Coraline (BD)
4° de couverture
Coraline est un livre merveilleusement étrange et effrayant qui mêle au génie de l’œuvre de Neil Gaiman l’horreur délicate des meilleurs contes de fée.
Entrez dans un monde fantastique digne d’Alice au pays des merveilles et découvrez le pouvoir de l’amour et de la magie dans cet ouvrage plein d’imagination superbement illustré par P. Craig Russell. Lauréat 98 du Harvey and Eisner Awards (prix de la meilleure bande dessinée américaine, équivalent du prix d’Angoulême), il donne une nouvelle vie au best-seller Coraline.
Notre avis
L'avis de Siana :
Coraline est à la base un roman pour la jeunesse, ou plutôt une sorte de conte effrayant, écrit par Neil Gaiman, l’un de mes auteurs préférés. Il existe une adaptation animée superbe que je vous conseille chaleureusement, même si je n’ai pas apprécié tous les aménagements qui ont été fait par rapport au texte d’origine (dégage de là Wibby !). Cependant, pour cette fois, c’est de l’adaptation BD que je vais vous parler.
Je dois avouer que je n’étais pas très enthousiaste dès le départ et ma mauvaise impression n’a fait que se renforcer en cours de lecture. Je n’ai pas du tout aimé les dessins. Je les ai trouvés bien trop plats. Ils se veulent réalistes, ce qui enlève de sa dimension magique à l’histoire, mais restent assez grossiers. L’usage de traits épais pour figurer les ombres ou la profondeur est le signe le plus marquant de ce manque de finesse. Ce n’est pas un style qui me parle et je n’ai pas plus apprécié les couleurs, mais j’admets que c’est une affaire de goûts plus que de technique.
Je ne sais pas si des enfants, qui sont quand même censés être le public cible, apprécieront ces illustrations plus que moi. Par contre, je suis assez perplexe quant à la représentation de Coraline elle-même qui est une très jeune enfant dans le roman et me semble un peu grande dans la BD, alors que ses réactions demeurent celles d’une fillette.
Une adaptation est censée apporter une dimension nouvelle à une histoire. Je ne voulais pas forcément quelque chose de gothique ou de fantasque, néanmoins si le dessin ne se révèle guère convaincant et que le scénario est simplifié, autant en rester au roman. La BD se concentre sur l’essentiel, mais le texte d’origine est lui-même assez court. Malgré cela, il y a quelques ajouts, des détails, qui n’ont pas éveillé mon intérêt, alors que des choses plus importantes sont passées sous silence.
Quand on lit cette BD, on se dit que l’intrigue est particulièrement pauvre alors que ce n’est pas le cas. Tout ce qui fait la beauté du texte est aplati. Le roman est de ceux qui donnent des frissons et qu’on aime lire enfant quand il fait mauvais temps, juste pour s’offrir une petite frayeur. Dans la BD, on ne ressent pas l’exaltation de Coraline quand elle passe de l’autre côté ni sa tentation de rester. On s’ennuie, tout simplement. L’autre mère est affreuse, mais pas effrayante. On ne tremble pas avec Coraline, on ne s’attache pas à elle et, de fait, on se fiche un peu ce qui va lui arriver. Les illustrations brident l’imagination au lieu de la nourrir. C’est très décevant.
Lisez le roman, regardez l’anime, mais oubliez la BD.