Scents of Orient
4° de couverture
1916, Surat, Raj britannique
Le gouverneur Lord Nelson mène depuis cinq ans les affaires de la British East India d’une main de maître, quand il reçoit une nuit la visite du capitaine Clive. La Couronne britannique est à la recherche d’une vieille connaissance du gouverneur, un Allemand du nom de Herr Maxwell, et Clive pense que Nelson possède des informations susceptibles de le trouver.
Dès lors, Surat se change en nid d’intrigues. Très vite, il apparaît que les Anglais ne sont pas les seuls sur les traces de l’Allemand : la tyrannique duchesse Elzebeth, ainsi que ce séduisant Français sont eux-aussi derrière lui. Nelson se croyait en-dehors de ces histoires, jusqu’au jour où Maxwell en personne le contacte, pour lui demander de l’aide.
Entre complots, aérostats, orfèvrerie et gros diamants, la petite existence tranquille de Lord Nelson s’apprête à être complètement bouleversée…
Notre avis
Avis de Littlewolf
Inde, 1916, dans la ville de Surat, toutes les factions politiques sont à la recherche de Herr Maxwell, ancien espion du Kaiser, qui a disparu de la circulation. Malheureusement pour lui, Lord Nelson, responsable du comptoir de la British East India en ville et ancienne connaissance de l’allemand va faire les frais de cette chasse à l’homme car tout le monde pense qu’ils sont toujours en contact et que le gouverneur peut les mener au mystérieux orfèvre…
Il ne s’agit pas vraiment d’une suite directe du premier tome car nous rencontrons de nouveaux personnages dans un nouveau décor. Cependant, les événements se déroulent juste après le premier tome et tournent autour du personnage de Maxwell, rencontré à Germania. Il est donc tout à fait possible de lire cet opus sans avoir pris connaissance du précédent mais je pense toutefois que l’histoire est plus intéressante si on connaît Maxwell et ses origines.
Comme pour le premier tome, ma critique principale est le côté un peu caricatural des personnages, qui les rend assez prévisibles. Toutefois, cela m’a moins dérangée cette fois car Lord Nelson m’a tout de suite été plus sympathique que Viktoria, héroïne du premier tome. En effet, même si on lève quelques fois les yeux au ciel face aux réactions du dandy anglais, on ne peut s’empêcher de l’apprécier avec son côté maniéré et sa finesse d’esprit.
Les personnages secondaires représentent chacun une des factions à la poursuite de Maxwell et, malgré leurs ordres, ils sont avant tout guidés par leur propre intérêt. La duchesse Elzebeth est détestable dès sa première apparition, tout comme le capitaine Clive. Quant à Bellecourt, l’espion français est charmeur mais cache pas mal de secrets et on lui souhaite d’arriver à tirer son épingle du jeu.
Il est amusant de voir que le personnage de Maxwell est au centre du roman mais que ses apparitions sont en réalité très sporadiques, ce qui renforce l’impression d’une chasse au dahu. Quant à Jeremiah, son frère, il est le grand absent du roman. En effet, il est juste mentionné une fois, et on nous en dit juste assez pour nous intriguer et pour que l’on se demande ce qu’il lui est arrivé depuis sa fuite de Germania.
Au niveau de l’intrigue, il n’y a pas de grandes révélations même si le roman est parvenu à me surprendre une fois. La fin laisse planer l’incertitude sur le destin de l’orfèvre tant recherché mais l’histoire est close pour Lord Nelson et les autres. On s’attend donc à ce que le troisième tome nous révèle ce qui est arrivé à Jeremiah et à son frère (en tout cas je l’espère, sinon je serais très frustrée).
Là où l’auteure est vraiment douée, c’est pour créer et décrire les atmosphères. En lisant le roman, on ressent la chaleur moite de cette ville indienne et on s’imagine sans mal voguer à bord d’un aérostat. Le style est fluide et sans longueur et le rythme de l’histoire est bien géré. L’ambiance est un peu moins oppressante qu’à Germania et l’auteure nous offre une lecture légère et distrayante.
L’auteure a su se renouveler dans son univers (intéressant et bien construit à la base) et piquer notre curiosité. On voudrait en savoir plus sur l’orfèvrerie qui garde pourtant tous ses mystères (et c’est tant mieux, ce côté mystérieux ajoute un certain charme).
Il s’agit donc d’une bonne suite et si vous avez aimé le premier tome de ces Récits du Monde Mécanique, vous aimerez sûrement ce deuxième opus. Personnellement, je vous conseille ce voyage dépaysant et j’attends maintenant le troisième tome !