai retrouvé mon âme d’enfant le temps d’un film, et j’en ai encore des étoiles dans les yeux.

Peter Jackson est un génie. Tout d’abord, esthétiquement le film est magnifique, dans la continuité de la trilogie LOTR, le spectateur redécouvre les décors qu’il connait, avec des clins d’œil comme à Fondcombe où l’on se retrouve à l’endroit où s’est formée la communauté de l’anneau. Mais ces petits rappels sont toujours discrets, il n’y a rien de lourd, pas de flashbacks à l’appui. Les costumes et décors sont parfaits, pas de rupture entre les deux œuvres, j’ai beaucoup apprécié le respect de cette cohérence tout du long. La musique est elle aussi parfaite, on retrouve la sonorité de LOTR (avec quelques mélodies reprises il me semble, mais à confirmer, mon ouïe n’est pas toujours fiable) avec bien sûr le thème des nains qui revient nous chatouiller les oreilles aux moments clés. Le réalisateur Néo-Zélandais nous avait habitués à nous faire rêver, il recommence ici, visuellement c’est un sans-faute (seul Azog ne m’a pas plu, mais c’est vraiment un point de détail).

Maintenant, qu’en est-il de l’histoire en elle-même, là où Jackson prenait un pari plutôt risqué ? Eh bien pour moi c’est aussi un sans-faute. Le réalisateur a réussi à donner une dimension épique au conte, sans en trahir l’esprit, donnant à l’ensemble un aspect féérique. Enfant ou adulte chacun y trouvera son compte, Un voyage inattendu mêle l’humour, l’émotion et les scènes d’action avec brio pour captiver le spectateur de tout âge du début à la fin. L’exercice était périlleux, mais le résultat est vraiment réussi. Les nains sont tels que je les attendais, tour à tour facétieux ou sérieux, la personnalité propre de chacun est respectée et physiquement ils sont crédibles, on ne tombe pas dans la caricature. Gamine, mes préférés dans le livre étaient Fili et Kili, quelle joie de les voir prendre vie sur l’écran ! Richard Armitage incarne quant à lui magistralement Thorin, lui donnant un charisme qui vous frappe de plein fouet. Quant à Martin Freeman, il campe un hobbit plus vrai que nature, convaincant, tel que Tolkien décrit les semi hommes, réticent à l’idée de partir à l’aventure, il se révèle au fil du voyage, courageux, surprenant ou flegmatique. L’acteur britannique réussit à rendre le personnage crédible et attachant, incarnant même mieux qu’Elijah Wood le Hobbit « classique ». Et puis, bien sûr, nous retrouvons Gandalf, Elrond, Galadriel interprétés par les mêmes acteurs que dans LOTR, avec les mêmes qualités, je ne vais pas discourir sur les atouts de chacun sous peine de faire une chronique totalement indigeste.

J’en viens maintenant à l’aspect le plus polémique du film, sa longueur. Peter Jackson a inséré dans l’histoire originelle des ajouts, notes de Tolkien lui-même jamais publiées ou pures inventions qui donnent de la consistance au récit et étoffent la mythologie du conte. Ce parti pris déroutera sans doute certains, mais pour ma part j’ai trouvé ces ajouts bienvenus et malins. Je m’explique. Bilbo le Hobbit fait, à mon sens, partie des classiques. Si, bien souvent, on ne lit qu’une fois ou deux Le seigneur des anneaux, les aventures de Bilbo sont souvent lues et relues. Le format court du conte permet une mémorisation facile de l’intrigue et de ses détails. Avec ses ajouts, Peter Jackson donne de l’inédit dans l’intrigue, permettant au spectateur de faire lui aussi un voyage inattendu. Ces surprises confèrent à renforcer la magie du film, en faisant une œuvre originale, enrichie, sans jamais trahir l’esprit de Tolkien, mais en la sublimant. Les soi-disant puristes qui vous diront que ces suppléments sont inutiles et ne respectent pas l’œuvre d’origine n’ont à mon avis pas compris la démarche du réalisateur et surtout l’esprit dans lequel l’auteur a écrit Bilbo le Hobbit. Sans vouloir m’ériger en spécialiste de l’auteur, je pense qu’il ne renierait pas le travail de Peter Jackson, au contraire.

Je pense que je pourrais encore écrire des pages et des pages sur ce film, mais je vais m’arrêter là et vous conseiller de courir dans la salle obscure la plus proche de chez vous afin de partir vous aussi pour une belle aventure dans les Terres du Milieu. Enjoy.

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