L'alchimiste de Khaim
4° de couverture
À Khaim, pour chaque sort lancé, des ronciers vénéneux et indestructibles envahissent le monde. L’usage de la magie est un crime puni de mort mais pourtant, lentement et sûrement, les ronces dévorent tout… Après y avoir consumé ses biens, sa vie et sa famille, un alchimiste trouve enfin la formule pour les détruire. Croyant fortune faite, il va trouver le maître de la cité…
Notre avis
L'avis de Siana :
L’alchimiste de Khaim est une courte nouvelle de fantasy qui rappelle beaucoup les fables et les contes. Dans ce monde, la magie existe mais est prohibée car elle favorise la pousse d’un roncier empoisonné, particulièrement résistant et volubile, qui envahit tout. Rien ne permet de s’en débarrasser, si on le brûle, les cosses éclatent et répandent des graines qui s’enracinent et se développent à grande vitesse. Un artisan, autrefois riche et aujourd’hui déchu, pratique la magie en secret pour soigner sa fille, alors qu’en parallèle il consume son existence dans la quête d’un moyen de détruire le roncier. Après de longues années de travail intensif, il touche au but, mais que feront les dignitaires de la cité de son invention ?
Je vous le disais, cela ressemble à un conte, ou une fable pour sa morale. C’est une histoire évidente, mais joliment racontée et la métaphore, aussi simple soit-elle, est bien trouvée. Elle peut s’appliquer à de nombreuses ressources que nous gaspillons et dont l’épuisement fatal nous fait avancer toujours plus vite vers notre chute.
L’alchimiste est un homme qui peut sembler égoïste au départ, effet renforcé par la scène qui nous le présente. Pourtant, en apprenant à le connaître, on se rend compte que derrière son orgueil se cache avant tout un humaniste, soucieux de sa patrie et de ses concitoyens. Il est émouvant et idéaliste dans sa quête désespérée contre le roncier, alors même qu’il se sent coupable de devoir utiliser la magie pour sauver sa fille quand d’autres, plus puissants, en usent pour nourrir leur folie des grandeurs. De fait, on sait d’avance qu’il risque quelques déconvenues, mais, comme lui, on espère, on veut avoir foi en l’humanité.
L’histoire est évidente, vous disais-je, mais peut aussi surprendre sur certains points. Elle m’a plu dans sa simplicité et la douceur de son écriture. En outre, je trouve qu’elle illustre bien le précepte « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Quant à savoir si l’alchimiste laissera son invention être dévoyée impunément, il vous faudra lire la nouvelle pour en avoir le cœur net.