Smog of Germania
4° de couverture
Germania, début des années 1900, capitale du Reich.
À sa tête, le Kaiser Wilhem, qui se préoccupe davantage de transformer sa cité en quelque chose de grandiose plutôt que de se pencher sur la guerre grondant le long de la frontière française – et pour cause : on dit qu’il n’a plus tous ses esprits. Un smog noir a envahi les rues suite à une industrialisation massive, au sein duquel les assassins sont à l’oeuvre.
Une poursuite infernale s’engage dans les rues et les cieux de Germania le jour où la fille du Kaiser échappe de peu à une tentative de meurtre. Objectif : retrouver les commanditaires. La chose serait bien plus aisée s’il ne s’agissait pas en réalité d’un gigantesque complot, qui se développe dans l’ombre depuis trop longtemps.
Notre avis
Viktoria est une jeune femme un peu naïve qui n’a jamais connu que le confort et les privilèges de la noblesse. Elle se voit donc obligée de réviser ses opinions préconçues lorsqu’elle se retrouve en fuite en compagnie de Jeremiah, l’Exécuteur du Kaiser et son chaperon. On assiste petit à petit à la perte de ses illusions même si elle nous fait encore souvent lever les yeux au ciel avec ses réflexions (ceci dit, le personnage est assez crédible au vu de ses origines). L’Exécuteur, quant à lui, est un homme à moitié automate chargé des basses œuvres du Kaiser. C’est un personnage mystérieux au passé obscur et qui ne semble pas doté de compassion. Enfin, Viktoria recevra également l’aide de Maxwell, l’espion du Kaiser, qui est lui aussi entouré de mystères et semble suivre ses propres objectifs alors même qu’il est sous les ordres du Kaiser.
Je regrette simplement que les personnages, principaux et secondaires, soient un peu caricaturaux, on a par exemple la demoiselle en détresse et l’homme sans cœur qui se laisse tout de même attendrir. Je les ai trouvés un peu trop lisses et convenus et j’ai eu du mal à vraiment me soucier de leur avenir. Quant à l’intrigue du roman, elle est assez classique et ne réserve pas de surprises. Cependant, c’est efficace et on évite le scénario trop tiré par les cheveux, ce qui est très appréciable.
De mon point de vue, la force du roman est surtout son ambiance, que j’ai trouvée particulièrement bien décrite. On sentirait presque le smog nous prendre à la gorge et on imagine sans peine les délicates créations d’orfèvrerie faites de petites pièces et rouages imbriqués. On ressent la folie du Kaiser et la façon dont ses lubies pourraient mener l’empire vers sa perte. J’ai aussi beaucoup aimé le côté steampunk sans descriptions scientifiques incompréhensibles et la vision de l’auteure sur l’orfèvrerie, l’art de créer des objets animés.
Je trouve que c’est un univers qui a beaucoup de potentiel et je regrette d’être un peu passée à côté des personnages. J’ai tout de même passé un bon moment et je suis curieuse de découvrir la suite pour voir comment l’auteure va continuer à exploiter ses idées dans le second tome, Scents of Orient, paru en février dernier.