Petits arrangements avec l'éternité
4° de couverture
Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Eugène, monte-en-l'air patenté, dépouillait les riches intérieurs de la bourgeoisie parisienne, tandis que Slawomir faisait rimer ivrognerie avec philosophie. Et ce depuis belle lurette. Mais voilà que Grace est venue tout fiche par terre, une fois de plus. Pourquoi a-t-il fallu, primo, qu'elle se mette à la colle avec un milliardaire à la tête d'une secte de chasseurs de vampires psychiques, et, secundo, qu'elle lui révèle qu'elle et ses compères font partie de ce cercle très fermé ? La chasse a déjà commencé...
Notre avis
Avis de Zaza:
Petits arrangements avec l’éternité… ou plutôt devrait-on dire Petits arrangements avec la littérature vampirique…
L’originalité n’est pas pour me déplaire et, avec ce livre, Eric Holstein ne se prive pas de mettre à mal tous les clichés sur les vampires. Les siens sont vraiment d’un genre particulier. Ils ne sont pas sexy du tout, exceptée la bimbo de service qui s’est fait refaire les seins. Ils ne sont pas morts mais simplement immortels, dotés d’une force supérieure. Ils ne dorment pas la journée, mais squattent plutôt des appartements dont les propriétaires sont en vacances. Ils naissent humains avec un potentiel pour devenir vampires ou non. La transformation se fait souvent par le plus grand des hasards. Surtout, ils ne se nourrissent pas de sang, mais de l’essence des humains, leurs souvenirs, leurs émotions. Cette méthode est complètement indolore pour les humains, hormis un court passage dans les pommes. Du coup, les vampires n’ont pas à être méchants et peuvent donc s’adonner à d’autres passions, telles que l’art en ce qui concerne le héros du livre.
L’histoire tourne ici autour d’Eugène. Un vampire parisien, et fier de l’être, spécialisé dans le cambriolage. Sa petite routine tourne court lorsque son ex, Grace, débarque (la Bimbo aux seins refaits…). Dans cette aventure, qui va retourner Paname dans tous les sens, Eugène embarque son pote, Slawomir, un vampire sdf avec un penchant affirmé pour la bouteille et Eddie, un garde du corps dont les talents seront appréciés à leur juste valeur.
Les personnages sont vraiment hauts en couleur. Attachants, énervants, intrigants... Tous les personnages du livre sont intéressants. Avec son franc-parler, son langage fleuri et sa passion pour l’art, Eugène est un personnage particulièrement attachant. J’ai beaucoup apprécié de le suivre au fil des pages.
Celles-ci s’enchaînent d’ailleurs très rapidement. Eric Holstein a un style très fluide. Bien entendu, il faut accepter ce style argotique, d’ironie et d’humour parfois assez noir, mais pour ma part, j’ai bien adhéré au style de l’auteur. Le récit est rythmé, il y a de la bagarre, de l’action, des poursuites, des moments plus calmes, etc. Tous les ingrédients sont réunis pour faire un bon livre, mais ce qui pêche, à mon avis, c’est l’intrigue… L’histoire n’est selon moi absolument pas crédible et surtout pas assez bien ficelée pour que ce soit réaliste. L’intrigue est totalement capillotractée. Je n’y ai pas cru une seconde. Eric Holstein veut revisiter les lois de la physique. Très bien, je n’ai rien contre. Mais il n’explique à aucun moment ses postulats. La nouvelle idée est posée, sans être expliquée. Et au final, l’intrigue perd de son intérêt par la présence de nombreuses lacunes au niveau du raisonnement, ou plutôt au niveau de l’explication.
En conclusion, j’ai apprécié de découvrir cet auteur français, j’ai adoré les personnages mais je n’ai pas adhéré à l’intrigue.
L'avis de Nairo : 3/5
Mon avis sur l'histoire :
L'auteur nous raconte une histoire de vampires un peu particuliers. On suit Eugène le Parigot dans sa vie de vampire. Le truc, c'est que ce n'est pas du sang dont il se nourrit, c'est de souvenirs. Et ne devient pas vampire qui veut... Seules certaines personnes peuvent être "réveillées". L'histoire est sympa, les frasques d'Eugène et de Grace (devenue sa petite amie après qu'il l'eut réveillée), du vieux (son mentor) sont originales et rigolotes. Si j'ai bien aimé le début de l'histoire, plein de rebondissements, un peu de bagarre, de roublardise, j'ai moins aimé l'intrigue au fur et à mesure, car elle devenait de plus en plus farfelue (c'est difficile d'en parler sans dévoiler l'histoire).
Mon avis sur les personnages :
J'aime beaucoup les personnages. Le narrateur, Eugène, est un profiteur - voleur, mais pas méchant. Il raconte en argot la vie qu'il mène, et nous présente son clan. Grace est la parfaite petite garce attachante. Le personnage du vieux est assez amusant car il a un aspect loufoque, qui évolue au fur et à mesure de l'histoire.
Sachez une chose : il ne faut pas ennuyer Eugène et cie, sinon, gare à vous ! J'ai bien aimé les méchants aussi, dans le sens où les ennemis des vampires sont un clan d'indien (ça fait très : guerre de gang). Par contre, on ne sait pas pourquoi ils en sont arrivés là. C'est dommage et ça enlève un peu de charme. Bref, les personnages sont un peu caricaturés et ça n'est pas désagréable.
Mon avis sur l'auteur :
J'ai bien aimé l'entrée en matière, dédiée à la maman de l'auteur, mais qu'il ne faut surtout pas qu'elle lise car il y a trop de gros mots. En effet, il y a bien des expressions que je ne connaissais pas, ou pas dans le même sens que l'entendait l'auteur. C'est le problème avec l'argot. Parce que ce roman est écrit entièrement en discours argotique (pas sûre que ça se dise, mais bon ^^). C'est sympa, ça change, ainsi que sa vision des vampires. Mais il a, à mon sens, voulu trop en faire, et s'est concentré sur le style plus que sur le fond. C'est bien dommage. Il n'y a pas de réelle trame, mais c'est un bel exercice de style, qu'on peut saluer car ce n'est pas facile. Il utilise rarement la même expression, et il a dû s'amuser à écrire son roman.
Les + :
- Une vision des vampires qui change de celle qu'on nous sert en bit-lit habituellement
- Des personnages hauts en couleurs
- Un bel exercice de style
- Des expressions d'argot sorties des placards
- Une volonté de faire un livre "amusant"
- Le livre est agréable et rapide à lire (pas de longueurs réelles ni d'essoufflement, pas mal d'action)
Les - :
L'intrigue et le scénario ont été peu travaillés et donc ça laisse un goût d'amertume pour ce livre. Il serait sûrement intéressant à étudier en classe, par rapport aux exercices de style et de métaphores utilisés, mais l'argot ne le permettra sûrement pas. Par contre, il est creux... Pas d'histoire étoffée, des méchants peu travaillés... J'avoue, ce n'est pas la meilleure lecture que j'ai eue.
Mes remarques :
J'ai bien aimé, mais sans plus. Il laisse mitigé. Il est plutôt agréable à lire (encore que je butais sur certains mots/expressions que je ne connaissais pas). Il n'est pas vraiment vulgaire, et là c'est un exploit parce que le style et le narrateur auraient laissé penser le contraire. Je vois vraiment ce livre comme un exercice de style que l'auteur s'est donné, mais du coup, il a (pour moi) laissé le principal de côté : l'histoire.
Avis rédigé dans le cadre du défi lecture 2012 - Auteur français vivant
